eJournals Vox Romanica 69/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2010
691 Kristol De Stefani

Emmanuel Grélois/Jean-Pierre Chambon, Les noms de lieux antiques et tardo-antiques d’Augustonemetum/Clermont-Ferrand. Étude de linguistique historique, Strasbourg (Société de Linguistique Romane) 2008, 234 p. (Bibliothèque de linguistique romane 4)

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2010
Aude  Wirth
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analyse formelle permettrait facilement, pour des spécialistes, de distinguer les emprunts des formes autochtones. Ici, c’est au lecteur de tenter l’exercice. Quant aux formes plus rares, elles sont soit passées sous silence, soit citées sans explication. On s’étonnera encore de trouver, sans systématisme ni explication, des réponses avec article et d’autres sans, au sein d’un même tableau ou d’une même carte. Dans l’ensemble, il s’agit d’un ouvrage riche et intéressant, s’inscrivant dans un contexte d’études pan-romanes, qui fournit aux spécialistes des matériaux précieux et sûrs. En outre, la phytonymie est un pan du lexique traditionnellement foisonnant; nul doute que de nombreuses analyses plus poussées pourront être menées sur la base des matériaux édités dans ce troisième volume de l’ALEPO. Mais l’on cherchera vainement l’héritage de Jules Gilliéron, dont se réclament les auteurs. L’ouvrage s’inscrit bien dans la lignée de l’ALF, mais celui-ci ne constituait pour Gilliéron qu’un moyen d’accès à une matière qui permettrait de comprendre et de décrire des mécanismes linguistiques, d’éclairer l’histoire grâce à la variation en synchronie. Cet aspect historique est absent de l’Atlante Linguistico ed Etnografico del Piemonte Occidentale - ce qui n’enlève rien aux qualités mentionnées ci-dessus. Esther Baiwir Galloromania Emmanuel Grélois/ Jean-Pierre Chambon, Les noms de lieux antiques et tardo-antiques d’Augustonemetum/ Clermont-Ferrand. Étude de linguistique historique, Strasbourg (Société de Linguistique Romane) 2008, 234 p. (Bibliothèque de linguistique romane 4) Fruit de la collaboration d’un linguiste (Jean-Pierre Chambon) et d’un historien (Emmanuel Grélois), cet ouvrage étudie les 41 créations toponymiques (40 noms de lieux et un nom de ruisseau) en usage ou ayant été en usage dans la commune de Clermont-Ferrand et formées durant l’Antiquité ou l’Antiquité tardive; cette étude est menée dans une optique de linguistique historique par l’application «à la matière toponymique [des] techniques et [des] conceptions de la lexicologie historique et de la lexicographie scientifique d’aujourd’hui» (7). Précédé d’un préambule (ix-x), par Max Pfister, d’une préface (xi-xv), due à Gabriel Fournier, et d’un avant-propos (xvii-xviii), le premier chapitre de cet ouvrage (1-8) est consacré à la présentation lexicographique. Les auteurs y expliquent le mode de sélection de la nomenclature en exposant notamment les raisons pour lesquelles certains toponymes en ont été exclus; ils y présentent aussi la structure des articles ainsi que les principes méthodologiques ayant guidé ce travail. Le résultat est présenté de façon détaillée dans l’inventaire lexicographique et étymologique qui constitue le chapitre II (9-151). Chaque toponyme y fait l’objet d’un article, classé selon l’ordre alphabétique. Plusieurs informations sont fournies dans la ligne d’entrée après la numérotation du toponyme: l’absence de ce toponyme dans la littérature est indiquée par le symbole +; l’appartenance linguistique du nom, suivie d’une transcription phonétique lorsque les auteurs ont pu l’entendre; la forme la plus récente du toponyme; lorsque celui-ci n’est plus employé, il est signalé par le symbole †. Cette ligne d’entrée est suivie d’une description précisant la nature et la localisation du lieu ainsi nommé, correspondant «à la définition dans un dictionnaire de langue» (5), avec une carte permettant de le localiser dans la région d’étude; viennent ensuite des sections consacrées à la documentation, à la localisation, à l’étymologie-histoire et à la bibliographie. Dans la section Documentation sont distinguées les attestations présentant le toponyme simple de celles dans lesquelles ce- 272 Besprechungen - Comptes rendus lui-ci apparaît dans des toponymes complexes; à l’intérieur de ces rubriques, les attestations sont classées suivant le système linguistique d’appartenance du toponyme (latin, occitan, français). La section Localisation propose quant à elle une analyse des éléments présents dans les documents pour localiser précisément l’entité géographique ainsi nommée; celle de l’Étymologie-histoire du mot s’intéresse à l’origine et à l’histoire du nom; sont ainsi abordées, entre autres, des questions de graphie, de phonétique, de morphologie ou encore l’évolution de l’entité désignée par ce nom; les explications proposées par d’autres chercheurs y sont également discutées. Le chapitre III (153-77) est un essai de synthèse dans lequel est dressée une typologie de ces toponymes (déanthroponymiques, délexicaux, détoponymiques, déethniques et hydronyme latin de formation hybride) dans laquelle les données linguistiques sont enrichies par les données archéologiques et historiques; les auteurs s’intéressent également aux référents et à leur répartition, ainsi qu’aux apports de ces toponymes à la linguistique de l’occitan et du français dans les domaines de la graphie, de la phonétique, de la morpho-syntaxe et du lexique. L’ouvrage présente aussi un riche appendice (179-210) regroupant les «autres toponymes de Clermont-Ferrand ou de sa banlieue pouvant présenter un intérêt pour l’archéologie» (179), au nombre de 16, «formés postérieurement à ca 700 [et] qui évoquent ou peuvent évoquer la permanence médiévale de ruines antiques ou mérovingiennes dans le paysage de Clermont-Ferrand ou à sa proximité immédiate» (ibid.) ou «de formation antique . . . ayant référé à des réalités saisissables par l’archéologie et situées dans la plus proche banlieue de Clermont-Ferrand» (ibid.); leur présentation suit celle du chapitre II. L’ensemble se termine par des index (211-17) et une bibliographie (219-33). Comme le souligne Max Pfister dans le préambule, cet ouvrage est exemplaire. La démarche, originale, reprend les meilleurs principes de la linguistique, aussi bien pour l’étude étymologique que pour l’analyse des différentes formes linguistiques d’un toponyme (latin, occitan, français) et de leur évolution jusqu’à nos jours, point qui constitue un des grands apports de cet ouvrage; les analyses, fines, s’appuient sur une documentation très riche, allant du V e au XXI e siècle et composée majoritairement de documents originaux, et sur la grande connaissance qu’ont de la région les auteurs, comme en témoigne la bibliographie. L’exposé est clair et l’argumentation rigoureuse et étayée; lorsque l’explication n’est pas assurée, les auteurs savent également faire preuve de prudence. Tout juste peut-on regretter quelques coquilles (par ex. sul pour seul p. 2) ainsi que l’absence d’une carte de la région d’étude incluant le relief et l’annonce, dans l’avant-propos, d’un chapitre IV en réalité fusionné avec le chapitre III (xvii). Mais ce ne sont là que détails insignifiants si on les compare à la richesse de l’ensemble, et l’on ne peut que souhaiter que de nombreuses études de cette qualité soient menées sur ce modèle pour le reste de l’Auvergne et, plus largement, de la Galloromania. Aude Wirth ★ Francesco Lo Monaco/ Claudia Villa (ed.), I Giuramenti di Strasburgo: Testi e Tradizione/ The Strasbourg Oaths: Texts and Transmission, Firenze (Sismel·Edizioni del Galluzzo) 2009, ix + 213 p. (Traditio et Renovatio 3) Die fünf Studien, die in diesem Band vereinigt sind, waren, in weitgehend identischer Form, schon 2002 erschienen unter dem Titel I «Giuramenti di Strasburgo». Riflessioni sui testi e la loro conservazione, als «aggregazione pensata per un percorso di Filologia medievale tout court teso, nell’insieme, ad auspicare finalità oltre che interdisciplinari segnatamente didat- 273 Besprechungen - Comptes rendus