eJournals Vox Romanica 69/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2010
691 Kristol De Stefani

Le Chevalier as deus espees, édité et traduit par Paul Vincent Rockwell, Cambridge (D. S. Brewer) 2006, 648 p. (Arthurian Archives 12)

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2010
Richard  Trachsler
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ry MiLM 6) als Basishandschrift heranzog. Zudem waren zwei der Ausgaben völlig überaltert; sie entsprachen somit absolut nicht mehr den modernen Editionsstandards. Und die von E. E. Wilson besorgte Edition war in der Textpräsentation «souvent incompréhensible» (VR 77) sowie in den Anmerkungen und im Glossar oft fehlerhaft. Angesichts des besonderen Stellenwertes dieses Romans in der Stoffgeschichte und insbesondere im Verhältnis zu den Romanen von Chrétien de Troyes ist es sehr zu begrüßen, dass nun nicht nur eine exzellente Textedition vorliegt, sondern dass S. Hériché-Pradeau, «maître de conférences» der Universität Paris IV-Sorbonne, auch eine Übertragung des Textes ins Neufranzösische vorgenommen hat. Da die Kenntnis des Altfranzösischen leider mehr und mehr zurückgeht, wird somit einem breiteren Publikum die Möglichkeit geboten, sich mit dem Inhalt dieses Romans vertraut zu machen. Die Textübertragung, die von G. Roussineau vor der Drucklegung überprüft wurde, was allein schon ein Qualitätsmerkmal ist, muss als besonders gekonnt bezeichnet werden. Die Übersetzerin hat sich einerseits nicht sklavisch an die Vorlage gehalten, diese andererseits auch nicht zu frei übertragen. Schön ist es auch, dass die Übersetzung mit einer «Introduction littéraire» (11-32) und mit zahlreichen substantiellen Anmerkungen insbesondere zu inhaltlichen, aber auch zu sprachlichen Problemen versehen ist. Sehr bedauernswert ist es allerdings, dass in die Übersetzung nicht die Verszählung der Edition übernommen wurde. Dann wäre jedem Leser ein rascher Vergleich des altfranzösischen Textes mit der neufranzösischen Übertragung ermöglicht worden. Arnold Arens ★ Le Chevalier as deus espees, édité et traduit par Paul Vincent Rockwell, Cambridge (D. S. Brewer) 2006, 648 p. (Arthurian Archives 12) Le roman arthurien en vers du Chevalier aux Deux Epées est transmis par un seul manuscrit de la fin du XIII e siècle (Paris, Bnf, f. fr. 12603), qui contient d’autres romans, comme l’Eneas, le Brut et Yvain, mais aussi des œuvres plus épiques comme les Enfances Ogier le Danois et le Fierabras d’Adenet le Roi ainsi qu’un assez grand nombre de textes narratifs brefs. Sur la base de la décoration, la confection du recueil peut être localisée à Arras, et la langue des scribes qui se sont partagé le travail confirme cette provenance. Le roman luimême est connu depuis longtemps puisque Foerster l’avait édité dès 1877 à la manière de l’époque, c’est-à-dire de façon assez normative, intervenant, selon l’éditeur présent, plus de six cents fois. Il faut noter par ailleurs que l’édition du roman avait fait l’objet de la thèse de Robert T. Ivey (Chapel Hill, University of North Carolina 1973), qui était restée inédite pendant plus de trois décennies, soit jusqu’en 2006, c’est-à-dire jusqu’au moment précis où parut le livre de Paul Vincent Rockwell (désormais PVR). Quand on sait que Gilles Roussineau a lui aussi une édition en chantier, on peut se féliciter de l’intérêt que suscite aujourd’hui ce roman. La présente édition ne fait toutefois pas double emploi avec le travail de Robert Ivey, paru chez Edwin Mellen, et ne sera pas non plus éclipsée par une éventuelle publication par Gilles Roussineau, puisque PVR est le seul à avoir joint au texte en ancien français une traduction anglaise, qui lui garantira une place durable parmi les lecteurs arthuriens anglophones. Le texte et la traduction du présent travail sont précédés d’une courte introduction et suivis de notes philologiques, d’une bibliographie et d’un index des noms propres. Le tout est fait avec soin et généralement sans excès. Ainsi, l’introduction, de façon classique, consacre un paragraphe au manuscrit, une page à la datation, (début XIII e , mais on ne dispose d’aucun élément bien solide). Suivent deux pages pour la question du milieu où ce roman 295 Besprechungen - Comptes rendus en vers peut s’enraciner. De façon traditionnelle, toujours, sont ici évoqués les cercles chevaleresques de Grande-Bretagne, porteurs de valeurs conservatrices et intéressés par un genre littéraire en perte de vitesse sur le Continent. Cette explication, qui remonte à Beate Schmolke-Hasselmann, qui avait elle-même pris le relais d’Erich Köhler, est présentée avec les précautions d’usage et reste à mes yeux la moins mauvaise, même si le lien entre la matière arthurienne et l’idéologie pro-Plantagenêt qui en est le point de départ chez Köhler passe sous silence le fait que Chrétien de Troyes, à en juger par ses mécènes, ne soit pas spécialement enraciné dans l’espace Plantagenêt. L’étude littéraire, elle, repose sur l’idée que les motifs employés dans ce roman de la seconde génération reflètent «the subtle complexity of this romance’s network of allusions» (7) et ouvre ainsi les vannes pour des lectures bien astucieuses: le héros, chevalier aux deux épées, s’inscrit dans une lignée qui ne compte pas simplement les guerriers portant réellement deux épées en même temps, comme Balaain, dans la Suite Merlin, mais tout héros qui à un moment donné se retrouve avec une épée après en avoir possédé une autre : le chef de file est ici Eneas, qui, il est vrai, est bien obligé de se chercher une autre arme après que Didon s’est servi de son épée pour se suicider . . . L’écho intertextuel avec Erec et Enide se construit sur la présence du seul toponyme de Caradigan, la thématique des rapports entre père et fils - indéniablement présente dans le roman - se double rapidement d’une réflexion sur la continuité de l’Histoire, qui elle-même débouche sur le problème de l’interprétation et de la mise en récit de celle-ci etc. En quelques pages, cette introduction soulève de nombreuses pistes de lecture, qui permettront, dans quelques décennies, de se faire une idée de ce qui était jugé intéressant dans un texte littéraire du Moyen Âge autour de l’an 2000 et permettent, dès aujourd’hui, de mesurer la distance parcourue depuis Foerster. On ne comprend pas, par contre, pourquoi il n’a pas été possible d’ajouter à ce volume de 650 pages quelques pages supplémentaires fournissant une analyse du texte qui aurait rendu plus aisée la navigation au sein de l’intrigue du roman. Le livre de Robert T. Ivey en comporte une, qui rendra service à ceux que le résumé en allemand de Foerster pourrait effrayer. L’étude de la langue est concise, mais relève bien quelques particularités de la scripta du copiste: on retiendra, entre autres, la graphie un notant en + le, qui peut apparaître écrit même avec le numéral .i., ou la confusion assez rare, mais déroutante, entre sourdes et sonores, comme karir «guérir», entreconderent «se racontèrent réciproquement», sagiés «sachiés» etc. Pour ce qui concerne la remarque faite à propos de l’abréviation z (pour «et») ayant à six reprises valeurs de la préposition «à», l’éditeur estime que la confusion est due à un problème paléographique, en l’occurrence un a mal formé dans le modèle (21). Il est plus vraisemblable d’interpréter cette équivalence comme le résultat de l’interchangeabilité de a et ai, dont l’éditeur fait lui-même état (22) et qui se rencontre dans le Nord-Est et, également, en anglo-normand. Là est peut-être le principal défaut de cette étude linguistique, qui liste un certain nombre de traits qui se rencontrent à la fois dans les manuscrits de l’Est et dans des documents anglo-normands. On aurait aimé savoir vers où penche l’éditeur. L’hypothèse d’un modèle anglo-normand copié par un Picard relève surtout de l’héritage de B. Schmolke-Hasselmann. Une tentative un peu plus ambitieuse d’expliquer les phénomènes autrement qu’à l’aide des travaux de Gossen ou de Pope, pourrait aider à simplifier les choses: j’aurais ainsi tendance à croire que les études de Reine Mantou, par exemple, permettraient de trouver des attestations, dans l’Est, de quelques traits présentés par l’éditeur, à la suite de Pope, comme caractéristiques de l’Ouest. Concernant l’établissement du texte, PVR se démarque résolument de l’interventionnisme de Foerster, à juste titre soucieux de ne pas «eclipse the historical data of the manuscript evidence through an amendement» (19). Ainsi, il admet, par exemple, l’anisométrie et d’occasionnelles assonances à la place de rimes «correctes». Mais en même temps, il 296 Besprechungen - Comptes rendus intervient pour rétablir un certain nombre de «silent letters» (il s’agit surtout de consonnes en position finale, souvent omises par le scribe) quand celles-ci étaient porteuses d’une valeur morphologique. Avec raison, PVR rappelle que ces omissions qu’il rétablit ne sont pas à proprement parler des erreurs, mais relèvent au contraire du système du scribe et que sa retouche vise simplement à éviter au lecteur des confusions. Mais même si l’intention est tout autre, il faut bien dire que cette solution aboutit à un texte assez expurgé, où bon nombre des interventions ne paraissent pas indispensables vu que les leçons rejetées en bas de page s’expliquent parfaitement à la lumière des observations sur la langue faites par l’éditeur lui-même. Mais le lecteur saura gré à PVR de lui avoir facilité la tâche. À l’attention de ce même lecteur, on aurait pu faire un usage plus large du ç pour les mots comme ançois, comença, tençon etc., et une ponctuation moins anglo-saxonne de ce texte en ancien français aurait peut-être fait plaisir à certains lecteurs francophones. Mais le plus important du travail de l’éditeur étant de proposer un texte intelligible, on peut passer outre ces broutilles et aller à l’essentiel: la lecture du texte. Voici quelques remarques au fil des vers, où ne sont pas repris les problèmes métriques ni les passages, assez nombreux, où je me serais abstenu de corriger les graphies du scribe. On notera que les remarques concernant la ponctuation sont elles aussi assez nombreuses. En effet, il est souvent loisible de découper différemment une série d’octosyllabes. Parfois, cela produit un autre récit. Dans mon récit à moi, les personnages ne font pas toujours la même chose que dans le texte édité par PVR et sa traduction. En général, j’ai opté pour la simplicité, les personnages font ce qu’ils font aussi dans d’autres romans et l’auteur s’exprime comme d’autres romanciers arthuriens, de façon, peut-être, un peu banale: 29 remplacer le point par une virgule, la phrase continue - 67 la forme du manuscrit, lave pour «se lève» aurait pu être conservée, même si l’éditeur a sans doute bien fait de lever l’ambiguïté pour le lecteur dans un contexte où il est question d’eau et de bassin - 96 Vanes, traduit Vane en anglais, dont le roi est Karadoc, est Vannes en Bretagne - 173 coulour est traduit par collar «col», mais la note fait état d’un certain malaise face à l’absence d’attestations françaises. En réalité, l’Anglo-Norman Dictionary donne de nombreux exemples, la traduction paraît assurée et la note correspondante peut donc être écourtée - 175-77 ponctuer plutôt: Dedens la sale pas n’entra / A cheval, ancois ariesta / Defors, s’est descendus a piet et ajuster la traduction - 224 remplacer le point par une virgule, la phrase continue - 245 a si grans fais signifie ici plutôt «avec une telle force» que «suddenly» - 345 supprimer le point à la fin du vers - 350 eure de nonne est traduit par «hour of sext», le lecteur anglais gagne donc trois heures en passant de la page de gauche à celle de droite - 468 remplacer le point après seus par une virgule - 485 bontel corr. en bonté aurait pu être conservé - 665, 737, 858 et passim majuscule à seignour au sens de «Dieu» - 681 fondre, corr. en fondrer, dans l’expression ciel doit fondre, aurait pu être conservé - 783 coquille dans l’apparat. Il faut lire v. 782 - 957-58 la correction, destinée à rétablir la rime, en changeant l’ordre des mots du vers 958, n’est peut-être pas le meilleur choix puisqu’elle aboutit à une rime identique, peu fréquente dans le texte (cf. toutefois 1011-12) - 1063 Car sa biautés mout est empire (: dire). Malgré la note, qui propose d’interpréter empire comme un participe, il est peut-être plus économique d’imprimer em pire - 1101 vaut est une forme de valoir, non de vouloir, comme le suggère la traduction. Le vers veut dire que ce n’était pas la peine d’essayer de défaire le nœud - 1109 a sebelin bas noir plutôt «avec la partie basse en zibeline noire» et non «with deep black sable», bas n’exprimant pas, sauf erreur, pour les couleurs, le sens de «profond». On note d’ailleurs quelques milliers de vers plus loin, 11878 une description semblable, parfaitement traduite: «a sable edging» - 1154 majuscule à Nature, il s’agit d’une personnification, comme l’indique bien la traduction, de même 4271 et 4281 - 1170 con me paraît être c’on[s] = que + hons plutôt que comme - 1197 et passim coquille: mettre à je une majuscule au début du discours direct - 1251 le malaise métrique dont fait l’état la note dispa- 297 Besprechungen - Comptes rendus raît en même temps que le problème d’accord si l’on imprime delivre à la place de delivré - 1389 préférer une majuscule à sauvage, qui fait partie du nom de Dodinel - 1408 faire son orement plutôt «prononcer son serment» que «fulfill his last wish» - 1494 la correction de ciés en cief n’était peut-être pas indispensable - 1565 préférer une majuscule à caus, qui fait partie du nom de Gales - 1580 ot son service plutôt «heard his service» (il s’agit de la messe du matin) que «had his service» - 1589 supprimer la virgule avant si - 1620 les enrengeüres de joie avaient été transformées par Foerster en enrengeüres de soie. Malgré la note qui renvoie au vers 1352 où Keu parlait de joie, l’éditeur autrichien a sans doute eu raison. Le vers 1352 est une formule qu’il paraît difficile de mobiliser à cette distance - 1680 tant que la forest est entrés. On attendrait qu’en la f., le verbe entrer ne se construisant pas, normalement, avec un COD - 1764 coquille: mettre la majuscule à Espaigne - 1845 con bien imprimer plutôt conbien - 1868 le vers est hypermétrique. On pourrait se demander s’il ne vaudrait pas mieux imprimer akeuit accueillir à la place d’akevit qui paraît interprété comme une forme d’achever «he was achieving such a name», voir aussi 10311 et 10521, listés par d’ailleurs p. 23 - 1957 K’il samble ke soit aatine plutôt «parce qu’il [à Yvain] lui semble que ce serait une insulte» que «because the wounded knight seemed to be suffering» - 2112 por soi apoier sor son couste «sur son coude» plutôt que «on his cushion» - 2169 tout issi atornés «ainsi arrangé [= blessé]» plutôt que «dressed in the way . . .» - 2294 dans Ki a son bien estre deüst, ki est sans doute une graphie pour ke, le vers signifie donc plus simplement «ce qui était nécessaire à son bien être» plutôt que «whose [= ki] duty was to help him» - 2475 Itel joie com greignor n’orent la leçon du ms com greignor sorent est parfaitement acceptable: «la plus grande joie qu’elles surent manifester» - 2496 la correction paraît moins bonne que la leçon du manuscrit: tel joie font / Ki [= Ke] merveillies [sans doute graphie pour merveilles, les i notant la mouillure] ot ki ces gens sunt, / Li rois. La correction en merveillié produit un vers moins usité - 2643 oiseles imprimer oiselés - 2722 deduis et aniaus («ennui») imprimer plutôt deduis et aviaus («plaisir»), on ne voit pas pourquoi le chant des oiseaux produirait à la fois aise et malaise - 2744 encerist séparer en cerist (en + cherir) - 2779 liément imprimer liement - 3061 ce quidoit mort on attendrait que quidoit mort - 3235-36 ponctuer alons mon neveu veoir / Pieça mais ne li vi avoir / Malage - 3551 reces imprimer recés - 3589 de fresce doreüre paraît mal rendu par «embroidered gold motif» - 3690 encombries imprimer encombriés - 3691 felones imprimer felonés - 3775-76 il n’a garde / D’enyvrer: rectifier la traduction: non pas «that he would take care not to get drunk», mais «il ne risquait pas de s’enivrer». Il s’agit d’une plaisanterie, l’ermite ne peut offrir à Gauvain que de l’eau - 3835 Fui n’est ici pas une forme de fuir, mais l’exclamation fi - 3865-66 ponctuer autrement: la nuit . . . Ki ne li a pas corte esté / S’estoit ele des nuis d’esté et modifier la traduction «la nuit qui ne lui a pas été courte, pourtant, c’était une nuit d’été.» - 3929 conte à corriger sans doute en conte[r] - 4081 la correction de La dame en Ma dame n’est peut-être pas nécessaire: il ne s’agit pas de l’apostrophe mais d’une règle: une dame doit s’enquérir du nom du chevalier qu’elle héberge - 4308 et merveilles paraît être une graphie pour a merveilles, la ponctuation serait donc à modifier. - 4338-40 tout le passage est mal ponctué: Esbahis (4340) est à construire avec n’est pas (4338) - 4390 mettre une majuscule à damediex - 4455 viex est une graphie de vils. Il s’agit de livrer la fille aux plus vils garçons non aux plus «old» - 4691 .iii. est traduit par «four» - 4724-25 il s’agit d’un vœu: «never shall God help me» - 4551 Tost a vostre devise . . . voel k’il aut signifie «je veux que les choses se déroulent selon votre volonté» - 5441-42 oiseles: capeles imprimer oiselés: capelés - 5461 adroit séparer sans doute en a droit et modifier la traduction - 5603 adroit séparer à coup sûr en a droit - 5639-41 tout le discours est mal compris: le chevalier demande merchi à Gauvain (il n’est pas question de «thank you», et supprimer le point après merchi) parce qu’il s’est battu contre lui, dont il est trop folés (c’est-à-dire «blessé» et non pas «fool») - 5691-92 encore un bout de discours mal interprété: Gauvain dit que la chose 298 Besprechungen - Comptes rendus sera difficile (mout coust), si tout se passe normalement (Se raisons ne faut ne droiture) - 5728 supprimer le point après tans, la phrase se poursuit - 5965 K’i imprimer ki - 5997 déplacer le point après 5998, les deux verbes au subjonctif sont régis par vausist - 6009 quel est le verbe auquel se rattache proit, traduit par «desire»? Foerster donne prenroit, il semble donc s’agir d’un problème d’abréviation - 6017 K’i imprimer ki - 6089-92 le passage est mal ponctué: tout s’explique si on fait commencer une nouvelle phrase avec 6090: Briens devant le roi se leve, le roi le remercie, et accepte volontiers sa compagnie (elle lui fu bele) - 6124 Que convenant: on attendrait Le convenant ou, à la rigueur, Quel convenant. Foerster avait corrigé en Son c. - 6305 bateillïés imprimer bateillïes - 6308 arciés imprimer arcïes - 6316 imprimer Sil [= si ou cil et supprimer la virgule] k’il ne se mueve conformément à la traduction - 6435 reches imprimer rechés - 6468-70 ponctuer: De ce tout fuissons nous, / Se vous vausissiés, ors [= hors] de paine «avec cela nous serions tous, si vous en étiez d’accord, tirés d’affaire» - 6497 ki out imprimer k’i ont - 6581 mettre un point d’interrogation à la fin du vers - 6641 remplacer le point à la fin du vers par une virgule, la phrase continue - 6793 remplacer le point à la fin du vers par une virgule, la phrase continue - 6816 remes imprimer remés - 6885-86 enforciément: celément imprimer celement, ou, si l’on veut respecter le mètre, celeement et enforciement - 7112 le récit s’enchaîne mieux si on rattache le vers à ce qui précède et donne au Si la valeur de «although»: Et va les aventures querre . . . Si a tous jours jors esté croupiers «il cherche les aventures alors qu’il a toujours été fainéant» - 7213 supprimer le point virgule à la fin du vers, le v. 7214 est la principale de ja por rien que j’oie - 7337 et 7359 ajouter les majuscules à gaste capiele, c’est un nom propre - 7419 esfroi n’est pas une «disturbance», mais un «vacarme» - 7547 coste imprimer costé - 7603 coute pourrait être une forme de coitier plutôt que de couster: il bat le roncin pour qu’il aille plus vite. Foerster avait d’ailleurs corrigé en coite - 7857 modifier la traduction: «à condition que personne ne les en empêche» plutôt que «So that none of them were lost» - 8085 conreés ici n’est probablement pas «équipé», mais «arrangé», au figuré: «mal en point» - 8205 reces imprimer recés - 8290 bouier imprimer plutôt bovier «bouvier» - 8322 sor endroit imprimer s’orendroit et modifier la traduction - 8545 Garehes imprimer Garehés - 8582 majuscule à damedieu - 8652 ponctuer De Renebors. Et ce k’il pot / Les a de remanoir priiés. Il ne s’agit pas d’enfiler au mieux qu’il pot son vêtement de Renebors, mais de presser aussi bien que possible les invités à rester - 8804, 9352, 9557, 10473 espes imprimer espés - 8914 remes imprimer remés - 9285 ponctuer plutôt Mais quant ne puis, je remandrai - 9657 mettre un point à la fin du vers et supprimer le point 9659 après anguisseus. La construction me paraît être Que ke [«pendant que» . . .] Si avint - 9804 montés de puis ne semble pas pouvoir signifier «mounted men at arms with spears», la correction de Foerster montés de pris est préférable - 9928 remplacer le point par une virgule, l’action s’enchaîne - 10010 a quel ke paine imprimer a quelke p. - 10031 konques imprimer k’onques - 10500 baston de biaune Foerster, dans ses annotations, l’avait fait suivre d’un point d’interrogation, PVR explique qu’il s’agit d’une graphie pour baume, «here meaning balsam». Face à la rareté de personnages qui se promènent avec des «bâtons de baume», on pourrait être tenté d’éditer baston d’ebiaune «bâton d’ébène» - 10595-96 point après pris et virgule après espris: ils vont decachier (graphie pour deca[r]gier «décharger»? ) la venaison vers le fu («près du feu») - 10792 supprimer la virgule après ce, le COD n’est pas seulement ce, mais tout ce qui suit: ce k’il quidera . . . - 10812 Car il prioit si tres forment / Que nus aprocier ne le pooit «He begged them not to approach him». On subodore un problème de lecture sur le verbe prioit, qui doit être puoit. Tout au long du passage, il est question d’un personnage affecté de püors. C’est là la raison pour laquelle on ne peut s’approcher de lui - 10841 deut se rattache à doloir non à devoir, comme le suggère la traduction - 10869 Meriadues sans doute à imprimer Meriadués. La rime avec lués invite d’ailleurs à préférer passim pour cet adverbe la forme accentuée - 10949 outrément imprimer sans accent ou, encore mieux, corriger en outree- 299 Besprechungen - Comptes rendus ment - 11045 Lendemain imprimer L’endemain - 11266-71 ponctuation alternative: 11266 remplacer le point au milieu du vers par une virgule et faire débuter une nouvelle phrase avec La roïne au vers suivant. Le point après 11271 est, lui, à coup sûr nuisible, car la roïne est le sujet de semont - 11377 ne s’aseüre ne signifie pas «not feel secure», mais «ne pas s’attarder» - 11405 ne vi chevalier / Si tenist si chiere sa parole on attendrait Ki tenist . . . - 11406 majuscule à nicole, il s’agit de la ville de Lincoln - 11615 déplacer la virgule, l’incise est ce m’en dit - 11697 le legier hons est ici un «homme agile», non pas un «thin man» - 11942-43 dans cette énumération de chevaliers, après Uriens et li rois Arés, il y a un problème: li quans du pere Gerflet «the count of Gifflet’s father». Tout s’arrange si on imprime li quans Du, pere Gerflet. Girflet étant en effet toujours nommé filz Do dans la tradition - 12043-45 ponctuation: la nouvelle phrase commence 12044 Puis k’a cort . . ., car 12045 ne peut pas démarrer sur l’inversion Perdi il - 12131 Caradues imprimer Caradués - 12138 les routes boines et bieles de la Dame du Lac ne sont probablement pas ses «roads» mais ses «compagnies». Malgré les efforts de l’éditeur, dont la traduction a le mérite de rendre transparents les choix interprétatifs, le texte réserve quelques passages qui résistent, si bien que mon sentiment n’est pas bien éloigné de celui de Foerster, qui écrivait au terme de son introduction «Der Text selbst ist sehr nachlässig überliefert und [es] bleibt immer noch eine Zahl von Verderbnissen zurück, für die ich keine sichere Heilung wusste» (lxiii) 1 . Le premier pas vers la sortie de l’impasse sera une étude de la langue du scribe un peu plus poussée. Richard Trachsler ★ Marion Vuagnoux-Uhlig, Le couple en herbe. Galeran de Bretagne et L’Escoufle à la lumière du roman idyllique médiéval, Genève (Droz) 2009, 480 p. (Publications romanes et françaises 245) Cet ouvrage est issu d’une thèse en littérature médiévale, soutenue en juin 2007 à l’Université de Genève, et dont l’auteure a reçu le prix Hélène et Victor Barbour 2008. Perspective remise au jour, la notion d’idyllique médiéval avait perdu de son charisme auprès des critiques romanistes après les années 1930, au profit d’un autre point de vue: le réalisme médiéval, que R. Lejeune théorise en 1978 1 . Celle-ci donne un statut littéraire à la représentation du réel, en proposant un corpus de neuf romans qui lui semblaient correspondre à ce thème (et qui comprend les deux ouvrages analysés ici). La critique actuelle a tendance à prendre du recul sur cette notion de réalisme, qui dénote une volonté unique de reproduire la vie réelle sans tenir compte de la création littéraire et du prix du symbole au Moyen Âge. M. Vuagnoux-Uhlig se situe dans la mouvance de M. Zink, qui expose que la richesse fictionnelle, le jeu sur les formes littéraires et l’organisation sociale du roman ne reflètent pas la société réelle mais illustrent le fonctionnement de la littérature 2 . 300 Besprechungen - Comptes rendus 1 Je traduis: «Le texte a été transmis par un scribe négligent, et il reste un certain nombre de passages corrompus que je ne sais pas amender de façon certaine». 1 «Il ne s’agit donc plus d’étudier une littérature qui sacrifie à l’imitation de la réalité, mais bien d’observer l’installation du vraisemblable, sinon du réel, dans le choix de la matière», R. Lejeune, «Jean Renart et le roman réaliste au XIIIe siècle», GRLMA 4/ 1 (1978): 401. 2 M. Zink, «Une mutation de la conscience littéraire: le langage romanesque à travers des exemples français du XII e siècle», CCM 24 (1982): 3-27.