eJournals Vox Romanica 66/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2007
661 Kristol De Stefani

Frédéric Duval, Pratiques philologiques en Europe. Actes de la journée d’étude organisée à l’École des Chartes le 23 septembre 2005, réunis et présentés par Frédéric Duval, Paris (École nationale des Chartes) 2006, 173 p. (Études et rencontres de l’École des Chartes 21)

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2007
Solange  Lemaitre-Provost
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Frédéric Duval, Pratiques philologiques en Europe. Actes de la journée d’étude organisée à l’École des Chartes le 23 septembre 2005, réunis et présentés par Frédéric Duval, Paris (École nationale des Chartes) 2006, 173 p. (Études et rencontres de l’École des Chartes 21) La journée d’étude organisée à l’École des Chartes avait pour but de tracer le «panorama des pratiques européennes en matière d’édition de textes médiévaux» (5), à la suite des récentes discussions suscitées par la New Philology. Sept domaines linguistiques y ont été représentés: l’allemand médiéval (Thomas Bein, «L’édition de textes médiévaux allemands en Allemagne: l’exemple de Walther von der Vogelweide»), l’ancien et le moyen anglais (Leo Carruthers, «L’édition de textes en anglais médiéval: remarques sur les pratiques philologiques en Angleterre»), le moyen néerlandais (Ludo Jongen, «Combien partirent pour Cologne? L’édition des textes en moyen néerlandais: aperçu historique et problèmes»), l’italien médiéval (Fabio Zinelli, «L’édition de textes médiévaux italiens en Italie»), l’ancien et le moyen français (Frédéric Duval, «La philologie française, pragmatique avant tout? L’édition des textes médiévaux français en France») et le médiolatin (Dominique Poirel, «L’édition des textes médiolatins»). Le plan d’étude proposé aux participants se divisait en deux parties. Tout d’abord, une présentation historique du domaine de l’édition, incluant les diverses contraintes éditoriales «commerciales» et la situation académique actuelle de la philologie au sein de la recherche nationale et de l’enseignement universitaire. La deuxième partie tournait autour de la notion de fidélité: fidélité au sens originel, fidélité à l’archétype, fidélité au témoin. À la lecture des actes, nous sommes frappés par la grande disparité des interventions, le plan suggéré étant suivi de manière très libre. Alors que certains appuient leur point de vue sur des exemples précis et des expériences personnelles (Bein: 21-36, Jongen: 55-76, Zinelli: 77-113), d’autres ont choisi une approche plus générale des enjeux théoriques et techniques propres à un domaine linguistique particulier (Carruthers: 37-54, Duval: 115- 50, Poirel: 151-73). Le plus souvent, les discussions ont tourné autour de l’apologie ou de la condamnation des méthodes dominantes en édition de textes, l’Italie et l’Angleterre restant liées au lachmannisme et la France et l’Allemagne, plutôt au bédiérisme. Aux Pays-Bas, «la question s’y pose différemment, vu la forte proportion de manuscrits uniques et de fragments.» (12). Quant au latin médiéval, il «occupe une place singulière [parmi les sept langues représentées], en raison de sa relative stabilité» (151) encourageant une approche lachmanienne. L’idée de compromis est elle aussi revenue à plusieurs reprises dans les discussions, compromis entre les différents modèles théoriques de l’édition critique, mais également entre les approches littéraire, historique et linguistique, les points de vue des intervenants changeant selon leur formation de base. Les littéraires préféreront rendre compte du sens du texte et de sa beauté, contrairement aux linguistes et aux historiens qui privilégieront l’intention de l’auteur, le retour à l’original. Au-delà de ces partages sur l’édition des textes médiévaux, la rencontre avait également pour but de «promouvoir le statut de la philologie, menacée ou en régression dans les institutions académiques européennes» (5). Tous se sont entendus pour dire que les connaissances en linguistique, en paléographie, en codicologie, en histoire et en critique textuelle requièrent une longue et coûteuse formation. La valorisation de l’enseignement «mono-disciplinaire» (129) et le manque de ressources ont entraîné le démembrement de la philologie et son absorption par les départements de linguistique, de littérature et d’histoire, résultant en une diminution de l’attrait pour ce domaine. Malheureusement, aucune solution n’est proposée dans ces actes pour remédier au problème et susciter un regain d’intérêt autant de la part des étudiants que des universités. 230 Besprechungen - Comptes rendus L’intérêt principal de ce volume est qu’il regroupe des réflexions tournant autour des diverses pratiques philologiques européennes et en trace par le fait même un panorama axé sur la comparaison entre les langues médiévales et l’appartenance nationale de chacun des participants. Puisque plusieurs contributions offrent un survol des différentes méthodes d’édition de textes plutôt qu’une présentation des problèmes concrets qui y sont liés, les actes intéresseront principalement les «apprentis éditeurs», tel qu’annoncé sur la quatrième de couverture. Solange Lemaitre-Provost ★ Johanna Miecznikowski, Le traitement de problèmes lexicaux lors de discussions scientifiques en situation plurilingue. Procédés interactionnels et effets sur le développement du savoir, Berne (Peter Lang) 2005, 329 p. Dans cet ouvrage - une thèse de doctorat développée dans le cadre du projet «La construction interactive du discours scientifique en situation plurilingue», les deux dirigés par Lorenza Mondada - Johanna Miecznikowski s’intéresse aux problèmes lexicaux tels qu’ils émergent dans le contexte particulier de la collaboration scientifique transfrontalière en sciences humaines. L’étude se situe au croisement entre la sociologie des sciences et la linguistique interactionnelle venant de l’analyse conversationnelle d’origine ethnométhodologique. L’auteure propose une analyse qualitative des réunions de trois équipes de recherche dont les interactions ont été enregistrées sur bande audio pour être transcrites ensuite. Johanna Miecznikowski poursuit deux objectifs majeurs dans son travail: premièrement l’identification des types de problèmes lexicaux et la description de la façon dont les acteurs les traitent, voire les résolvent dans l’interaction. Deuxièmement elle vise à élucider les rapports entre les «séquences métalexicales», le travail scientifique des acteurs-chercheurs et l’exploitation située de leurs ressources linguistiques. Les «séquences métalexicales» sont définies en deux temps comme: a) des «séquences interactionnelles pendant lesquelles les locuteurs se focalisent réflexivement sur une unité lexicale du discours en train de se faire», et b) des «séquences . . . consacrées au traitement d’un problème lié à une unité lexicale en question» (21). L’ouvrage comporte trois parties clés (parties II à IV du livre), dont la première est centrée sur l’établissement d’une typologie des séquences métalexicales. La chercheuse présente un tableau récapitulatif mettant en évidence trois types de séquences métalexicales qui sont initiées différemment (p. ex. par une demande d’aide ou une critique), qui traitent divers problèmes (tels qu’un déficit d’information ou un désaccord) et qui affichent des configurations interactionnelles variées. Ces trois types sont: la réparation, la séquence latérale étendue et finalement la séquence se situant au niveau de l’activité principale. Malheureusement, la lecture de ce tableau se heurte un tant soit peu au vocabulaire non suffisamment différencié pour désigner les sept rubriques représentées. Dans la deuxième partie, l’auteure s’intéresse à la contribution des séquences métalexicales au développement des objets de discours et de savoir. Johanna Miecznikowski constate que ces procédés sont comparables à des procédés non métalexicaux, mais qu’ils ont des effets spécifiques, en particulier «grâce à l’exploitation de diverses facettes des unités lexicales en tant qu’unités discursives et linguistiques» (210). La dernière partie (IV) du livre - la plus intéressante - porte sur le traitement plurilingue de problèmes lexicaux. D’une part, l’auteure examine les aspects argumentatifs des demandes d’aide exolingues. Elle note que ces demandes d’aide sont rares dans son corpus de 231 Besprechungen - Comptes rendus