Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniMarieke Van Acker, Ut quique rustici et inlitterati hec audierint intellegant. Hagiographie et communication verticale au temps des Mérovingiens (VIIe-VIIIe siècles), Turnhout (Brepols) 2007, 662 p. (Corpus christianorum. Lingua Patrum 4)
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Pascale Renders
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stratsprache Deutsch zur Diskussion gestellt zu haben. Grünert (59), vermerkt zu Recht, dass «Liver und Wunderli in ihren Beiträgen Erkenntnisse zum Sprachwandel mit strukturalistischen Analysen von Sprachzuständen» verbinden und damit die Erforschung der surselvischen Modussyntax ein wichtiges Stück vorangebracht haben. Seine Studie knüpft denn auch an diesen Ansatz an, wobei Peter Wunderlis Untersuchungen ihm als tragende theoretische Grundlage dienen. Entsprechend dem Stand der Forschung ist Grünerts Studie durch eine breite, differenziert kategorisierte, immer auch quantitativ verwertbare Materialbasis gekennzeichnet und durch die Beschränkung auf das Idiom des Surselvischen. Letzteres will der Autor in direktem Zusammenhang mit dem hohen Anspruchsniveau an das Material verstanden wissen. Die beinahe 600seitige Studie (578) ist umfassend und ebenso geschickt wie sorgfältig gegliedert. Der zweite Teil, der Einleitung folgend, gibt eine Übersicht über den Stand der Forschung und Grammatikographie im Surselvischen und wertvolle Einblicke in die Ansätze in der Forschung in anderen Sprachen, sei dies zum Konjunktiv, zum Ausdruck der Eventualität, oder zu Modus und Tempus. Damit sind im zweiten Teil auch die theoretischen Grundlagen für die Beschreibungen der surselvischen Verhältnisse dargelegt, dies sowohl in Bezug auf die Grundwerte und Hauptnutzungen der Formen des «Konjunktivbereiches» im kürzeren dritten Teil, wie auch bezüglich der Modussetzung und -Nutzung in «Konjunktivkontexten» im breit angelegten vierten Teil. Sehr dienlich ist schliesslich der Index der modussteuernden Ausdrücke. Für Forscher, die sich mit morphosyntaktischen Themen in den neolateinischen Sprachen und in der Adstratsprache Deutsch befassen sowie für Rätoromanisten, ist Grünerts Studie ein Referenzwerk, das durch seinen theoretischen Hintergrund, seine Materialauswahl und seine präzise Analyse überzeugt, und das in der Reihe der Studien zur bündnerromanischen Syntax einer bedeutenden Wegmarke gleichkommt. Jachen Curdin Arquint Galloromania Marieke Van Acker, Ut quique rustici et inlitterati hec audierint intellegant. Hagiographie et communication verticale au temps des Mérovingiens (VII e -VIII e siècles), Turnhout (Brepols) 2007, 662 p. (Corpus christianorum. Lingua Patrum 4) La seule lecture du titre de cet ouvrage, publication d’une thèse de doctorat réalisée à l’Université de Gand, suffit à dévoiler les deux maîtres qui sont à sa source. Cette recherche s’insère en effet dans un chantier ambitieux, ouvert par M. Banniard en 1992. Ce dernier tente de comprendre les mécanismes de la transition langagière latin/ langues romanes en termes de «communication», question à laquelle Marieke Van Acker contribue par l’étude de textes de l’hagiographie mérovingienne, sujet cher à M. Van Uytfanghe. La supervision de ces deux grands maîtres laissait présager une thèse excellente, mais il faut louer Marieke Van Acker d’avoir su mener jusqu’à son terme, avec indépendance et esprit critique, une recherche nouvelle par ses applications et par une méthode qui s’avère désormais incontournable pour tout ce qui touche à l’étude du passage du latin au français. Déjà dans Viva voce 1 , M. Banniard proposait une chronologie du processus et identifiait pour la Gaule une période «critique», datée de 650 à 750, menant à la rupture de la com- 293 Besprechungen - Comptes rendus 1 M. Banniard, Viva voce. Communication écrite et communication orale du IV e au IX e siècle en Occident latin, Paris 1992. munication verticale entre érudits et illettrés. Durant cette période, la langue orale passe de latine à romane, mais ce passage n’a pas encore lieu dans la langue écrite. Marieke Van Acker se propose de vérifier en pratique le fonctionnement communicatif de cette époque à travers l’étude détaillée de quatre vies de saint (Vita Gaugerici, Passio Leudegarii secunda, Passio Memorii et Vita Pardulfi). Les textes hagiographiques étaient en effet destinés à être lus devant un public illettré et constituent dès lors un corpus idéal pour tenter de mesurer de façon concrète l’intercompréhension qui pouvait exister entre un écrit encore latin et un oral déjà roman. L’ouvrage se divise en trois parties. Dans la première, intitulée La communication verticale en contextes, Marieke Van Acker fournit les bases historiques, conceptuelles et méthodologiques de son travail. Un premier chapitre offre une définition du «genre hagiographique» et expose le fonctionnement social des vies de saint à l’époque mérovingienne, avant de poser la question du rapport entre la réalisation orale de ces textes et la langue parlée. Rejetant l’idée d’une diglossie, l’auteure défend avec M. Banniard l’hypothèse d’une «communication verticale au sein d’un état monolingue complexe» qui serait caractérisée par une intercompréhension dynamique. Elle propose ensuite un modèle, fondé sur P. Charaudeau, de la situation communicationnelle propre à la lecture des vies de saint de cette époque. Un deuxième chapitre définit clairement le cadre conceptuel dans lequel s’inscrit la recherche. C’est l’occasion de plusieurs mises au point importantes, où Marieke Van Acker prend position dans les débats en cours. La critique des notions de latin barbare, latin chrétien, latin vulgaire ou protoroman lui permet tout d’abord de rendre à la langue-mère sa complexité et sa variabilité naturelle, trop souvent oubliées. Le rapport entre langue écrite et langue orale est ensuite analysé en profondeur. À la suite de R. Wright, l’auteure conclut à la combinaison possible d’une graphie peu évoluée (latine) avec une prononciation plus évoluée (romane). Or, «accepter un lien entre l’écrit et l’oral synchronique, accepter une prononciation évoluée, . . . c’est accepter qu’il y a des documents qui attestent la transition entre le latin et le français» (62). Les arguments sont ainsi posés pour la validité du travail. L’exposition et la critique des chronologies proposées par M. Van Uytfanghe, J. Herman, R. Wright et M. Banniard closent ce chapitre. L’exposition détaillée de la méthodologie adoptée fait l’objet du troisième chapitre de cette première partie. Prenant le contrepied des études linguistiques qui rendent compte de la transition latin/ langues romanes d’un point de vue uniquement grammaticalisant, Marieke Van Acker expose la façon dont elle compte percevoir la dynamicité langagière à travers des textes dont nous n’avons pourtant plus aucun témoin. Le problème est décomposé en deux questions, selon qu’on se place du côté de l’émetteur ou du récepteur. La première concerne le rapport entre la langue écrite, sa réalisation orale et la langue parlée par le public. L’hypothèse d’une prononciation évoluée proche de celle de l’oral spontané a des conséquences sur l’analyse des données textuelles, car l’énonciation pouvait les faire disparaître à l’oral. Il faut donc tenir compte des phénomènes linguistiques propres au «latin vulgaire» en gardant à l’esprit ce rapport particulier entre langue écrite et langue orale. Trois modélisations empruntées à M. Banniard fournissent un appareil méthodologique permettant de s’en faire une idée approximative. La seconde question pose le problème de la compréhension des auditeurs et, notamment, du niveau de leurs connaissances passives. La démarche choisie par l’auteure consiste à confronter les traits latins avec ceux de l’ancien français: la survivance de structures archaïques en ancien français permet en effet de supposer leur fonctionnement communicationnel à un stade langagier antérieur. Les faits de langue doivent donc être interprétés en fonction de cette dynamique de créa tion et de réception, et non à l’aune du latin classique. Pour ce faire, Marieke Van Acker élabore deux outils: d’une part une grille d’analyse pour les textes, destinée à examiner 294 Besprechungen - Comptes rendus divers phénomènes caractérisant le passage du latin au français; d’autre part une grille d’évaluation devant permettre de saisir de manière plus synthétique la façon dont le public parvenait - ou non - à comprendre chacune des phrases latines des vitae. Ces deux outils sont utilisés respectivement dans la deuxième et la troisième partie de l’ouvrage. La deuxième partie - Analyses - consiste en l’examen détaillé des phénomènes langagiers relevés dans les vitae. Un premier chapitre présente chacune d’elles sous un aspect sociolittéraire et en esquisse les caractéristiques stylistiques. Même s’ils appartiennent tous au genre hagiographique, les quatre textes choisis pour l’étude présentent des disparités particulièrement intéressantes pour les besoins de cette recherche. Ils se rapprochent du style tantôt notarial, tantôt épique, tantôt théâtral, et présentent des phrases à la complexité variable. Le second chapitre de cette deuxième partie, qui est aussi le plus long de l’ouvrage (230 pages), propose la projection sur les vitae de la grille d’analyse. Celle-ci se compose d’une liste raisonnée d’une vingtaine de transformations morphosyntaxiques caractérisant la mutation langagière. Elles sont réparties en cinq groupes (et non trois: la table des matières est à corriger) selon qu’elles se situent au niveau du nom, du pronom, du verbe, de la proposition ou de la phrase. Chacun des points de cette grille fait l’objet de relevés dans les quatre vitae, une attention particulière étant accordée à la réalisation orale des phénomènes observés (notamment en ce qui concerne les terminaisons) et à son impact sur la compréhension. On appréciera particulièrement l’approche fonctionnelle adoptée pour l’examen du rapport entre tournures casuelles et prépositionnelles (88-95): elle se révèle en effet plus adéquate pour ce type d’étude que l’approche formelle habituelle. L’étude des pronoms et celle des passifs font par ailleurs l’objet de discussions particulièrement riches et détaillées. Pour chaque phénomène, une rubrique Synthèse et confrontations permet la comparaison des résultats avec les données de l’ancien français, fournies à la fois par des grammaires et par un corpus de textes. Pour compléter l’étude, les analyses linguistiques menées par d’autres auteurs sur des textes latins allant du VI e au VIII e siècles sont données dans les notes. À ce propos, on peut souvent constater une différence entre les traits conservateurs des quatre vitae et le latin des Pères de l’Église ou de la Bible, nettement plus progressiste. Les analyses effectuées permettent à l’auteure, dans la troisième partie Viva voce, d’évaluer les phrases des vitae en termes de compréhensibilité. Selon nous, cette partie de l’ouvrage est la plus remarquable; elle dépasse en effet le simple relevé des divers phénomènes facilitant ou brouillant la compréhension pour effectuer une lecture globale, qui tente de saisir la résultante des forces en présence. Dans ce but, les critères déjà fournis ont été complétés par d’autres: la longueur des phrases, les niveaux de subordination, la linéarité et d’autres caractéristiques structurelles relevant du phrasé. Le vocabulaire n’est pas en reste. Marieke Van Acker a ainsi élaboré une grille sur six niveaux, proposant un continuum allant des phrases totalement fermées (compréhension brouillée) aux phrases totalement ouvertes. À la lecture de cette troisième partie, on découvre ainsi que les traits conservateurs, mesurés en fonction des survivances syntaxiques en ancien français et pris en compte dans leur contexte, ne constituaient pas toujours un obstacle à la compréhension. Cette démarche permet notamment de mettre en évidence, dans les passages où les traits langagiers archaïques devaient présenter des difficultés, les réinterprétations qui pouvaient s’effectuer dans l’esprit des auditeurs. On relèvera également, comme facteurs essentiels pour la compréhension, l’importance des relations syntaxiques et sémantiques, soutenues par la structuration rythmique. Marieke Van Acker conclut pour la plupart des phrases à un taux de compréhension assez élevé, ce qui pourra sembler très optimiste. Ses analyses confirment pourtant les conclusions de M. Banniard: les vitae étudiées dans cet ouvrage contiennent un grand nombre 295 Besprechungen - Comptes rendus de traits conservateurs, mais cet état de fait n’empêchait nullement, à cette époque, la communication verticale de fonctionner. On relèvera également l’absence de différences constatées sur l’axe diatopique selon la provenance de ces quatre textes, indice d’une situation linguistique encore relativement stable. Dans l’ensemble, cet excellent ouvrage dégage à la fois une agréable impression de prudence et d’audace. Une telle recherche, au carrefour de différentes disciplines, demandait d’être bien au fait des hypothèses proposées par ses prédécesseurs: l’auteure expose leurs conclusions avec clarté et s’en sert avec profit. Il fallait également, pour réaliser une telle étude, maîtriser à la fois la linguistique latine et la linguistique romane. Or, Marieke Van Acker analyse les phrases latines avec beaucoup de finesse. Lorsque leur lecture prête à discussion, elle expose avec soin les différentes interprétations possibles. Les traductions proposées sont excellentes. Que cela concerne l’emploi des cas ou la liberté positionnelle des compléments, la grille d’analyse propose pour le système latin, y compris classique, des explications très justes, qui balaient les points de vue trop réducteurs. Sa connaissance de la langue permet même à l’auteure de se prêter, pour notre plus grand plaisir, au jeu d’une préface en latin. L’ancien français n’est pas en reste, et Marieke Van Acker se livre même à quelques exercices périlleux consistant par exemple à traduire en ancien français une phrase latine, afin de mieux les comparer. En osant ajouter à son étude la composante «imagination», Marieke Van Acker assume une audace qui porte ses fruits dans la troisième partie de l’ouvrage. On pourra certes lui reprocher un aspect subjectif dans ses évaluations, ce dont elle est parfaitement consciente. Un relevé des phénomènes, tel qu’il est effectué dans la deuxième partie, aurait semblé suffisant à bien des spécialistes. C’est toutefois cette troisième partie qui permet de revivre, comme si nous y étions, la situation complexe de la communication verticale à l’époque mérovingienne. Le niveau de réceptibilité donné à chaque phrase - s’il a son intérêt puisqu’il sert ensuite à repérer des fluctuations au sein des textes (523-27) - est toutefois moins important que l’analyse en profondeur qui y mène, et qui nous plonge au cœur de la réalité langagière. Marieke Van Acker s’était donné pour défi d’«entendre battre le cœur d’une langue en plein fonctionnement»: c’est à une véritable auscultation qu’elle se livre et nous convie. Son diagnostic très optimiste pourra peut-être être mis en doute par d’autres spécialistes; la méthode n’en reste pas moins exemplaire. L’ouvrage étant sans aucun doute destiné à devenir une référence, on peut espérer qu’il soit un jour réédité: dans cette optique, nous nous permettons de faire quelques propositions. Sur la forme, une cinquantaine de coquilles, ainsi que quelques incohérences, sont à corriger; p. 248 N98, « . . . par rapport aux tournures casuelles» est à changer en « . . . tournures prépositionnelles»; on relève en outre une phrase répétée à la lettre près à quelques lignes d’intervalle (126) ainsi qu’un tableau manquant (410). Sur le fond, certains concepts, repris de M. Banniard notamment, mériteraient d’être au moins définis, alors que d’autres comme la notion de diglossie et le rapport entre l’écrit et l’oral sont traités avec quelques redites tout au long de la première partie. La présentation sociolittéraire des quatre vitae bénéficierait peut-être d’une synthèse en guise de conclusion. Au regret de certains, on ne trouvera pas dans cet ouvrage de savants calculs statistiques, les tableaux présentant le plus souvent des données brutes: cela nous semble plutôt une marque de sagesse, l’auteure privilégiant une analyse en profondeur à l’exposition parfois faussement objective de données chiffrées - rappelons que les statistiques sont une science à manier avec prudence. Cette étude déjà très riche gagnerait à être poursuivie, ce que Marieke Van Acker ne manque pas de signaler notamment dans sa conclusion (541). Ces approfondissements pourraient porter, par exemple sur l’étude des aspects prosodiques (125) ou sur celle de la liberté positionnelle des éléments dans la phrase (408). Par ailleurs, elle insiste à plusieurs reprises sur la minceur du corpus, certains phénomènes étant trop peu fréquents pour une étude valable. Souhaitons dès lors que l’exercice soit répété, avec la même finesse d’analy- 296 Besprechungen - Comptes rendus se, pour d’autres textes et d’autres périodes, car il mène à une compréhension de la transition latin/ langues romanes qui pourra enfin réconcilier latinistes et romanistes. C’est dire l’intérêt de cet ouvrage, qui est à placer sans tarder dans toutes les bibliothèques. Pascale Renders ★ Christine Felbeck, Johannes Kramer, Troubadourdichtung. Eine dreisprachige Anthologie mit Einführung, Kommentar und Kurzgrammatik, Tübingen, 2008, Gunter Narr Verlag (Narr Studienbücher), lvii + 366 p. L’introduction débute par une communication d’Hermann Kleber (Trèves) «Was ist Liebe? Diskursformen und Vorstellungen von Liebe im Mittelalter» (xii-xxxiv); ce préambule ne résume pas la teneur et les principes fondamentaux de la Fin’Amors du Moyen Age occitan. Dans une première partie, H. Kleber pose la question de base de savoir «ce qu’est l’Amour», en examinant, entre autres, l’héritage antique et biblique, la patristique médiévale, le discours anthropologique, théologique et moral. Il analyse succinctement la conception médicale de l’amour, vue comme une maladie (tradition de Galien et de la médecine arabe jusqu’à Arnaud de Villeneuve, Bernard de Gordon, Jean de Tornamina) et comme un phénomène de société à travers le De Amore d’Andreas Capellanus. Il termine par le discours littéraire à travers une tenson de Jacopo Mostacci, Pier della Vigna et le Notaro Giacomo da Lentini (ed. G. Contini). La deuxième partie étudie brièvement les débuts de la poésie romane, le nom donné à la langue des troubadours, les poètes eux-mêmes, l’origine de cette conception de la lyrique courtoise, en résumant les principales thèses connues, puis nous avons la description des protagonistes: la dame (domna/ dompna), souvent voilée sous un senhal, amic, amador ou quelquefois drut, à côté du mari, gilos, lauzengier. L’introduction s’achève par l’énumération des principaux genres littéraires: canso(n), sirventés, alba, planh, tenso(n), partimen et pastorela. Le choix des troubadours et des textes cités ne présente guère d’originalité par rapport aux anthologies parues précédemment, ce qui innove, ce sont les trois langues: un original en occitan médiéval, accompagné des traductions inédites en allemand et la reprise de traductions en français moderne, apport fort bienvenu. Les auteurs ont choisi, tout à fait à propos, de débuter par des textes de Catulle: 1.1 Vivamus, mea Lesbia, atque amemus (Cat. 5); 1.2 Quintia formosa est multis. Mihi candida, longa (Cat. 86); 1.3 Ille mi par esse deo videtur (Cat. 51); 1.4 Lesbia mi praesente viro mala plurima dicit (Cat. 83); 1.5 Lesbia mi dicit semper male nec tacet umquam (Cat. 92); 1.6 Odi et amo. Quare id faciam, fortasse requiris? (Cat. 85); 1.7 Miser Catulle, desinas ineptire (Cat. 8); 1.8 Caeli, Lesbia nostra, Lesbia illa (Cat. 58); 1.9 (Cat. 11). Seule la traduction en allemand des extraits de poèmes de C. Valerius Catullus est publiée. Le choix de privilégier le poète de Vérone et son évocation des amours malheureuses d’un provincial pour une dame d’une famille influente et opulente de Rome au détriment des textes d’Ovide, abondamment chanté et imité par les troubadours et trouvères médiévaux est à mettre en exergue. Chaque texte est accompagné de notes liminaires qui ne reprennent pas les commentaires, souvent érudits et techniques d’éditions précédentes, mais elles se contentent d’explications élémentaires, mais éclairantes, destinées à un public universitaire germanophone, peu familiarisé avec la poésie aulique médiévale, ainsi que de la structure métrique des poèmes, d’une traduction allemande inédite et souvent d’une traduction française (préexistante). L’anthologie des troubadours proprement dite s’ouvre par l’aube anonyme En un vergier sotz fuella d’albespi (22-27), avec la traduction française de Pierre Bec de 1970. 297 Besprechungen - Comptes rendus
