Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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2009
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Kristol De StefaniHelmut Berschin/Joseph Felixberger/Hans Goebl, Französische Sprachgeschichte. 2., überarbeitete und ergänzte Auflage, Hildesheim/Zürich/New York (Georg Olms Verlag) 2008, 413 p.
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2009
Zygmunt Marzys
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siècle, elle subit de profonds réaménagements quand apparaît une littérature spécialisée pour la jeunesse. Les deux contributions dessinent, iconographie à l’appui, quelques visages qu’ont pu prendre les chevaliers dans les livres pour enfants de notre passé plus ou moins proche. Jelle Koopmans, finalement («Quand les chevaliers se mettent à chanter: l’opéra devant la tradition narrative médiévale», 219-29), a une fois de plus trouvé un terrain de jeu pratiquement vierge: ayant parcouru «cinq grandes encyclopédies de l’opéra» (222) pour y relever «chaque titre qui lui «rappelait la littérature et l’histoire française du Moyen Âge» (ibid.), il se retrouve avec un fichier qui comporte un beau millier d’entrées. Autant de livrets à lire, à examiner pour retracer les chemins par lesquels la matière médiévale a traversé le temps ou a été redécouverte, brusquement, à des moments précis, à la faveur d’une traduction, d’une adaptation en langue étrangère ou d’un mouvement intellectuel. Keith Busby et Françoise Vielliard présentent une «Conclusion» commune, (231-33) qui fait bien le point de ce qui a été dit tout en esquissant les contours des chantiers à venir. Ce que le lecteur ingénu retiendra de ce volume, c’est combien le sujet est fascinant et combien il reste à faire à partir du moment où l’on est prêt à affronter le roman de chevalerie non pas comme un simple objet littéraire, mais comme un objet culturel. Le volume nous invite à chercher le reflet de ces romans dans les livrets d’opéra, les images d’Épinal, les réécritures des galants écrivains du Siècle des Lumières, dans les fonds des collectionneurs de livres anciens, dans les lectures pour enfants sages, qui s’endormaient à la lumière de lanternes qui projetaient de préférence, parmi les rares sujets médiévaux, l’image de Geneviève de Brabant. On peut interroger l’importance des tirages de certains livres, les préfaces des éditions, les comptes rendus faits par les amis, les alliés, les rivaux. Il y a là de quoi remplir toute une vie de chercheur et, dans l’immédiat, confier plusieurs thèses à nos successeurs qui éditeront, vers 2050, un volume sur la perception du roman de chevalerie dans la première moitié du XXI e siècle. En effet, Françoise Vielliard rappelait en conclusion de sa contribution que Charles Nodier considérait l’Abbé de la Rue, Francisque Michel et Paulin Paris comme les tenants d’un «savoir pédantesque» (33) méprisable. Quelques décennies plus tard, sont apparus, avec Paul Meyer, Gaston Paris et Wendelin Foerster, les premiers «universitaires» purs. Ces derniers n’avaient eux aussi que faire des écrits de ceux que frappait le dédain de Nodier, mais pour des raisons exactement inverses: ils n’étaient pas assez savants. Qu’il s’agisse de littérature du Moyen Âge ou de littérature tout court, on peut donc décidément toujours faire pire. Le rôle du médiéviste est de s’interroger de temps à autre sur les prémisses des jugements du passé: c’est une façon de mieux asseoir les nôtres. Richard Trachsler ★ Helmut Berschin/ Joseph Felixberger/ Hans Goebl, Französische Sprachgeschichte. 2., überarbeitete und ergänzte Auflage, Hildesheim/ Zürich/ New York (Georg Olms Verlag) 2008, 413 p. C’était une heureuse idée que de rééditer cet excellent manuel, dont la première édition, datant de 1978, était épuisée depuis longtemps. Il a en effet des avantages importants sur ceux qui ont paru en français ces dernières années. Je n’en citerai que deux. Tout d’abord, il commence par une introduction théorique, qui précise les principales notions de linguistique historique, telles que diachronie, variation ou évolution de la langue; d’ailleurs, dans le corps de l’ouvrage, les auteurs font régulièrement appel à la théorie, ne se bornant pas à la description des faits. Ensuite, l’histoire du français n’est pas décrite, ainsi que c’est souvent le cas, comme un processus linéaire, conduisant directement du latin à la langue 333 Besprechungen - Comptes rendus standard d’aujourd’hui, mais comme le résultat d’une évolution à la fois linguistique et sociolinguistique du latin de Gaule, qui a abouti à de multiples variétés de langue puis à la sélection de l’une de ces variétés de préférence aux autres: d’où la dernière partie du livre sur la division linguistique de la France, présentant les variétés qui n’ont pas «réussi». Il n’est pas inutile de rappeler la structure de l’ouvrage. Il se compose de cinq parties: A. Historische Sprachwissenschaft: Grundbegriffe B. Die lateinische Basis C. Interne Geschichte D. Externe Geschichte E. Die sprachliche Gliederung Frankreichs 1 . J’aurais aménagé ce plan différemment. Entre les parties B et C, j’aurais inséré un exposé concernant la fragmentation de la Romania et celle de la Galloromania (dont des éléments parsèment la partie B). On peut même se demander s’il n’aurait pas été intéressant de placer la partie E avant C, en la structurant de manière plus chronologique, ou du moins de présenter davantage la variation moderne du galloroman comme la suite de celle que nous pouvons observer tant bien que mal dès les plus anciens textes. D’autre part, s’il est légitime de séparer l’histoire interne de l’histoire externe de la langue, j’aurais placé celle-ci en premier lieu, puisque les facteurs externes influencent l’évolution interne; à un niveau plus pratique, cela aurait évité de citer des textes ou des personnes (par ex. les Serments de Strasbourg, p. 98 et 138; Meigret, p. 90 et 154) avant de les avoir présentés. Enfin, il aurait peutêtre été préférable de diviser l’histoire du français en deux parties distinctes, traitant l’une du français médiéval et l’autre du français moderne. En effet, à partir du XVI e siècle, la normalisation progressive du français en infléchit ou parfois même fait régresser l’évolution, ce qui confère une importance toute nouvelle à l’histoire externe, et notamment à l’intervention consciente des sujets parlants; qu’il suffise de citer le double résultat de la diphtongue [w ɛ ] ou le changement non abouti [r] [z]. Mais je sais bien que tout plan est arbitraire . . . Les auteurs ne disent pas expressément à quels lecteurs s’adresse leur ouvrage. Ils indiquent dans l’introduction, il est vrai, que sa conception repose sur des cours universitaires et qu’il n’implique ni la connaissance du latin ni celle de l’ancien français. En revanche, le volume suppose certainement des notions au moins élémentaires de linguistique générale: par exemple, il ne présente aucune définition de termes tels que Velarisierung, Palatalisierung, Anlaut, Inlaut, Auslaut, etc. De même, les incertitudes ou les divergences d’opinion sur tel problème ne sont pas gommées: voir par exemple la présentation de la sonorisation des occlusives sourdes (73). Enfin, la riche bibliographie à laquelle renvoie régulièrement le texte devrait, selon l’avis des auteurs, permettre au lecteur de continuer le travail de façon indépendante sur tel problème spécifique: ce lecteur idéal ne peut donc guère être un débutant. La mise à jour de l’ouvrage a été ingénieusement faite. On a introduit dans le texte un grand nombre de corrections et de compléments, notamment bibliographiques. Des additions d’une certaine étendue ont été placées à la fin et signalées dans le texte par des renvois. La cartographie a été partiellement renouvelée, en particulier par l’emploi de la couleur. La bibliographie a été, bien entendu, entièrement revue 2 . Dans l’ensemble, pourtant, 334 Besprechungen - Comptes rendus 1 Les parties A, B, C I (phonétique) et C III (morphosyntaxe du syntagme verbal) ont été rédigées par H. Berschin, C II (morphologie du syntagme nominal) et D par J. Felixberger, E par H. Goebl. Dans ce qui suit, je dis parfois, pour simplifier, «les auteurs». 2 Toutefois, il manque au moins deux positions importantes: J. Wüest, La dialectalisation de la Romania. Problèmes phonologiques, Berne 1979; et M. Pfister, «Scripta et koinè en ancien français ces innovations ne modifient fondamentalement ni le contenu ni l’économie du livre, ni même sa mise en pages (du moins dans sa plus grande partie, jusqu’à la p. 298). Seul le chapitre sur la dialectométrie (299-307) a été entièrement refait, pour tenir compte des travaux plus récents de son auteur, Hans Goebl. D’autre part, deux chapitres nouveaux, intitulés «Zur historischen Varietätenlinguistik des Französischen» et «Tendenzen der französischen Sprachpolitik in der 2. Hälfte des 20. Jahrhunderts», complétant respectivement les parties A et D, ont trouvé place en appendice. Cela précisé, il faut dire qu’on suit très bien le texte, qui n’a pratiquement pas vieilli et dont les nombreuses adjonctions et corrections n’ont affecté ni la structure ni la fluidité. Les quelques innovations plus importantes étaient largement justifiées. La dialectométrie, dont le progrès a suivi celui de l’informatique, permet aujourd’hui de mettre en œuvre un grand nombre de données et de cartographier les résultats de la recherche de telle manière qu’ils sautent aux yeux. Ainsi, pour ce qui est de la division dialectale de la France, ils confirment étonnamment, mais avec beaucoup plus de précision, ceux qu’avaient obtenus les dialectologues des générations précédentes en travaillant de manière «artisanale» avec des faisceaux d’isoglosses: en simplifiant outrageusement, nous y voyons se dessiner deux zones de forte cohérence linguistique couvrant, grosso modo, d’une part la moitié septentrionale de la France, d’autre part le tiers méridional, séparées par une zone plus ou moins large de forte différenciation, qui recouvre à peu près le francoprovençal et le «croissant». Le supplément à la partie A montre, sur quelques exemples, la stratification du français à partir du XVII e siècle, donc à partir du moment où il a été, en principe, standardisé. Pour ce qui est des variétés non standard, les témoignages antérieurs au XX e siècle sont rares et leur interprétation souvent difficile, surtout que nous ne disposons pas, bien entendu, d’enregistrements sonores. Je pense pourtant que nous ne sommes pas beaucoup mieux lotis pour le «français cultivé». Je reste songeur en entendant des acteurs interpréter Molière ou lire un sermon de Bossuet avec la prononciation «d’époque»; mais la question ne se pose pas seulement pour la phonétique. Les textes spontanés tels que les lettres de Mme de Sévigné ou imitant la langue parlée comme les comédies de Molière sont évidemment des textes écrits; mais comment parlaient ces auteurs? Observaient-ils la norme morphosyntaxique ou lexicale imposée à la langue écrite? Nous n’en savons pas grand-chose. Quant au supplément à la partie D, il met surtout en évidence le peu d’efficacité d’une législation concernant la langue. D’ailleurs, il ne tient compte que de la France; or, il aurait été intéressant de voir ce qui se passe dans les autres pays francophones. Par exemple, la féminisation des noms de personnes y est largement plus avancée, sans doute parce qu’elle ne rencontre pas l’opposition de l’Académie ni d’autres organes de défense de la langue française: ainsi, en Suisse romande, les féminins écrivaine et auteure sont couramment employés, et professeure, pasteure sont même devenus des termes officiels. Les remarques critiques qui suivent n’enlèvent rien à la valeur de l’ouvrage. Pour la plupart, d’ailleurs, elles auraient dû être faites il y a trente ans, ce qui aurait permis aux auteurs d’en tenir éventuellement compte dans la présente réédition. Si ce ne fut pas le cas, la faute n’en incombe qu’à l’auteur du présent compte rendu. - p. 61: Les sources du latin vulgaire ne sont mentionnées qu’en note, avec renvoi (mis à jour) à la littérature du sujet. Elles auraient mérité ne fût-ce qu’un bref développement décrivant leur caractère et les enseignements qu’on peut tirer d’elles. 335 Besprechungen - Comptes rendus aux XII e et XIII e siècles? », in: P. Knecht/ Z. Marzys (ed.), Écriture, langues communes et normes. Formation spontanée de koinès et standardisation dans la Galloromania et son voisinage, Neuchâtel/ Genève 1993: 17-41. - p. 65: L’homogénéité du latin vulgaire attestée par les textes est expliquée par le fait que ceux-ci appartiennent au latin écrit et se conforment à un standard supra-régional. L’explication est quelque peu simpliste 3 . V. Väänänen, à qui on nous renvoie en l’occurrence, est plus nuancé: tout en acceptant la thèse d’une différenciation ancienne du latin vulgaire, il pense que cette différenciation était faible et la compare à celle du français contemporain; il montre notamment sur l’exemple du vocabulaire que les traits «vulgaires» qui vont marquer la division des langues romanes (bellus/ formosus, comedere/ manducare, etc.) se retrouvent dans des textes provenant de différentes régions de la Romania, ce qui conduit à penser que celles-ci ont fait leurs choix après l’époque où ces textes ont été produits 4 . Nos auteurs reconnaissent le fait (85), mais n’en tirent pas de conséquences, constatant simplement que la différenciation lexicale du latin vulgaire ne peut être reconstruite qu’à partir des langues romanes. Mais alors, est-il légitime de la faire remonter à l’époque latine? - Paradoxalement, la définition du latin vulgaire suggère son unité: «Es handelt sich um keine Stufe des Lateinischen, sondern eine Varietät (c’est moi qui souligne), nämlich das Sprechlatein oder den code parlé seit nachklassischer Zeit.» Ici encore, la définition de Väänänen me paraît plus proche de la réalité: «Toutes les particularités et les tendances plus ou moins vivantes, propres à la langue populaire et familière, et qui se soustraient à la norme classique et, en général, littéraire» 5 . - p. 224s.: Dans le processus de normalisation du français, la différence entre le XVI e et le XVII e siècle aurait dû être plus nettement marquée. En effet, après 1600, il s’est produit un changement important concernant à la fois le but, le modèle et l’extension de la normalisation. Lorsque nos auteurs disent que le but de celle-ci était d’élever le français au niveau du latin, ce n’est vrai que pour le XVI e siècle. Le XVII e n’en éprouvait plus le besoin, car entre-temps le prestige du français avait augmenté suffisamment pour qu’un Vaugelas puisse, au contraire, refuser toute interférence des langues anciennes. Quant au modèle, le XVI e siècle n’hésitait pas seulement entre le latin et l’usage, mais avait tenté aussi, avec la Pléiade, de créer un classicisme nouveau; le XVII e choisit exclusivement non seulement l’usage, mais le bon usage, c’est-à-dire le sociolecte de la classe supérieure 6 . Enfin, la norme s’étend d’une part au lexique, qu’on s’efforce de restreindre, d’autre part à la langue parlée, dont Malherbe encore ne s’occupait pas. - p. 247: L’affirmation selon laquelle il est indispensable, dans les enquêtes dialectales, d’éviter le terme patois, n’est pas valable pour la Suisse romande. Les locuteurs dialectaux - qui se désignent eux-mêmes, en quelque sorte officiellement, comme patoisants 7 - n’ont jamais considéré leur parler comme autre chose qu’une langue locale et familière; ce qui n’empêche pas, par exemple, les habitants autochtones d’Évolène, dernière commune romande où des enfants parlent encore le patois, d’en être fiers. Quant aux chercheurs - dont je suis - ils n’ont jamais hésité à employer le mot patois dans leurs enquêtes ni dans leurs publications. C’est ainsi que les fondateurs du Glossaire des patois de la Suisse romande l’ont utilisé aussi bien dans le titre de leur grand ouvrage que dans leurs 336 Besprechungen - Comptes rendus 3 La comparaison des tailleurs de pierre d’alors avec ceux d’aujourd’hui n’est pas convaincante: ces derniers ont tous fréquenté l’école, qui leur a imposé une norme orthographique, ce qui n’était guère le cas des autres. 4 Cf. V. Väänänen, Introduction au latin vulgaire, Paris 3 1981: 22-26; «Le problème de la diversification du latin», in: id., Recherches et récréations latino-romanes, Napoli 1981: 27-59. 5 Introduction au latin vulgaire, op. cit.: 5-6. 6 La notion ne date que de Vaugelas; cf. l’introduction de mon édition des Remarques sur la langue françoise, Genève 2009: 19-20. 7 Notamment dans l’appellation des associations de patoisants. autres travaux 8 et s’en sont servis dans leurs contacts avec les témoins, et je ne sache pas que cela leur ait jamais été reproché. - p. 287-88: À propos de loi Deixonne (1951), qui autorise un enseignement de l’occitan au niveau secondaire, on lit ce qui suit: «Damit lässt sich die soziolinguistische Verbotszeit für das Okzitanische mit den Eckdaten 1539 (Ordonnance de Villers-Cotterêts) und 1951 eingrenzen.» Pourtant, p. 193 et 213, il est bien précisé que l’ordonnance de Villers-Cottetêts interdisait le latin et non l’occitan, et que le recul de celui-ci à partir du XVI e siècle a des causes bien plus complexes qu’un acte de l’autorité royale 9 . Il y a donc là une simplification qu’on aurait pu éviter. - À l’occasion, une remarque marginale: les efforts visant à redonner à l’occitan un statut de langue standard ont prétérité l’étude de la langue réelle; si nous disposons d’atlas, rares sont les monographies locales comparables à celles d’Andreas Blinkenberg (comme par hasard un Danois et non un Occitan) sur les patois d’Entraunes et de Beuil 10 ; et même un savant de la classe de Charles Camproux, dans son Étude syntaxique des parlers gévaudanais (Paris 1958), ne localise pas les exemples et uniformise la transcription. - p. 293: Les auteurs illustrent l’entrée des régionalismes dans les dictionnaires français par le Dictionnaire du français vivant (Paris/ Bruxelles/ Montréal, Bordas, 1972). Ce n’est pas le meilleur exemple 11 ; en mettant le livre à jour, on aurait dû le remplacer par d’autres, notamment par ceux du Larousse et du Robert, qui citent des régionalismes, et notamment des helvétismes, respectivement depuis 1981 et 1984. On citera enfin une erreur prophétique: on lit, p. 280, que le Centre de dialectologie et d’étude du français régional de l’Université de Neuchâtel est responsable («betreut») du Glossaire des patois de la Suisse romande. Le même texte se trouve dans l’édition de 1978; or cette affirmation n’est vraie que depuis 2008! Zygmunt Marzys ★ Benjamin Fagard/ Sophie Prévost/ Bernard Combettes/ Olivier Bertrand (ed.), Évolutions en français. Études de linguistique diachronique, Bern (Peter Lang) 2008, 477 p. Ce volume réunit les Actes du Colloque Diachro 3 (Paris, 20-22 septembre 2006); comme on le fait de plus en plus souvent, la présentation suit l’ordre alphabétique des noms des auteurs, critère des plus pratiques, qui cache cependant tout groupement par sujets ou par méthodes. De fait, il est possible de distinguer dans cet ensemble deux approches fondamentales: d’un côté les recherches qui, parfois en exploitant les corpora et les bases de données informatisées, s’appuient néanmoins sur les méthodes de la philologie traditionnelle, d’autre part les réflexions fondées sur les théories les plus récentes de la linguistique. Nous essayerons pour notre part de reconstituer quelques parcours de lecture. Deux contributions concernent l’histoire «externe» du français: celle de Cyril Aslanov («L’ancien français, sociolecte d’une caste au pouvoir: Royaume de Jérusalem, Morée, Chy- 337 Besprechungen - Comptes rendus 8 Cf. par ex. L. Gauchat, «Nos patois romands», article programme publié dans BGl. 1-2 (1902): 3-24; L. Gauchat/ J. Jeanjaquet/ E. Tappolet, Tableaux phonétiques des patois suisses romands, Neuchâtel 1925; etc. 9 Cf. D. Trudeau, «L’ordonnance de Villers-Cotterêts et la langue française: histoire ou interprétation? », BHR 45 (1983): 461-72. 10 A. Blinkenberg, Le patois d’Entraunes, Aarhus/ København 1939-1940; id., Le patois de Beuil, ibid. 1948. 11 Cf. le compte rendu d’Ernest Schüle dans GPSR, 76 e Rapport annuel (1972-74): 21-22.
