Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniPhilippe Gardy (ed.), «Le gai savoir de René Nelli», Revue des Langues Romanes 111, fascicule 2 (2007): 265-543.
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Marie-Claire Gérard-Zai
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Philippe Gardy (ed.), «Le gai savoir de René Nelli», Revue des Langues Romanes 111, fascicule 2 (2007): 265-543. Ce numéro spécial est en grande partie consacré à l’œuvre de René Nelli (1906-1982), poète, philosophe, historien, spécialiste des troubadours et du catharisme à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance (269-433); suivent des études de Cristina Noacco, «Le dévoilement du secret dans les récits mélusiniens de métamorphose» (437-52), de Jean Lacroix, «Une vision pré-dantesque du bien et du mal : l’Enfer et le Paradis de Raoul de Houdenc» (453-72), d’Élodie De Oliveira, «Vingt ans d’écriture sur Boudou. Essai de bibliographie analytique et critique (1984-2004)» (473-516). Le fascicule se termine par quelques recensions (519-39) et la liste des revues et ouvrages reçus par la Revue des Langues Romanes (541-43). En décembre 1985, un colloque avait été consacré à l’œuvre de René Nelli (dont les Actes ont été édités par Christian Anatole, René Nelli. Poésie et poétique) et avait abordé le sujet du poème et de la poésie chez l’auteur de Carcassonne. Pierre Gardy a décidé d’interroger à nouveau, vingt ans après, le gai savoir de René Nelli et de revenir sur la matière en s’efforçant de pénétrer plus avant les arcanes d’une écriture dont la réputation a toujours été de ne pas se livrer facilement à son lecteur. Les contributions mettent en lumière différents aspects de l’œuvre poétique contemporaine en occitan de René Nelli, omettant totalement son apport considérable à la connaissance des troubadours médiévaux et au catharisme des xii e et xiii e siècles. Jean-François Courouau, «La grâce et la splendeur du monde: René Nelli et Heinrich von dem Türlin» (275-90). L’auteur met en parallèle le recueil Arma de vertat de 1952 qui renferme un poème au titre étrange «Diu Crone» [la Couronne] et l’auteur germanique Heinrich von dem Türlin. Diu Crone est le titre d’un roman en moyen haut allemand composé de 30’000 vers aux alentours de 1210-1240, riche en scènes d’horreurs et de cruauté, sans dimension religieuse et métaphysique. Le contenu de ce long roman arthurien présente un certain nombre de points de rencontre avec le poème occitan de René Nelli. À la différence de la Quête du Saint Graal, le Graal ne revêt aucune signification symbolique, Heinrich von dem Türlin obéissant à un processus de sécularisation. Le mystère qui entoure le texte du poète occitan n’est pas dissipé, peut-être est-ce la figure dédoublée du poète carcassonnais fasciné par le motif du double et sensible à la magie d’un nom où résonnent les consonnes et la voyelle finale de son patronyme. Philippe Gardy, «René Nelli: émergence et métamorphoses du poème. À propos de la Tela d’aranha» (291-318). Si l’on observe la bibliographie imprimée de René Nelli, dressée par François Pic (1986), une certaine logique paraît s’imposer, celle du regroupement; elle laisse deviner un processus permanent de construction de recueils à partir de pièces isolées. Une seule pièce échappe à cette logique du recueil: il s’agit du poème intitulé La tela d’aranha [La toile d’araignée], texte relativement long, de structure complexe. La filiation esclarmondienne viendrait soutenir l’hypothèse qui ferait de ce poème un peu particulier dans l’œuvre occitane de René Nelli «une sorte de carrefour fatidique, où se rencontreraient les forces majeures qui, traversant sans relâche toute une vie, traversent également, tout aussi inlassablement, le poème en train d’émerger» (308). Dominique Billy, «René Nelli et le distique élégiaque» (319-66). Tous connaissent les compétences de Dominique Billy, éminent spécialiste de la métrique romane; le chercheur de Toulouse met son talent d’orfèvre au service de l’œuvre poétique occitane de René Nelli, en particulier au quatrain d’Epigramas (Per una Nuéit d’estiu, 1976) et au pseudo-huitain de l’Òda a Montsegur. L’étude est complétée par les remarques «Au travers des langues: l’autre versant, les traductions des quatrains et l’œuvre sœur: de Château où Dieu est un autre à l’Òda a Montsegur». La longue fidélité à son imitation du distique élégiaque à travers le quatrain rythmique «montre à quel point [l’] attachement de Nelli à ces formes était pro- 365 Besprechungen - Comptes rendus fond» (361). Avec ces redécoupages de la forme ancienne dont elle gommait la trop grande évidence pour afficher un «aspect novateur et énigmatique, à la fois familier au lecteur moderne et cependant étrange par son apparente gratuité» (362). Xavier Ravier, «Pour une lecture de l’Òda a Montsegur de René Nelli» (367-418). L’auteur tente de transmettre ce qu’a été pour lui l’expérience bouleversante de la lecture de l’Òda a Montsegur: un maître-texte dans lequel René Nelli, peu avant sa mort, a voulu rassembler tout ce qu’avait été la proximité qu’il avait établie avec un lieu d’exaltation, de pensée, à la fois de déchirement et d’assentiments métaphysiques. Sans y voir un discours testamentaire, «il a voulu nous pourvoir d’un texte qui en fait renferme toute son œuvre de penseur et de poète» (409). Philippe Martel, «Nelli et l’histoire occitane» (419-34). Dans cette communication, le regard est totalement différent: ce n’est plus la complexité ou la profondeur du poète occitan mais les positions de «l’ethnographe et de l’historien» qui sont analysées. Au cœur de toutes les préoccupations de René Nelli, nous trouvons le catharisme et l’occitanisme. Si l’ouvrage La vie quotidienne des Cathares en Languedoc de 1969, destiné à un large public, suscita des échos enthousiastes, ce n’est nullement le cas du pamphlet de 1978 Mais enfin qu’est-ce que l’Occitanie? L’observatoire de l’histoire professionnelle accueille fort mal ce texte. On lui reproche d’ignorer les travaux les plus récents et la grande revue méridionale, les Annales du Midi et de ne pas tenir compte des méthodes d’une histoire «qu’il prétend cependant écrire» (420), on pointe du doigt des inexactitudes, des lacunes, son anticléricalisme hargneux. D’autre part, l’évocation du contexte politique et les liens entre les grands lignages sont passés sous silence. Ce qui empêche René Nelli de se poser la question de la nature exacte du féodalisme en pays d’oc au Moyen Âge. En outre, le Carcassonnais utilise des paroles très rudes à l’égard du leader de l’occitanisme, Robert Lafont et des fêtes de 1972 et 1975 à Montségur; il parle de «quelques activistes de Montpellier . . ., dans une atmosphère qui tenait à la fois de la fête de l’Humanité, des pèlerinages de Lourdes et des rassemblements mystiques de Bénarès» (426). L’attitude de René Nelli, face au défi que représente la mise en forme d’une histoire occitane, renvoie à un certain nombre de limites: il n’est pas historien, mais philosophe, sa culture historique est celle d’un homme formaté par le récit national français et son instance sur l’événementiel, il ne possède pas l’outillage épistémologique qui lui permettrait de penser vraiment l’objet «histoire régionale occitane». On décèle la tension entre deux «Occitanies»: l’Occitanie virtuelle, rêvée, celle qui colle aux frontières de la langue et l’Occitanie vécue avec ses horizons familiers, ses lieux connus, ses hommes et ses femmes fréquentés depuis toujours. La véritable Occitanie de René Nelli, celle qu’il aime et connaît, c’est le département de l’Aude, autour de Carcassonne. Marie-Claire Gérard-Zai Iberoromania Pompeu Fabra (1868-1948), The Architect of Modern Catalan. Selected Writings. Selection and edition of texts and introduction by Joan Costa Carreras, Translation by Alan Yates, Prologue by Georg Kremnitz. Amsterdam/ Philadelphia (John Benjamins) 2009, xxxii + 240 p. Dass der hier besprochene Band nicht allein eine Anthologie von Schriften Pompeu Fabras in englischer Übersetzung darstellt, zeigt bereits ein erster Blick auf das Inhaltsverzeichnis. Schnell wird klar, dass das Buch Leben und Werk Fabras in einem vielfältigen Ansatz gerecht werden will. Zunächst wären in diesem Zusammenhang eine Reihe kurzer Vorworte 366 Besprechungen - Comptes rendus
