eJournals Vox Romanica 66/1

Vox Romanica
vox
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2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2007
661 Kristol De Stefani

Élyse Dupras, Diables et saints: rôle des diables dans les mystères hagiographiques français, Genève (Droz) 2006, 464 p. (Publications Romanes et Françaises 243)

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2007
Marie-Claire  Gérard-Zai
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ausgerichtete Edition zur Seite gestellt ist (bei Frau Overbeck scheint allerdings der Begriff der Lesbarkeit negativ konnotiert). Darüber hinaus sollte man bedenken, dass die Editionsphilologie zwischen der Literaturwissenschaft und der Sprachwissenschaft steht. Wenn sie sich auf einen hermetischen Sonderweg einlässt, so wird sie - auch durch die Aufgabe des Prinzips der Lesbarkeit - Gefahr laufen, diese Funktion zu verlieren, zum Schaden aller. Ob die imitative Edition von der Marco-Polo-Forschung rezipiert wird, wird außerdem abzuwarten sein. Die Arbeit wird abgeschlossen von einem Glossar (das dann nicht mehr Glossar, sondern Formeninventar heißt) (423-89), einem «Anthroponymregister» (491-501), einem «Toponymregister» (502-21), der Bibliographie (523-39) und 6 Abbildungen des Kodex (541-46). Hierzu noch kurze Anmerkungen. (423): «Auch im Glossar [i. e. Formeninventar] werden stets alle Okkurenzen zu einem Lemma bzw. Phänomen aufgelistet, so dass ein quantitativstatistischer Zugang auch hier ermöglicht wird»; dieser Aussage widerspricht das Fehlen von arbre ‘Schiffsmast’ 326: Bedeutungserstbeleg (6 weitere Belege für ‘Baum’ sind hingegen verzeichnet); die Reihenfolge der Belege für arbre unter arbre sec ist gewöhnungsbedürftig; ebenso unter arceue que; etc. (offenbar muss man den Kontext in die alphabetische Reihenfolge einbeziehen); (424): «Als Lemma fungiert stets diejenige unter den aufgelisteten Formen, die am wenigsten auffällig erscheint . . . » (sic); argente und argentíne sind sicher keine Formen von argentieres ‘Silbermine; mine d’argent’ (die Formen müssen in die französische Lexikographie integriert werden); ebenso sind harbargaiges und habergeries keine Form von harberges ‘Unterkunft, Herberge; logis, auberge’; ordeneement findet sich unter ordene und als eigener Eintrag mit gleichem Verweis; etc.; das System, Ableitungen unter das Simplex zu räumen («am wenigsten auffällig»? ) ist unsinnig; anstelle von Definitionen werden Übersetzungsangebote auf Deutsch und Französisch gegeben; die Übersetzung ‘Gesetz; loi’ für no( t)re loi maho(n)met, ~ crestiene ist falsch, cf. TL 5,585 ‘Religion, Glaube’; ‘Norden; nord’ für le toile tramontane ebenso; richtig wäre ‘Polarstern’; etc.; die Erklärungen im Toponymregister sind zum Teil ahistorisch: z. B. Abasie ‘Abessinien, heute Äthiopien’; Baudac ‘Bagdad’; Hauptstadt [wovon? ] am Tigris (Irak) [Tigris alleine wäre klarer als Irak]; Calatu ‘heute Ruinen von Qualhat im Golf von Oman . . .’ (sic); Caracoron ‘Karakorum, mongol. Har Horin; heute Ruinen südwestl. von Ulaan Baatar’; etc. Im Prinzip müssen alle, die sich mit Marco Polo beschäftigen, Frau Overbeck dankbar sein für die geleistete Arbeit. Auch wenn eine text- und wortsemantische Analyse noch aussteht, ist nun ein weiteres Zeugnis der Textgeschichte fassbarer geworden. Ob ihre Editionsmethode in Zukunft weitere Verwendung finden wird, ist allerdings fraglich. Stephen Dörr ★ Élyse Dupras, Diables et saints: rôle des diables dans les mystères hagiographiques français, Genève (Droz) 2006, 464 p. (Publications Romanes et Françaises 243) L’auteure canadienne de cet ouvrage a travaillé sous la direction de plusieurs spécialistes internationaux du théâtre médiéval, Giuseppe Di Stefano, Graham A. Runnalls, Alan E. Knight et Bruno Roy. Les innombrables diables qui parcourent les mystères hagiographiques ont le pouvoir de séduire leurs proies, certes, mais également leur public et même les praticiens de la scène médiévale. Élyse Dupras pose l’importance du rôle des diables et le caractère paradoxal de ces personnages. Victimes d’une conception du théâtre héritée du classicisme, qui supportait mal l’intrusion d’éléments perçus comme comiques ou grotesques dans les pièces nécessairement sérieuses du théâtre religieux, les diables étaient vus 330 Besprechungen - Comptes rendus comme «un accident, non un élément intégrant du poème». L’étude retient un échantillonnage de vingt-quatre mystères, auxquels s’ajoutent deux miracles. La période couverte s’étend d’environ 1350 à 1541, ce qui correspond à l’époque où ce théâtre semble avoir connu sa plus grande vogue. Les mystères choisis relatent la vie d’un saint ou d’une sainte, soit martyr, soit confesseur. L’un des principaux critères déterminants est bien sûr la présence d’un ou de plusieurs diables dans la pièce visée. Il s’agit des textes suivants: Le Mystère de saint Christophe, édité par G. A. Runnalls, en 1973. Le Mystère de saint Sébastien, édité par L. R. Mills, en 1965. Le Martyr de saint Pere et saint Pol, édité par G. A. Runnalls, en 1976. Le Mystère de saint Crépin et saint Crépinien, édité par E. Lalou, en 1980. Le Mistère de saint Adrien, édité par E. Picot, en 1895. Les Fragments du Mystère auvergnat de sainte Agathe, édités par G. A. Runnalls, en 1994. La Vie et mystere de saint Andry, connu par l’imprimé de Pierre Sergent (Paris, B. N. Rés.Yf 121), il aurait été joué en 1458. La Vie et passion de Monseigneur sainct Didier, de Guillaume Flamang, édité par J. Carmandet, en 1855. Le Mystère des trois Doms, du Chanoine Pra et de Claude Chevalet, représenté en 1509, édité par P. E. Giraud et U. Chevalier, en 1887. L’Ystoire et la vie de saint Genis, de Jean Oudin, éditée par W. Mostert, en 1895. Le Mystère de saint Clément, édité par Ch. Abel, en 1861. Le Mistère de saint Quentin, de Jean Molinet, édité par H. Châtelain, en 1909. Le Mystère de saint Laurent, édité par W. Söderhjelm, en 1891. Le Mystère de sainte Barbe en deux journées, édité par P. Seefeldt, en 1908 et ensuite par M. Longtin, en 1996. Le Mystère de saint Bernard de Menthon, édité par Lecoy de la Marche, en 1888. Le Mystère de l’Assomption de la Vierge, connu par un imprimé du XV e siècle, (Paris, B. N. Rés. Yf 2908). Le Mystère du roy Advenir, de Jehan du Prier, édité par A. Meiller, en 1970. Le Jeu de saint Loÿs, édité par D. Smith, en 1987. La Pacience de Job, édité par A. Meiller, en 1971. Le Mystère de saint Martin, d’Andrieu de la Vigne, édité par A. Duplat, en 1979. Le Mystère de saint Rémi, édité par J. Koopmans, en 1997. Le Mistere de l’Institucion de l’Ordre des Freres Prescheurs, édité par S. de Reyff, G. Bedouelle et M.-C. Gérard-Zai, en 1997. Le Mystère de l’Apocalypse de Jehan Zebedee, de Louis Choquet, connu par un imprimé de 1541 (Paris, B. N. Rés. Yf 22). Le Mystère du Jour du Jugement, édité par J.-P. Perrot et J.-J. Nonot, en 2000. Le Mistère dune Jeune fille laquelle se voulut habandonner a péché, édité par M. et L. Locey, en 1976. Le Miracle de saint Nicolas et d’un Juif, édité par O. Jodogne, en 1982. Les personnages de diables jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la cohésion du groupe social et religieux. Leur comique indéniable a longtemps fait oublier la mission essentielle qu’ils jouent dans la fiction dramatique. Indispensable faire-valoir des saints dont ces mystères chantent les louanges, souffre-douleur des anges, images du mal, de l’adversité et de l’altérité, les diables se trouvent être des moteurs de l’action théâtrale. Les diableries font partie des rituels d’exclusion qui visent l’autre représenté par les diables. Les spectateurs communient dans leur opposition aux diables, au Mal et à la menace qu’ils incarnent, dans leur rejet de cette damnation éternelle qui représente l’exclusion du paradis, laquelle signale par métonymie l’exclusion de tout univers se désignant lui-même comme positif. L’unanimité en ressort plus forte (28). La première partie de l’ouvrage, intitulée «Les diables, leurs masques» (35-110) porte sur l’extériorité de ces personnages et répond à la question «Que sont-ils? ». Les personnages 331 Besprechungen - Comptes rendus de théâtre possèdent un aspect physique et évoluent dans un lieu. Ce que l’on sait du costume des diables et de leur gestuelle contribue à la construction du physique de ces personnages. Le rôle des décors et des costumes est essentiel à la perception des spectateurs, la part du vu par rapport au dit étant considérable. D’autre part, les personnages de théâtre, êtres de parole, se caractérisent par leur langage: certains éléments propres au langage des diables sont étudiés par l’auteur. Dans les mystères, les diableries comportent des éléments plaisants qui viennent capter, sinon renouveler, l’attention des spectateurs. Les procédés du langage diabolique, outre leur fonction de distanciation, sont utilisés à cette fin: cris de rage, jargon apparemment incompréhensible, latin macaronique, doubles sens, injures, ainsi qu’une gestuelle propre aux diables et à leurs pareils: mouvements grotesques, gestes grossiers, coups, manipulations d’instruments de torture. La deuxième partie, intitulée «Les diables, acteurs du monde » (111-317) répond à la question «Que font-ils? » par le biais d’une nomenclature commentée des activités des diables. Ces actions des diables, qu’il faut distinguer de la gestuelle, sont celles évoquées par les dialogues: elles situent leurs acteurs dans un univers d’opposition maléfique, qui se rapproche beaucoup, dans les mystères, de celui des récits hagiographiques. Les diables contribuent largement au dynamisme de l’action des mystères, et l’antagonisme qui les caractérise prend plusieurs formes. Tantôt serviteurs de Dieu malgré eux, tantôt victimes des personnages relevant de l’univers bénéfique, ces personnages sont des perdants. Même quand ils parviennent à faire le mal, ils n’en tirent aucun avantage. Ils exercent malgré tout une certaine influence par le biais des modes de diabolisation, mais au bout du compte le bien finit toujours par vaincre. La troisième et dernière partie (319-432), intitulée «Les diables, sujet du discours», répond à la question «Que disent-ils? ». Elle analyse le rapport que le discours des diables entretient avec la vérité et étudie leur pratique du discours de séduction dans les mystères et les deux miracles figurant au corpus. Le syntagme «discours diabolique» désigne ici tout discours tenu par un diable. Aussi le discours tenu par des humains, y compris les humains diabolisés et maléfiques, échappe-t-il à cette catégorie. En conclusion (433-40), masques, actions, paroles fournissent donc les trois angles de vue à partir desquels Élyse Dupras pose un regard sur les personnages des diables dans les mystères hagiographiques français. Fortement ancrés dans la réalité locale des villes où ils étaient produits, les mystères hagiographiques ont joué un rôle dans la construction et la transmission de l’idéologie dominante. L’étude des personnages diaboliques permet de saisir une part des attentes du public médiéval et une part de la réponse que les instances de production (fatiste, régisseur, acteurs) apportent à ces attentes. L’idéologie dominante s’y révèle à la fois bourgeoise, c’est-à-dire de plus en plus citadine et préoccupée par l’accumulation et la préservation d’un patrimoine, et surtout chrétienne. Les diables, quant à eux, apparaissent comme exclus de la communauté qui partage cette idéologie. Le théâtre relaie la prédication mais, lui-même distraction et mondanité, il donne un espace à cela même que son discours condamne (433). D’une certaine manière, ce paradoxe est aussi celui du personnage diabolique et participe des fonctions différentes et parfois apparemment contradictoires, de récréation et d’édification, du théâtre religieux. L’ouvrage est complété par une abondante bibligraphie (441-56) incluant les sites internet. Marie-Claire Gérard-Zai ★ 332 Besprechungen - Comptes rendus