Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2009
681
Kristol De StefaniFrançoise Berlan (dir.), Langue littéraire et changements linguistiques, Paris (Presses de l’Université Paris-Sorbonne) 2006, 546 p.
121
2009
Dorothée Aquino
vox6810351
Françoise Berlan (dir.), Langue littéraire et changements linguistiques, Paris (Presses de l’Université Paris-Sorbonne) 2006, 546 p. Issu d’un ambitieux colloque organisé en 2003 par le Groupe d’Étude d’Histoire de la Langue française (GEHLF), ce volume s’inscrit dans une tradition qui considère que l’ensemble «des formes esthétiques d’une époque se reflètent dans sa langue» (7) et ses auteurs ont tous en commun l’envie de renouer le «dialogue entre littéraires et grammairiens» (13). Par ailleurs, le GEHLF porte depuis quelques années déjà une attention particulière à la variation comme en témoignent plusieurs de ses publications 1 . Le lecteur ne sera donc pas surpris que la quarantaine de contributions composant ce recueil - dont le titre Langue littéraire et changements linguistiques reste volontairement ouvert et flou pour permettre une variété d’interprétations - s’interroge sur la pertinence de la notion de «langue littéraire» pour l’histoire de la langue. Dans l’excellente introduction de l’ouvrage, Françoise Berlan et Gilles Siouffi (9-22) commencent par nous rappeler, comme en écho à la préface d’Olivier Soutet (7-8), la nécessité de «relativiser le caractère téléonomique» trop souvent attribué aux changements linguistiques et celle de prendre en compte «une dialectique entre [les] facteurs internes et [les] facteurs externes» (10) de la langue. Par ailleurs, s’ils reconnaissent que le critère littéraire a déjà fait l’objet de recherches 2 , Berlan et Siouffi ont souhaité ouvrir une discussion dans le domaine gallo-roman - après tout des chercheurs de bien d’autres domaines linguistiques se sont déjà intéressés à ces thématiques -, et proposer un état des lieux de cet objet dans une France qui entretient un rapport si particulier - parfois presque passionnel - avec sa littérature. Ils réaffirment donc d’emblée l’importance de mener un «travail d’enquête approfondi» autour de la «langue littéraire» repensée cette fois comme une véritable variété de langue pour comprendre son rapport avec la diachronie. Il s’agit bien entendu de tenter d’approcher et d’interroger cette notion si «fluctuante» qui pose, de toute évidence, de multiples problèmes lorsqu’on cherche à en délimiter les contours et à la définir «en termes linguistiques» mais surtout «d’attirer l’attention . . . sur tous ces points délicats où, à un moment donné, au carrefour de facteurs internes et de facteurs externes, quelque chose véritablement s’est passé» (11) pour mettre en résonance langue littéraire et changements linguistiques avec tous les risques que cela comporte. Les trente-neuf contributions proposées dans ce volume 3 nous offrent des perspectives et des éclairages multiples qui se complètent et se répondent, illustrant la richesse et la variété de cette langue littéraire. Les éditeurs auraient pu se limiter à classer les articles par ordre chronologique mais ils ont préféré créer une structure dynamique composée de cinq grandes sections - Que peut-on appeler «langue littéraire» (23-86), Imaginaire de la langue (87-183), Traductions, intertextualités, réécritures (185-369), Variations lexicales et syntaxiques (371-443), Les écrivains entre langue et littérarité (445-541) - regroupant des communications qui offrent des façons similaires de «représenter ce dialogue» (14). Toutefois, cette disposition n’est qu’une proposition de lecture parmi d’autres et le lecteur est invité à se faire sa propre idée de la langue littéraire en fonction des «ses centres d’intérêt et [à] construire ainsi des liens nouveaux» (14). 351 Besprechungen - Comptes rendus 1 Voir en particulier: Grammaire des fautes et français non conventionnel, Paris 1992 ou B. Combette (ed.), Évolution et variation en français préclassique. Études de syntaxe, Paris 2003. 2 Notamment lors d’un autre colloque du GEHLF dont les actes ont paru sous la direction de Ph. Caron (Les remarqueurs sur la langue française du XVI e siècle à nos jours, Rennes 2004). 3 Le nombre important de contributions ainsi que la remarquable qualité de l’introduction qui présente l’orientation et les spécificités de chaque article de manière très détaillée nous ont incitée à ne donner ici qu’une vue d’ensemble de l’ouvrage et à renvoyer le lecteur au texte de Berlan et Siouffi (en particulier p. 15-22) pour plus de détails. Ainsi, cet ouvrage nous propose plus que des actes de colloque où chaque contributeur proposerait uniquement l’état de ses recherches. Nous y voyons la pleine réalisation d’une démarche scientifique dont l’objectif avoué était d’associer, comme l’écrit Olivier Soutet dans la préface, «histoire interne et histoire externe . . . transcendant de la sorte certains clivages . . . entre histoire culturelle et histoire linguistique» (7). Langue littéraire et changements linguistiques nous démontre l’importance pour les diachroniciens - quelles que soient leur orientation et la manière avec laquelle ils abordent la question - de revaloriser les facteurs externes, de ne plus considérer la langue littéraire comme «marginale et artificielle» (8), voire même comme dangereuse, et la nécessité d’en revisiter les corpus afin de lui redonner la place qui doit être la sienne dans nos disciplines: celle d’une «simple» variété de langue. Dorothée Aquino ★ Hans W. Giessen/ Heinz-Helmut Lüger/ Günther Volz (ed.), Michel Bréal - Grenzüberschreitende Signaturen, Landau (Verlag Empirische Pädagogik) 2007, 406 p. (Landauer Schriften zur Kommunikations- und Kulturwissenschaft 13) Der vorliegende Sammelband ist zum 175. Geburtstag Bréals in dessen Geburtsort Landau in der Pfalz erschienen. Bréal war nicht nur ein herausragender Sprachwissenschaftler, sondern auch eine bedeutende Person der Zeitgeschichte - so erklärt es sich, dass die im Sammelband enthaltenen Aufsätze ein sehr breites Spektrum abdecken und sich unter den Autoren neben romanistischen und germanistischen Sprachwissenschaftlern sowie Didaktikern u. a. auch ein Sportwissenschaftler und ein Informationswissenschaftler finden. Der Sammelband beginnt mit einer knappen Einführung der drei Herausgeber (9-12), in der diese das Leben Bréals skizzieren und die einzelnen Beiträge kurz vorstellen. Es folgen vier Teile: I. Michel Bréal in seiner Zeit, II. Michel Bréal und die neuere Sprachwissenschaft, III. Michel Bréal und die Sprachdidaktik, IV. Schriften Bréals. Der erste Teil umfasst vier Aufsätze. Günther Volz schildert in «Michel Bréal - ein Weltbürger aus Landau» (15-41) das Leben Bréals zwischen Deutschland und Frankreich. Der Aufsatz ist hochinformativ; seine Lektüre wird allerdings dadurch erschwert, dass der Autor sich nicht damit begnügt, eine Fülle von interessanten Angaben über das Leben Bréals zu liefern, sondern mit diesen Angaben verquickt eine Flut an zeitgeschichtlichen Informationen über das 19. und den Beginn des 20. Jahrhunderts ausbreitet. Pascale Rabault- Feuerhahn skizziert in «Wissenschaft im Krieg. Michel Bréal und der Indologe Albrecht Weber» (43-76) anhand der Briefe Bréals an Weber die Beziehung zwischen den beiden Wissenschaftlern. Die Autorin schließt hier eine Lücke in der Forschung. Weber war für Bréal - neben Franz Bopp - während seines Studienaufenthalts 1858 in Berlin der wichtigste Wissenschaftler. Doch während die Beziehungen Bréals zu Bopp recht gut dokumentiert sind, ist sein Verhältnis zu Weber bisher kaum untersucht worden. Da die Briefe aus den Jahren 1866 bis 1871 stammen, kann Rabault-Feuerhahn überzeugend aufzeigen, wie die Beziehung Bréals zu Weber - dessen wissenschaftliche Leistungen er stets positiv bewertete - durch den Ausbruch des deutsch-französischen Krieges in eine Krise gerät, da Weber als Mitglied der National-Liberalen Partei den Krieg befürwortete. Vom Informationswissenschaftler Hans W. Giessen stammt der Aufsatz «Ein interkulturelles Puzzle. Michel Bréal, Ljew Nikolajewitsch Tolstoij und die ‹Eugubinischen Tafeln›» (77-92). Tolstoij spricht in seinem Roman Anna Karenina von einem «französischen Buch über die Eugubinischen Tafeln» (77). Dahinter verbirgt sich nach Giessen eine Anspielung 352 Besprechungen - Comptes rendus
