eJournals Vox Romanica 67/1

Vox Romanica
vox
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Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2008
671 Kristol De Stefani

Xiaoquan Chu, Les verbes modaux du français, Paris (Ophrys) 2008, 168 p.

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2008
Cécile  Barbet
vox6710346
freundlich aufgebaut.Andererseits stellen die Ausführungen zur Frankophonie und zur sehr angenehm präsentierten Sprachgeschichte Bereicherungen dar, welche das besprochene Lehr- und Arbeitsbuch zu einem für den Einstieg in die Sprachwissenschaft punktuell wertvollen Nachschlagewerk machen. André Horak ★ Xiaoquan Chu, Les verbes modaux du français, Paris (Ophrys) 2008, 168 p. De nombreux travaux ont déjà été consacrés aux verbes modaux en général, et aux verbes modaux du français en particulier 1 . Cependant, d’un chercheur à l’autre, il y a rarement accord sur les membres de la classe de ces verbes. De plus, les études consacrées aux verbes modaux concernent en grande majorité leurs aspects sémantiques. Dans Les verbes modaux du français, l’auteur délimite une classe finie de verbes modaux - tout en admettant, sans les aborder de front, l’existence de cas «marginaux» en face des cas typiques dont traite l’ouvrage - et en propose une étude détaillée, avant tout syntaxique, mais aussi sémantique. Les questions qu’il aborde directement concernent la caractérisation des verbes modaux, et notamment la problématique de la «rection»: dans le couple V1-V2, le modal est-il régi - ce n’est pas lui qui véhicule les informations sémantiques - ou régissant - c’est lui qui porte les fonctions grammaticales? Se cache là-derrière la question de savoir si le verbe modal doit être ou non considéré comme auxiliaire. Dans le premier chapitre, les travaux antérieurs sur les auxiliaires et les verbes modaux sont passés rapidement en revue, montrant ainsi comment est caractérisé le verbe modal dans la littérature. La conclusion étant que les aspects syntaxiques sont trop souvent négligés, c’est une réponse toute syntaxique qui sera apportée dans le chapitre suivant pour définir le verbe modal. L’auteur refuse aux verbes modaux le statut d’auxiliaire: seuls être et avoir doivent être considérés comme des auxiliaires, car ils sont les seuls à être suivis d’un participe passé et ils sont plus fréquents que tous les autres verbes, ne connaissant aucune restriction de combinaison avec d’autres verbes à aucun temps ou mode verbal (23). Pour délimiter la classe des verbes modaux, l’auteur s’appuie sur des critères syntaxiques; on ne s’étonnera donc pas de trouver dans cette catégorie des verbes qu’on dit souvent «aspectuels». La classe ainsi établie est la suivante: aller, cesser de, commencer à, continuer à, devoir, être en train de, avoir failli, finir de, paraître, pouvoir, risquer de, sembler, venir de (41). Les verbes modaux sont définis comme «des verbes sans et hors valence» (35): ils n’appartiennent pas à la valence d’un verbe, et n’ont pas non plus eux-mêmes de valence 2 . Les verbes modaux forment, selon l’auteur, une classe «cryptotypique», c’est-à-dire une classe qui sera révélée par le comportement de ses membres vis-à-vis de certaines unités syntaxiques. Premièrement, il pose que le V2 qui suit un verbe modal ne peut être pronominalisé: le verbe modal n’ayant pas de valence, il ne sélectionne pas de compléments. Pouvoir ou devoir ne seraient ainsi jamais des verbes constructeurs, le syntagme infinitival qui les suit ne pouvant être pronominalisé par que interrogatif (Il peut/ doit soulever cette caisse. *Que peut/ doit-il? ). Il le peut, avec pronominalisation en le du syntagme infinitival relèverait selon l’auteur d’un «style recherché» (38) ou «soutenu» (49). On notera toutefois que Bus- 346 Besprechungen - Comptes rendus 1 Cf. la bibliographie du présent ouvrage, dont F. R. Palmer, Mood and Modality, Cambridge 1986, N. Le Querler, Typologie des modalités, Caen 1996, P. Dendale/ J. van der Auwera (ed.), Les verbes modaux, Cahiers Chronos 8, Amsterdam 2001, pour ne citer qu’eux. 2 Cf. aussi C. Blanche-Benveniste, «Auxiliaires et degrés de ‹verbalité›», Syntaxe & Sémantique 3 (2001): 75-97. quets/ Denis 2001 3 n’ont pas cette impression, à tel point que ces derniers s’interrogent même sur le bien fondé d’une analyse de la signification de devoir et pouvoir exprimée exclusivement en terme de contexte quand ils ont des comportements syntaxiques si différents selon qu’ils sont en emploi radical/ déontique ou épistémique (dans ce dernier cas, l’ellipse du SV - avec ou sans reprise pronominale (pronominalisation en le du syntagme infinitival) - est impossible). Deuxièmement, les verbes modaux étant également dépourvus de valence sujet, ils peuvent modaliser des constructions avec verbe impersonnel sans en modifier la structure: il va y avoir x/ pleuvoir/ falloir x/ s’agir de x, il cesse d’y avoir x/ de pleuvoir/ de falloir x/ de s’agir de x, il doit y avoir x/ pleuvoir/ falloir x/ s’agir de x, etc. Mais il convient ici aussi d’apporter une réserve: pouvoir, par exemple, dans son emploi radical/ déontique de «capacité» (cf. entre autres Sueur 1979 4 ), ne peut passer le test, puisqu’il n’y a pas de situation où pouvoir de capacité peut être V1 de y avoir, pleuvoir, falloir ou s’agir de; une telle interprétation du modal ne se déclenche pas avec un verbe impersonnel, vraisemblablement parce que pouvoir de capacité réclame un sujet qui est «capable de faire quelque chose». La sémantique des verbes modaux est traitée dans le troisième chapitre. Si le parti pris de l’auteur est délibérément syntaxique, le but de l’étude est d’«établir une classe de verbes modaux qui se définiraient par des critères syntaxiques précis et qui se caractériseraient en même temps par un champ sémantique homogène» (22). Les verbes modaux modalisent selon l’auteur les expressions de trois manières (61-62): i) ils peuvent constituer une marque épistémique indiquant l’évaluation par le locuteur de la véridicité d’un fait (rôle typique de sembler et paraître), ii) ils peuvent marquer l’opinion du locuteur sur l’éventualité d’un événement ou d’un état (rôle typique de devoir et pouvoir dans tous leurs emplois, radicaux/ déontiques comme épistémiques, ainsi que de aller dans son emploi futur), ou iii) quand il n’y a pas de doute sur la réalité du fait rapporté, ils peuvent être une marque de l’évaluation du locuteur de l’état de déroulement de l’événement en question (rôle typique des verbes aspectuels). Toutes ces valeurs modales sont prises dans un cadre général de modalisation à deux dimensions, l’une se constituant d’un axe allant d’un pôle «realis» à un pôle «irrealis», l’autre d’un axe allant d’un pôle «subjectif» à un pôle «objectif» (62). Grâce à ces quatre pôles, on obtient un schéma à quatre axes sur lesquels se déploient les différentes valeurs modales. Par exemple, quand le «subjectif» se joint à l’«irrealis», la modalité est épistémique, quand l’«irrealis» se combine à l’«objectif», la modalité est évidentielle, etc. (63). Les chapitres IV et V sont consacrés au classement des verbes modaux en différentes catégories et à l’analyse des propriétés sémantiques et syntaxiques de ces groupes et des différents verbes qui les composent. Le classement proposé établit cinq groupes de verbes modaux selon leurs contextes d’emploi, i. e. selon qu’ils sont combinables ou non avec des verbes représentatifs de quatre types de «temps intérieur» (72): temps intérieur continu/ existence d’un état (A, représenté par aimer), temps intérieur extrêmement bref (B, s’évanouir), temps intérieur indéterminable/ qualité inaliénable (C, être grand) et temps intérieur duratif et occurrentiel (D, courir). En somme, ils sont classés selon leur association possible ou non avec des verbes véhiculant différents aspects lexicaux, avec divers types de procès. Le groupe 1 (compatibilité avec tous les types de contextes, de temps intérieurs) est composé de aller, devoir et pouvoir 5 , le groupe 2 (compatibilité avec contextes A et D) de 347 Besprechungen - Comptes rendus 3 J. Busquets/ P. Denis, «L’ellipse modale en français: le cas de devoir et pouvoir», Cahiers de Grammaire 26 (2001): 55-74. 4 J.-P. Sueur, «Une analyse sémantique des verbes devoir et pouvoir», Le français moderne 47/ 2 (1979): 97-120. 5 Ce premier groupe constitue le groupe des verbes modaux dits «primaires» par l’auteur en raison de leur fréquence et du consensus qui existe chez les chercheurs, au moins pour devoir et pouvoir, pour les traiter comme des verbes modaux (79). cesser de, commencer à, continuer à et finir de, le groupe 3 (compatibilité avec contextes B et D) de avoir failli, risquer de et venir de, le groupe 4 (compatibilité avec contextes A et C) de paraître et sembler, et le groupe 5 (compatibilité avec contextes D) de être en train de. Le chapitre VI, qui traite des combinaisons de verbes modaux entre eux, est certainement la partie la plus originale et la plus intéressante de l’ouvrage. L’auteur y propose une explication du fait que les «chaînes verbales» comportant plus de deux verbes modaux, quoique théoriquement tout à fait possibles, sont extrêmement rares en français. Les chaînes se construiraient de droite à gauche - ce qui peut paraître a priori contre-intuitif - parce que le verbe constructeur est toujours à droite, et sélectionne le modal le plus proche de lui, modal qui peut à son tour prendre à sa gauche un second verbe modal, etc. Cette formation à rebours des chaînes verbales expliquerait leur longueur limitée: «La validité d’une bonne chaîne de verbes modaux exige l’anticipation d’un verbe constructeur approprié et un calcul pas à pas de la compatibilité des verbes modaux. Cela implique forcément un effort mental de plus qui expliquerait la basse fréquence et aussi la limitation de la longueur des chaînes» (131). Cette explication soulève toutefois une difficulté: en effet, si le verbe modal est un verbe sans et hors valence, pour reprendre les termes de l’auteur, on ne voit guère comment il lui serait possible de «choisir et prendre un autre verbe modal à sa gauche, car lui aussi possède à sa gauche une certaine capacité de sélectionner et de prendre un autre verbe modal» (127). Or, l’auteur note, à juste titre, que n’importe quel modal dans n’importe lequel de ses «sens» ne peut se trouver à n’importe quelle place dans une «chaîne de verbes modaux». Le dernier chapitre traite exclusivement de pouvoir. Ce choix se justifie par le fait que ce verbe modal est de loin le plus fréquent de la langue française: il représente 50,4 % des occurrences de verbes modaux dans le corpus de l’auteur. L’analyse est originale dans la mesure où, se basant sur un grand nombre énoncés attestés, elle prête une attention toute particulière aux termes qui «appellent» (145) le modal. En plus d’une bibliographie sommaire, l’ouvrage est assorti d’un index très utile et d’un petit glossaire. Il aurait pourtant été souhaitable que ce dernier soit un peu plus clair sur certains points centraux, comme les définitions de l’épistémique et de l’évidentialité qui n’apparaissent pas suffisamment évidentes l’une face à l’autre. On appréciera dans Les verbes modaux du français le choix et le souci constant de l’auteur, tant que faire se peut, de se livrer à une étude systématique du sujet qu’il s’est délimité, en s’appuyant sur des énoncés attestés issus de corpus oraux comme écrits. Cécile Barbet ★ Florence Lefeuvre, Quoi de neuf sur quoi? Étude morphosyntaxique du mot quoi, Rennes (Presses Universitaires de Rennes) 2006, 284 p. (Rivages linguistiques) Quoi de neuf sur quoi est un ouvrage organisé en cinq chapitres, suivis d’une conclusion et d’une annexe dans laquelle sont présentés sept tableaux explicatifs de quoi dans plusieurs emplois différents. L’intérêt jamais démenti pour les mots en qus’est surtout manifesté à travers leurs deux emplois essentiels, à savoir l’interrogation et la subordination. L’ouvrage s’inspire de plusieurs travaux menés sur quoi. Il s’agit de dégager la spécificité de ce mot par rapport aux autres termes en qu-, son fonctionnement syntaxique et sémantique. L’auteure se propose de mettre en évidence un point de vue sur les mots en quet l’originalité de quoi. Pour ce faire, elle s’appuie sur un corpus écrit: Frantext (1995-1996), 348 Besprechungen - Comptes rendus