Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniColette Feuillard (ed.),Créoles – Langages et Politiques linguistiques.Actes du XXVIe Colloque International de Linguistique Fonctionnelle, 30 septembre-7 octobre 2002 à Gosier (Guadeloupe), Berne (Peter Lang) 2004, 358 p.
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Angela Bartens
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der Austausch der Kulturen sein sollte. In diesem Sinne ist auch die Arbeit zur Erhaltung und Dokumentation verschiedener zimbrischer Kulturvereine (z. B. Curatorium Cimbricum Veronese) und deren Aktivitäten zu verstehen, die auch medial zur interkulturellen Verständigung beitragen wollen (z. B. Zeitschrift Tzimbar-Cimbri, Lehrbuch Bar lirnan Tauc, Homepage www.cimbri.it, Radio Cimbri-Lessinia). Insgesamt stellt der 2005 erschienene Sammelband zweifellos eine Bereicherung dar und verdient nicht nur von einem engen Kreis von Adepten des Zimbrischen rezipiert zu werden, sondern von all denjenigen, die sich für Sprach- und Kulturkontakt interessieren, auch um aus einem kleinen Einzelfall Erkenntnisse für allgemeingültige Prinzipien gewinnen zu können. Obwohl es nicht zu den eigentlichen Aufgaben einer wissenschaftlichen Beitragssammlung gehört, wäre es in diesem Fall im Hinblick auf einen weiteren Leserkreis doch wünschenswert gewesen, wenn in einem etwas umfangreicheren Vorwort die Sprachsituation der Zimbern dem aktuellen Stand entsprechend resümiert worden wäre. Roger Schöntag ★ Colette Feuillard (ed.), Créoles - Langages et Politiques linguistiques.Actes du XXVI e Colloque International de Linguistique Fonctionnelle, 30 septembre-7 octobre 2002 à Gosier (Guadeloupe), Berne (Peter Lang) 2004, 358 p. Le recueil dont il est question ici réunit les actes du Congrès international de la SILF (Société internationale de linguistique fonctionnelle) qui a eu lieu à la Guadeloupe en automne 2002. Selon l’Avant-propos (xi-xii), plus de quatre-vingts participants, originaires de vingt-trois pays, ont participé au colloque. Cependant, seules cinquante-six contributions écrites par cinquante-sept auteurs figurent dans les actes. Comme l’annonce le titre du recueil, les langues créoles et la politique linguistique en milieu créolophone ont constitué la thématique centrale du colloque, ce que justifiait également l’endroit où celui-ci s’est déroulé. En réalité, seule la première partie du volume (Partie I. Les Créoles) est consacrée aux langues créoles. Celle-ci est divisée en I.1. Conférences inaugurales, I.2. Structure et diversité et I.3. Créoles, bilinguisme et enseignement. La deuxième partie du recueil traite du langage dans toutes ses dimensions: la partie II. intitulée Langages est divisée en II.1 Généralités, II.2 Phonétique/ phonologie, II.3 Morphologie et syntaxe, II.4. Lexique et sémantique, II.5 Synthématique, II.6 Stylistique, II.7 Langue et santé et II.8. Sémiologie. La troisième partie est consacrée à l’enseignement et aux politiques linguistiques (cf. «Table des matières», v-ix). Vu le grand nombre de contributions, il nous est impossible de les présenter toutes dans le cadre de ce compte rendu. Nous accorderons donc la priorité aux contributions consacrées aux langues créoles qui figurent dans la première partie des actes, et ne présenterons qu’une petite sélection des travaux de la deuxième. Auparavant, il y a pourtant quelques observations préliminaires qui s’imposent. La politique éditoriale adoptée par la SILF pour ses actes de colloque - qui est de publier indifféremment toutes les communications soumises à temps et d’en limiter la longueur à quelques pages seulement - en rend la lecture du volume désagréable, et pénible le travail d’en rendre compte. Les auteurs ont été obligés de réduire leurs contributions le plus possible, ce qui explique, par exemple, que l’on trouve des travaux sans références bibliographiques et/ ou sans exemples linguistiques. À partir d’une présentation qui est alors souvent hyper-généralisée, le lecteur a du mal à se faire une idée concrète de l’étude qui est (es- 250 Besprechungen - Comptes rendus pérons-le! ) à la base de la contribution. De plus, certains travaux de qualité insuffisante ne méritent tout simplement pas de figurer dans les actes (on se demande, en effet, pourquoi leur présentation a été acceptée). La démocratie a donc son prix et il serait souhaitable que les comités d’édition des actes des congrès de la SILF procèdent à une sélection des travaux à publier, ce qui permettrait, entre autres, de présenter les travaux retenus sans les amputer. Ceci étant dit, passons donc à la partie créolistique de ce recueil. Les conférences inaugurales ont été assurées par les créolistes M.-C. Hazaël-Massieux et J. Bernabé. M.-C. Hazaël-Massieux de l’Université de Provence - le centre le plus important de la créolistique en France jusqu’à présent - donne une vision panoramique du créole guadeloupéen dans sa conférence «Le créole de Guadeloupe. Situation et description» (3-11). Dans le bilan de sa présentation, elle souligne qu’il serait souhaitable «que chacune des langues puisse être utilisée par tous les locuteurs, aussi bien et aussi complètement à l’oral qu’à l’écrit» (11). Quant à J. Bernabé de l’Université des Antilles et de la Guyane, il traite des «Éléments d’écolinguistique appliqués à la situation martiniquaise» (13-29). En tant qu’artisan du CAPES en créole, il admet, à propos de la variété du créole à standardiser, qu’il s’inscrit «délibérément dans une optique qui est celle de la différenciation, garantie d’une vraie diversité linguistique au sein de la diglossie» (22) et il souligne, au nom du «principe d’exclusivité fonctionnelle selon laquelle deux langues ne peuvent pas cohabiter dans la même niche écologique» (27), qu’«on ne voit pas, par exemple, pourquoi dépenser de l’énergie à perte afin de constituer artificiellement une langue créole des mathématiques alors qu’aucune production de pensée mathématique ne se ferait sui generis dans cette langue» (29). La section intitulée Structure et diversité commence par des observations fort intéressantes faites par J.-M. Charpentier dans sa contribution «La différenciation pidgins/ créoles au niveau de la culture et ses implications en matière d’éducation» (31-36), selon lesquelles «l’association Langue/ Culture/ Société ne trouve un écho que dans le seul monde créole» (33). C’est, à peu de chose près, la même pensée que nous avons formulée maintes fois: les langues créoles se distinguent par le fait qu’elles véhiculent l’identité de leurs locuteurs et qu’elles peuvent assumer toutes les fonctions linguistiques. La comparaison faite par J. Martinet, «Créoles et interlingua» (37-42), semble être plus motivée par le lieu et la thématique du colloque que par des faits linguistiques. Le travail de J. Caudmont, «Origine de l’anglais et du bêndê dans l’archipel de San Andrés et Providencia (République de Colombie)» (43-45), que nous avons commencé à lire avec beaucoup d’intérêt, étant nousmême chercheure travaillant sur le créole en question, s’est révélé une déception: bien que l’étude puisse contenir certaines données historiques (est-ce que aa dans im aa fi mi fren ‘il est mon ami’ est une erreur typographique ou bien une variante de l’actualisateur moderne da? ), elle se base sur un séjour effectué en 1953! Le travail n’a même pas été actualisé du point de vue des théories créolistiques: à part les langues africaines, l’auteur cite les langues amérindiennes et le créole portugais et espagnol comme facteurs qui ont joué un rôle «dans la déformation de la source anglaise» [sic! ] (44). Le travail de M. Tatilon, «Le créole du Cap-Vert» (47-54), se base uniquement sur les travaux d’autres chercheurs et ne tient même pas compte des développements récents dans le champ d’études sur le créole capverdien en ignorant totalement l’ALUPEC (Alfabeto Unificado para a Escrita do Crioulo), qui était pourtant utilisé à titre expérimental dans l’archipel depuis quatre ans lors de la présentation de son exposé. Affirmer que les différences entre les créoles des îles qui composent l’archipel se réduisent à des variantes phonétiques et qu’elles proviendraient de plusieurs langues africaines (48) montre que l’auteur ne connaît pas bien son sujet. L’étude de l’éminente créoliste G. Staudacher-Valliamée, intitulée «Les langues créoles à l’épreuve de la classification: grammaire de créole réunionnais. Prolégomènes à la 251 Besprechungen - Comptes rendus grammaire d’une langue créole» (55-60), est, par contre, de très grande qualité et avance quelques idées intéressantes, par exemple que la saturation de la valence verbale expliquerait le dimorphisme verbal dans plus de 80 % des cas. La coexistence d’une forme verbale courte et d’une autre longue, notamment dans les créoles de l’Océan Indien, a semble-t-il jusqu’à présent constitué une quasi-énigme pour les franco-créolistes. De plus, la section contient une étude sur la «Phonologie et variation en créole guadeloupéen», par J. Sainton (61-70), une «Étude du créole martiniquais d’un point de vue de phonologie historique - Aspects méthodologiques» par A. Gulyás (71-77), le travail «Quelle forme graphique pour lésan trankil? » par F. Delumeau (79-81), «La prédication nominale et l’actualisation en créole martiniquais» par B. Jeannot-Fourcaud (83-86) et une comparaison «Système en ap/ Système en ka. Esquisse comparative des systèmes aspecto-temporels du créole haïtien et du créole martiniquais» par R. Damoiseau (87-99). L’auteur de ce dernier travail est maître de conférences à l’Université des Antilles et de la Guyane et également l’auteur des Éléments de grammaire comparée français-créole (1999); il n’est donc pas un novice en matière de créolistique et de linguistique. Il est cependant surprenant qu’il ne cite que des références en français et/ ou réalisées par des chercheurs francophones: Comrie 1976 est toujours incontournable en ce qui concerne la discussion des systèmes aspectuels dans les langues du monde et Spears (p. ex. 1990) compare les mêmes systèmes aspectuels de l’haïtien et du créole des Petites Antilles dans plusieurs travaux 1 . Le terme «itératif» (92) ne semble pas indiqué pour rendre compte d’une des fonctions du marqueur progressif ka du créole des Petites Antilles, «habituel» nous semblerait plus approprié. La deuxième section de la première partie du livre commence par l’étude «En milieu créolophone, faut-il faire fonctionner la langue du dysfonctionnement social en situation d’apprentissage? » par P. Durizot Jno-Baptiste (101-06). La formulation du titre en dit déjà (quasi) tout - pourquoi ne pas poser la question: «En milieu créolophone, faut-il donner l’opportunité aux enfants d’acquérir une bonne base pour les études postérieures en commençant l’apprentissage formel en langue maternelle? » Les autres travaux de la section traitent les sujets suivants: «Dyslexies phonologiques en contexte bilingue créole-français», par A. Dorville (107-12); «Étude des représentations du créole et du français au collège en Guadeloupe. Place du créole dans l’enseignement», par C. Van Berten (113-21) - en tenant compte des résultats, l’auteur a raison en soulignant «l’importance de l’influence des représentations sur la mise en place de la politique linguistique» (120); «L’enseignement des proverbes dans les classes de la langue et culture créoles», par M.-R. Lafleur (123-34) et «Une expérience du commentaire écrit en créole. Bilan d’enseignement de l’entrée officielle du créole dans le système éducatif», deuxième contribution de J. Sainton (135-42). Dans ce dernier travail, nous avons trouvé notamment intéressante la (re)confirmation du fait que les mots de liaison entre paragraphes surgissent dans l’écriture du créole (138), auparavant une langue orale - cf. aussi p. ex. Michaelis 1994 à propos de la complexification syntaxique lors du passage d’un créole à l’écrit 2 - et les néologismes proposés par l’enseignant (141). Dans la deuxième partie, intitulée Langages, il y a un grand nombre de contributions de qualité inégale portant sur des sujets très variés. L’étude de l’éditrice du volume, C. Feuillard, «Tendances contradictoires dans la dynamique des langues» (145-48), s’insè- 252 Besprechungen - Comptes rendus 1 B. Comrie, Aspect: An introduction to the study of verbal aspect and related problems, Cambridge 1976; A. Spears, «Tense, mood, and aspect in the Haitian Creole preverbal marker system», in: J. Singler (ed.), Pidgin and Creole Tense-Mood-Aspect Systems, Amsterdam 1990: 119-42. 2 S. Michaelis, Komplexe Syntax im Seychellen-Kreol. Verknüpfung von Sachverhaltsdarstellungen zwischen Mündlichkeit und Schriftlichkeit, Tübingen 1994. re parfaitement dans le cadre d’un congrès de la SILF puisqu’elle constate combien il est difficile de trouver une «justification» fonctionnelle pour le subjonctif et le conditionnel français. La comparaison de la «Structure atomique et (des) structures linguistiques» d’A. Xanthos (149-51) semble, par contre, trop recherchée pour s’y insérer de façon naturelle. Quant au travail de B. Rodriguez Diez, «Sur le genre et les genres en espagnol» (173- 77), il manque d’originalité, car une grammaire quelconque devrait, en principe, fournir le même type de classification, tandis que l’étude de N. Chatar-Moumni, intitulée «Le ‘pronom copule’ huwa en arabe marocain» (183-85), semble effectivement apporter de nouvelles connaissances, à savoir que l’unité en question s’est transformée en un marqueur de sujet. La seule contribution du livre écrite en anglais est le travail de T. Akamatsu: «The Threat of English Loanwords in Japanese» (211-14). Il est étonnant de constater qu’un tel exposé de purisme linguistique ait été accepté pour être présenté lors d’un colloque sur la linguistique au troisième millénaire. L’étude «Santé et migration: traduction idéale ou idéal de traduction», par P. Singy (245-58), reflète une recherche-action par excellence et constitue un complément bienvenu aux travaux autrement plutôt théoriques de cette partie des actes. «Le Nu en peinture: ‹masculin› & ‹féminin›. Un regard sémiologique», par A. Chaves (259-63), paraît d’abord légèrement hors contexte dans ce tome, mais apporte finalement des résultats sociologiquement fort intéressants: « . . . cette peinture dite moderne ou contemporaine n’est moderne que par l’emploi des nouvelles techniques. [Elle] continue toujours à véhiculer les mêmes valeurs rétrogrades et traditionnelles . . . où l’homme garde son rôle de sujet agissant, et la femme le rôle d’un objet esthétisé.» (263). Pour la troisième partie, nous allons également nous limiter à quelques contributions. Le travail de S. Durand-Gasselin, «Bilinguisme: fauteur ou révélateur de troubles? » (271-74), se basant sur une expérience de vingt ans comme orthophoniste en milieu bilingue à Madrid (et non à partir d’études rigoureusement menées), penche pour la deuxième hypothèse: le bilinguisme augmenterait les troubles langagiers même s’il n’en est pas la cause. Curieusement, l’auteure examine les troubles langagiers au niveau de la discrimination auditive et articulatoire d’une part et au niveau du langage d’autre part (272). Le niveau de la phonétique/ phonologie ne fait-il donc pas partie du système langagier? La question que se pose D. Manessa, «Faut-il apprendre à lire dans la langue maternelle? » (299-302), tout en se référant aux communautés créolophones de la Guadeloupe et de la Martinique, reste sans véritable réponse, tandis que N. Zellal, dans sa contribution «Oral/ écrit dans l’éducation de l’enfant versus de l’écolier» (303-05), se déclare ouvertement hostile à l’usage de la langue maternelle à l’école. R. Jolivet, dans son étude «Enseignement et maintien d’une langue menacée: le romanche» (323-26), démontre qu’un enseignement en langue maternelle dans le primaire n’est pas une garantie immédiate de maintien de la langue, mais croit cependant au rôle primordial de l’école. Dans la dernière contribution, J. C. Herreras fournit beaucoup de données sur la politique linguistique de l’Espagne postfranquiste dans son exposé «Langue(s) véhiculaire(s) dans l’enseignement primaire des Communautés bilingues de l’Espagne» (327-34). Dans la discussion, il souligne entre autres choses le fait que, pour le gouvernement autonome de la Catalogne, le principe de l’UNESCO qui conseille d’enseigner les enfants en langue maternelle, n’est plus de rigueur pour les enfants de langue maternelle espagnole (334). Malgré toutes les critiques formulées ci-dessus, le recueil offre des points de vue intéressants sur une multitude de sujets, et même les contributions les plus faibles peuvent être matière à réflexion pour le lecteur. Angela Bartens ★ 253 Besprechungen - Comptes rendus
