eJournals Vox Romanica 69/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2010
691 Kristol De Stefani

Eugeen Roegist, Vers les sources des langues romanes. Un itinéraire linguistique à travers la Romania, deuxième édition révisée, Leuven (Acco) 2009, 267 p.

121
2010
Adrian  Chircu
vox6910256
folgen Karten zur europäischen und außereuropäischen Romania (321-31), ein Überblick über die romanisch-basierten Kreolsprachen (332-33) und ein Glossar linguistischer Fachbegriffe (335-37), das allerdings die Sorgfalt, die das Buch ansonsten auszeichnet, manchmal vermissen lässt 5 . Die weiteren Teile des Anhangs sind: 5. «Das Internationale Phonetische Alphabet (IPA)» (338), 6. ein Verzeichnis der verwendeten «Symbole und Abkürzungen» (339), 7. «Textbeispiele: Aus der Universalen Erklärung der Menschenrechte der Vereinten Nationen (1948)» (341-47), 8. eine «Zweisprachige Gedichtanthologie» (349-71), sowie zum Schluß ein Sprachenregister (373-76), das die im Buch erwähnten Sprachfamilien, Sprachen und Dialekte verzeichnet außer den neun in den Einzeldarstellungen behandelten Sprachen. Die Einführung wird komplettiert durch eine CD. Auf ihr finden sich neben kurzen Hörproben zu den neun porträtierten romanischen Sprachen der erwähnte Auszug aus der Erklärung der Menschenrechte auf neun Sprachen und die Gedichte aus der im Anhang aufgeführten Gedichtanthologie. Dieser dritte Teil ist der mit Abstand längste und sorgt für einen Hörgenuss zum Abschluss: pro Sprache werden drei bis fünf Gedichte vorgelesen, wobei Jorge Luis Borges, Pablo Neruda, Jean Serra und Leonardo Zanier ihre Gedichte selbst vortragen. Yvonne Stork ★ Eugeen Roegist, Vers les sources des langues romanes. Un itinéraire linguistique à travers la Romania, deuxième édition révisée, Leuven (Acco) 2009, 267 p. L’«itinéraire linguistique» que nous propose Eugeen Roegist s’avère très intéressant; il a pour objectif la présentation des principales étapes du développement des langues romanes ainsi que de leurs particularités linguistiques. En comparaison avec d’autres ouvrages de philologie romane, celui de Roegist se caractérise en outre par le plaisir visible de l’érudit qui nous fait partager l’aventure des langues romanes. Dans son Avant-propos, l’auteur nous avertit qu’il n’a pas cherché à réaliser une simple étude aride pleine de détails linguistiques, adressée aux spécialistes, mais un livre qui «entend présenter les origines et l’histoire des différentes langues romanes à un public noninitié, que ce soit l’étudiant qui se consacre à l’étude d’une ou plusieurs langues romanes ou tout lecteur curieux de mieux comprendre le paradoxe du latin» qui survit dans les langues romanes (13). De même, Roegist insiste sur le fait que ce livre «n’a aucune prétention d’originalité: il s’en tient à un état de la question de nos connaissances actuelles» (13). Malgré ce manque d’originalité déclaré, nous pensons que dans les grandes lignes, le romaniste belge a réussi à mener à bien son parcours linguistique en présentant au lecteur tous les aspects nécessaires à la compréhension de la formation des langues romanes. Au premier chapitre du livre, Le paradoxe des termes (15-20), Roegist tente d’expliquer le sens des mots tels que latinus, romanus, romanicus, romanice, afin de mieux comprendre la civilisation romane et la langue latine. Le point de départ est représenté par une définition devenue classique et enregistrée dans les pages des ouvrages d’histoire de différentes langues romanes: «la définition des langues romanes comme provenant du latin, langue des habitants de Rome» 1 (16) qui, selon l’auteur, mérite d’être réinterprétée. 256 Besprechungen - Comptes rendus 5 So werden Beispiele für Affrikaten, Frikative und Okklusive kursiv gesetzt statt zwischen Schrägstriche oder eckige Klammern. 1 Cf. à cet égard, la définition du roumain que donne A. Rosetti, Histoire de la langue roumaine des origines au XVII e siècle, Cluj-Napoca (Clusium), [s.a.], p. 92 «Le roumain est le latin parlé sans Dans le deuxième chapitre, L’origine des langues romanes: le latin (21-66), l’auteur examine de près les origines de la langue-mère des langues romanes, le latin. Les titres des souschapitres sont éloquents: La nébuleuse linguistique des premiers temps (22); Les grandes migrations (23-26); La généalogie du latin (26-30); À la conquête du monde: l’expansion politique de Rome (31-34); Le latin victorieux (34-41); Les nombreuses faces du latin (41-66). Parmi ces différents sous-chapitres, le dernier est le plus développé: l’auteur y décrit des aspects qui sont liés à l’évolution ultérieure du latin (les âges du latin - archaïque, préclassique, classique, postclassique, etc.). Il insiste surtout sur le latin vulgaire (à ce terme, il préfère celui de latin parlé, proposé par Michel Banniard, qui lui semble plus adéquat), présente les sources directes ou indirectes de cette variété de latin (parmi les plus importantes, l’Appendix Probi, l’Itinerarum Egeriae, la Cena Trimalchionis, les Graffitis de Pompéi, etc.) et décrit leurs particularités phonétiques, morphosyntaxiques et lexicales. Le troisième chapitre, La différenciation du latin (67-118), décrit les facteurs qui ont contribué à la diversification du latin (substrats et adstrats, divers contacts linguistiques), commençant par les substrats de la péninsule italique et finissant par la description des superstrats (les incursions des Francs, des Slaves et des Arabes) et par l’analyse des mots provenant des langues de ces populations (franc. *burgs fr. bourg, esp. burgo, it. borgo; sl. drag ŭ roum. drag ‘cher’, sl. nev ě sta roum. nevast ă ‘épouse’, ar. al-ruzz esp. arroz ‘riz’, al-mahzan esp. almacén ‘magasin’) et qui se trouvent dans les divers domaines de la vie (famille, administration, armée, agriculture, commerce, religion, etc.). Dans le quatrième chapitre, Une nouvelle tradition linguistique: les langues romanes (119- 259), l’auteur propose une description des langues romanes, en insistant, au départ, sur les gloses (Reichenau et Cassel) et sur la classification problématique des langues néo-latines, en affirmant que «traditionnellement, l’on s’accorde à distinguer une dizaine de langues romanes . . . Toutefois un critère univoque qui définit une langue par rapport à un dialecte ne semble pas exister» (123). L’auteur entreprend de saisir l’individualité de chaque langue romane et «de comprendre sa genèse comme langue écrite et standardisée» (128). Les langues prises en considération sont, dans l’ordre: le roumain, le dalmate, l’italien, le rhéto-roman, le français, le francoprovençal, l’occitan, le catalan, l’espagnol et le portugais, en commençant par le roumain: «l’itinéraire que nous présentons par la suite à travers les langues romanes part de la Romania orientale pour aboutir au portugais» (128). Chaque sous-chapitre est composé de la même manière (bref historique, structure dialectale, diffusion, particularités linguistiques, apparition de la langue standard, textes illustratifs, cartes linguistiques), ce qui assure une lecture agréable, les faits de langue étant présentés d’une manière claire et précise. Pour exemplifier la démarche de l’auteur, nous avons choisi le sous-chapitre «Le français» où sont décrites la langue française et ses variétés dialectales (178-95). Si le titre du premier paragraphe (4.7.1.) «Le berceau d’une langue de culture mondiale» insiste sur l’importance du français dans le monde, Roegist souligne en même temps qu’en France, hormis le français, il existe «encore d’autres langues qui presque toutes résistent difficilement à la suprématie du français (langue dominante). Il en est ainsi pour le catalan dans le Roussillon, le corse qui appartient aux dialectes italiens à l’île de Corse, le breton dans la Bretagne bretonnante, le basque dans le Pays basque, le néerlandais dans une zone réduite de la Flandre française près de la frontière belge . . .» (178-79). Toute cette diversité linguistique de la France est ensuite présentée en détail, surtout les dialectes picard et wallon, ainsi que le néerlandais. Sont aussi mis en évidence les contacts 257 Besprechungen - Comptes rendus interruption dans la partie orientale de l’Empire romain - à savoir les provinces danubiennes romanisées (Dacie, Pannonie du sud, Dardanie, Mésie supérieure et inférieure) - depuis l’époque de la pénétration du latin dans ces provinces jusqu’à nos jours.» linguistiques qui ont eu lieu tout au long des siècles entre le français et l’anglais (Le français en Angleterre: l’anglo-normand). Dans le paragraphe La singularité du français dans la Romania (4.7.8), l’auteur insiste sur le fait que le français est l’une des langues romanes les plus éloignées du latin, à cause de ses évolutions spécifiques: la palatalisation en général (lat. luna fr. lüne), la palatalisation des consonnes vélaires (lat. campus fr. champ, lat. gamba fr. jambe), le traitement du groupe consonantique latin -ctqui passe en français à -  t- (lat. lactuca fr. laitue, lat. noctem fr. nuit), l’extrême brièveté des mots du fond populaire hérité du latin (lat. ficatum fr. foie, lat. insula fr. île): «nulle part les mots hérités du latin ne sont devenus aussi courts qu’en français qui se caractérise par une forte tendance à la contraction et aux monosyllabes, mieux observables dans la prononciation que dans la graphie» (188). En guise de conclusion de ce sous-chapitre, l’auteur présente les Serments de Strasbourg et la Cantilène de Sainte Eulalie comme témoignages des origines du français, non sans regretter que celui-ci connaît, de nos jours, un recul important à cause de la primauté souvent accordée à l’anglais. L’Annexe qui se trouve à la fin de l’ouvrage contient le résumé des «principales caractéristiques phonétiques décrites dans ce manuel en se limitant aux grandes langues romanes, sans prendre en considération les dialectes» (262). À cela s’ajoute la Bibliographie sélective (263-67) où sont enregistrés les principaux ouvrages que l’auteur a consultés. Presque inévitablement, un tel ouvrage donne aussi lieu à certaines critiques: il est difficile qu’un auteur individuel soit à jour dans la recherche consacrée à l’ensemble des langues romanes et de leur histoire. Ainsi, il nous semble qu’il aurait fallu mieux illustrer le problème du latin dit vulgaire, car il s’agit d’un aspect plus complexe qu’il n’y paraît. Les critères de présentation des sources du latin vulgaire ne sont pas bien définis; l’Itinerarium Egeriae est un document rédigé par une femme cultivée qui maîtrisait très bien son latin et, partant, il n’est pas représentatif pour le latin «vulgaire». On se demande si le dalmate et le francoprovençal correspondent vraiment au critère définitoire de «langue écrite et standardisée» censé saisir l’individualité de chaque langue romane . . . Quant au rhéto-roman, il ne connaît pas une seule standardisation, mais plusieurs, dans les Dolomites et dans les Grisons. Pour la standardisation de l’occitan également, il aurait fallu être plus explicite: est-il question de la standardisation proposée par Mistral ou de celle de l’Institut d’Études Occitanes? La présentation du flamand en tant que langue différente du néerlandais est pour le moins imprécise, car le flamand est un dialecte du néerlandais. Plusieurs évolutions phonétiques choisies pour illustrer l’individualité du français sont en réalité communes au français et à d’autres langues romanes. C’est le cas, par exemple, du passage du groupe consonantique -ctà -  t- (cf. lat. lactem port. leite ou lat. octo port. oito) ou de la palatalisation de lat. c A (lat. casa lad. ciasa; lat. cane(m) frprov. tsin (GPSR 3, 563s., s. chien) - mais roum. câine). Signalons aussi quelques coquilles et fautes de frappe: le pluriel de roum. roat ă n’est plus roate (cf. pourtant l’expression roumaine a merge ca pe roate ‘marcher comme sur des roulettes’), mais ro ţ i; pour actem, lire lactem (135); au lieu de fonds, lire fond (188); le renvoi à Ramón Menendez Pidal (1972: 3-4, 7, p. 237) n’est pas repris dans la Bibliographie; au lieu de formant (49) on lira forment; l’ouvrage de Marius Sala, Enciclopedia limbilor romanice, est publié aux éditions Ştiinţifică şi Enciclopedică et non pas Ştienţifică şi enciclopedică. Malgré les inadvertances que nous venons de mentionner, nous sommes convaincu que les lecteurs trouveront dans cet ouvrage des réponses à des questions qu’ils se sont posées au sujet de la naissance des langues romanes. Le livre d’Eugeen Roegist n’est pas simplement une initiation à la linguistique romane, mais un ouvrage important pour ceux qui s’intéressent à une étude approfondie des langues romanes. Adrian Chircu ★ 258 Besprechungen - Comptes rendus