eJournals Vox Romanica 66/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2007
661 Kristol De Stefani

Johanna Miecznikowski, Le traitement de problèmes lexicaux lors de discussions scientifiques en situation plurilingue. Procédés interactionnels et effets sur le développement du savoir, Berne (Peter Lang) 2005, 329 p.

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2007
Pia  Stalder
vox6610231
L’intérêt principal de ce volume est qu’il regroupe des réflexions tournant autour des diverses pratiques philologiques européennes et en trace par le fait même un panorama axé sur la comparaison entre les langues médiévales et l’appartenance nationale de chacun des participants. Puisque plusieurs contributions offrent un survol des différentes méthodes d’édition de textes plutôt qu’une présentation des problèmes concrets qui y sont liés, les actes intéresseront principalement les «apprentis éditeurs», tel qu’annoncé sur la quatrième de couverture. Solange Lemaitre-Provost ★ Johanna Miecznikowski, Le traitement de problèmes lexicaux lors de discussions scientifiques en situation plurilingue. Procédés interactionnels et effets sur le développement du savoir, Berne (Peter Lang) 2005, 329 p. Dans cet ouvrage - une thèse de doctorat développée dans le cadre du projet «La construction interactive du discours scientifique en situation plurilingue», les deux dirigés par Lorenza Mondada - Johanna Miecznikowski s’intéresse aux problèmes lexicaux tels qu’ils émergent dans le contexte particulier de la collaboration scientifique transfrontalière en sciences humaines. L’étude se situe au croisement entre la sociologie des sciences et la linguistique interactionnelle venant de l’analyse conversationnelle d’origine ethnométhodologique. L’auteure propose une analyse qualitative des réunions de trois équipes de recherche dont les interactions ont été enregistrées sur bande audio pour être transcrites ensuite. Johanna Miecznikowski poursuit deux objectifs majeurs dans son travail: premièrement l’identification des types de problèmes lexicaux et la description de la façon dont les acteurs les traitent, voire les résolvent dans l’interaction. Deuxièmement elle vise à élucider les rapports entre les «séquences métalexicales», le travail scientifique des acteurs-chercheurs et l’exploitation située de leurs ressources linguistiques. Les «séquences métalexicales» sont définies en deux temps comme: a) des «séquences interactionnelles pendant lesquelles les locuteurs se focalisent réflexivement sur une unité lexicale du discours en train de se faire», et b) des «séquences . . . consacrées au traitement d’un problème lié à une unité lexicale en question» (21). L’ouvrage comporte trois parties clés (parties II à IV du livre), dont la première est centrée sur l’établissement d’une typologie des séquences métalexicales. La chercheuse présente un tableau récapitulatif mettant en évidence trois types de séquences métalexicales qui sont initiées différemment (p. ex. par une demande d’aide ou une critique), qui traitent divers problèmes (tels qu’un déficit d’information ou un désaccord) et qui affichent des configurations interactionnelles variées. Ces trois types sont: la réparation, la séquence latérale étendue et finalement la séquence se situant au niveau de l’activité principale. Malheureusement, la lecture de ce tableau se heurte un tant soit peu au vocabulaire non suffisamment différencié pour désigner les sept rubriques représentées. Dans la deuxième partie, l’auteure s’intéresse à la contribution des séquences métalexicales au développement des objets de discours et de savoir. Johanna Miecznikowski constate que ces procédés sont comparables à des procédés non métalexicaux, mais qu’ils ont des effets spécifiques, en particulier «grâce à l’exploitation de diverses facettes des unités lexicales en tant qu’unités discursives et linguistiques» (210). La dernière partie (IV) du livre - la plus intéressante - porte sur le traitement plurilingue de problèmes lexicaux. D’une part, l’auteure examine les aspects argumentatifs des demandes d’aide exolingues. Elle note que ces demandes d’aide sont rares dans son corpus de 231 Besprechungen - Comptes rendus discussions entre experts, parce que le niveau d’intercompréhension globale y est très élevé. Aussi remarque-t-elle que ces procédés sont des indices d’un désaccord potentiel et permettent entre autres d’introduire de façon avantageuse une intervention critique ou de justifier une prise de parole par autosélection. D’autre part, Johanna Miecznikowski analyse dans cette partie la fonction de l’alternance codique dans les séquences métalexicales. Elle observe que les locuteurs - lorsqu’ils mentionnent des discours de référence dans leurs tours de parole - peuvent choisir la langue de la mention et qu’ils «disposent donc d’un marqueur linguistique supplémentaire par rapport aux contextes unilingues» (274). Finalement, Johanna Miecznikowski aborde la thématisation des variétés linguistiques, en d’autres termes elle se focalise sur les commentaires métalinguistiques au sujet du plurilinguisme qui se produisent dans les réunions. Selon l’auteure, ces commentaires métalinguistiques font émerger un certain relativisme linguistique qu’elle considère comme une ressource interactionnelle. Celle-ci peut par exemple servir à atténuer une problématisation lexicale ou justifier un choix lexical. À travers cette analyse des séquences métalexicales en contexte plurilingue, la chercheuse démontre que les procédés plurilingues ne servent pas seulement à gérer la pluralité des langues, mais qu’ils ont effectivement des fonctions argumentatives. Le travail scientifique de Johanna Miecznikowski se distingue par le corpus remarquable et les exemples très illustratifs qu’elle présente de manière agréable à lire. Le plan progressif que l’auteure adopte culmine - comme je l’ai déjà signalé - dans la quatrième partie de l’ouvrage. Non seulement les spécificités du corpus analysé sont ici particulièrement prises en compte, mais aussi les données sont examinées plus explicitement en termes de fonctions et d’effets sur l’interaction. Johanna Miecnikowski a pris le soin d’intégrer beaucoup de résumés et de conclusions intermédiaires dans son ouvrage. Cet effort entraîne, par endroits, un léger manque de pertinence, puisque les messages-clés ont tendance à se diluer un peu dans cette «mer récapitulative». Quoiqu’il en soit, le lecteur arrive à bon port et acquiert une compréhension plus aiguisée sur Le traitement de problèmes lexicaux lors de discussions scientifiques en situation plurilingue. Pia Stalder ★ Yvette Bürki/ Elwys De Stefani, Trascrivere la lingua. Dalla filologia all’analisi conversazionale/ Transcribir la lengua. De la filología al análisis conversacional, Bern (Peter Lang), 2006, 409 p. L’ouvrage édité par Y. Bürki et E. De Stefani porte un titre alléchant pour qui s’intéresse aux questions de transcription de la langue. Le sous-titre est quant à lui intriguant, du fait qu’il projette le lecteur potentiel dans une perspective inhabituelle, partant de la philologie pour aboutir à l’analyse conversationnelle. Enfin, le fait que la couverture soit bilingue italien-espagnol ajoute encore à l’intérêt d’ouvrir ce qui se révèle un ouvrage certes atypique, mais passionnant et fort stimulant. Le livre comprend douze contributions en italien et espagnol (selon la langue de leur auteur) précédées d’une introduction bilingue. Son objet concerne les modes de représentation graphique de la langue, le rapport entre codes écrit et oral ainsi que la place de la transcription vis-à-vis les données empiriques rassemblées par les chercheurs. De par la diversité des approches, des théories, des méthodes et des objets que les articles rassemblés illustrent, l’ouvrage donne à voir différentes conceptions qui sous-tendent les pratiques de transcription et le travail analytique qui en découle. Ce faisant, le texte pose des jalons pour une histoire de la transcription non seulement comme pratique scientifique, mais plus largement comme pratique sociale. 232 Besprechungen - Comptes rendus