eJournals Vox Romanica 69/1

Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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2010
691 Kristol De Stefani

Marie-Christine Varol Bornes, Le judéo-espagnol vernaculaire d’Istanbul. Étude linguistique, Berne (Peter Lang) 2008, 578 p. (Sephardica 4)

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2010
Marc  Kiwitt
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In der General Estoria ist hingegen die Tendenz auszumachen, möglichst das gesamte etymologische Wissen der Vorlage zu bewahren. Zu diesem Zweck werden etymologische Erklärungen formuliert, die insgesamt aufwendiger sind als diejenigen der Quellen, denn zusätzlich zum fremdsprachlichen Benennungselement muss auch noch eine Übersetzung (Benennungselementsbedeutung) ins Kastilische angegeben werden (396). Durch die Absicht, «möglichst viel Wissen zu sammeln und dieses detailliert in der Volkssprache wiederzugeben» (432) soll das Kastilische als Sprache der Wissenschaft ausgewiesen werden. Die beiden Modelle legen Zeugnis ab von der Bedeutung der etymologischen Texterklärungen im Rahmen der Entstehung der kastilischen Schriftprosa im 13. Jahrhundert, von der ich vor mehr als einem halben Jahrhundert in meiner eigenen Dissertation gehandelt habe. Gerold Hilty ★ Marie-Christine Varol Bornes, Le judéo-espagnol vernaculaire d’Istanbul. Étude linguistique, Berne (Peter Lang) 2008, 578 p. (Sephardica 4) Dans Le judéo-espagnol vernaculaire d’Istanbul, qui constitue l’un des trois volumes de la thèse de l’auteure, soutenue en 1992, Marie-Christine Varol Bornes nous livre les fruits d’environ dix-sept ans de recherches sur le terrain. Arrivée à Istanbul en 1975 (22), elle dut d’abord gagner la confiance des locuteurs, réticents dans un premier temps à participer à une enquête linguistique, avant de pouvoir procéder à l’enregistrement d’entretiens, qui furent pour la plupart effectués entre 1979 et 1992 à Istanbul 1 et entre 1984 et 1986 en France (46-50). Au total, quatre-vingts personnes, dont quarante s’exprimaient principalement en judéo-espagnol, furent enregistrées. Sur la base des riches matériaux récoltés, l’auteure établit un corpus de référence concernant principalement quinze locuteurs nés entre 1893 et 1955, sur lequel se fonde la majeure partie de son étude (50-60). L’intégralité du travail s’articule autour de la notion d’expressivité, comprise dans un sens large, qui s’avère féconde pour l’analyse des faits linguistiques relevés. C’est à juste titre qu’une place centrale est accordée aux phénomènes de contact de langues reflétant les nombreuses influences - ladino (variété calque du judéo-espagnol employée dans les traductions de la Bible et de textes liturgiques), italien, grec, français, turc, hébreu, araméen, espagnol péninsulaire moderne et, en moindre mesure, anglais et arménien - auxquelles était exposé le judéo-espagnol d’Istanbul sous des formes diverses au cours de son histoire, dont les grandes lignes sont retracées au chapitre 1 (Le judéo-espagnol et les langues de contact, 69-88). Il est à souligner en particulier que le traitement des phénomènes liés au contact de langues ne se limite pas à l’inventorisation d’emprunts lexicaux obvies, mais englobe également les formes à morphologie mixte (123; 133; 151; 158; 163; 179-206 etc.), les calques syntaxiques (235-63) et lexicaux (327-28; 346-47), ainsi que les fonctions stylistiques de l’alternance de codes (440-61). La partie principale du livre (89-462) adopte un plan classique en passant en revue successivement des phénomènes relevant de la phonétique, de la morphologie, de la syntaxe, du lexique et de la stylistique. Le chapitre 2 (L’expressivité au niveau phonétique, 89-110) présente l’inventaire des phonèmes du judéo-espagnol d’Istanbul sous forme d’un tableau (89) et met en relief un certain nombre de phénomènes de phonétique historique, dont le maintien du f initial 375 Besprechungen - Comptes rendus 1 D’après M.-C. Varol, Manuel de judéo-espagnol. Langue et culture, Paris 7 1998, les entretiens enregistrés en Turquie furent effectués entre 1974 et 1986 (cité ci-après comme Varol 1998). remplissant une fonction intensive (91) 2 , la métathèse du nexus -rd-, caractéristique du judéo-espagnol d’Istanbul 3 , ainsi que les conditions du maintien de cette séquence (91-92), et la désonorisation occasionnelle d’occlusives (92-93). Sont également abordés des phénomènes d’articulation intensive (gémination de consonnes, allongement de voyelles, déplacement de l’accent) et le phonétisme des emprunts lexicaux. La description du développement du h turc dans les emprunts (100-03) aurait pu être clarifiée davantage par l’emploi systématique de l’API ou par une identification articulatoire précise des sons traités, en particulier pour le bénéfice du non-spécialiste en phonétique diachronique turque, qui ne discernera pas toujours immédiatement à quels sons l’auteur fait référence en affirmant p. ex. que «le h turc note en réalité deux sons: l’un sourd, l’autre sonore . . . À l’heure actuelle, en turc, il est difficile de savoir lequel des deux sons est en jeu pour chaque terme» (100). Le chapitre sur la phonétique est clos par une section très intéressante mettant en relief l’exploitation du phonétisme dans les proverbes, les expressions figées (p. ex. kale ke te kazes Kalina, littéralement ‘il faut que tu te maries, Kalina’, 108) et les jeux de mots (p. ex. l’emploi de ravanó ‘radis, creux, crétin’ au lieu de rabino ‘rabbin’, 109). Le chapitre 3 (L’expressivité au niveau morphologique, 111-229) ne prétend pas fournir une description exhaustive de la morphologie du judéo-espagnol d’Istanbul - ainsi omet-il la flexion verbale et pronominale, dont on trouvera les paradigmes entre autres dans Subak 1906: 134-38, Wagner 1914: 119-24; 126-35, et Varol 1998: 39-43; 59-60 et passim - mais se concentre en premier lieu sur les phénomènes de morphologie dérivationnelle, parmi lesquels nous citerons, à titre d’exemple, les formes verbales en a- (113-14), l’emploi du préfixe nominal turc mdans des syntagmes à base nominale redoublée, tels que vendedores mendedores ‘des vendeurs et des gens comme ça’, que l’auteur rapproche à juste titre de l’emploi de shmen yiddish (123-24) 4 , ainsi que l’extraordinaire richesse en suffixes nominaux (126-276) hérités de l’espagnol péninsulaire ou empruntés au turc (129: -ané, -aná, du turc hane, dans des désignations d’établissements, p. ex. pichaná ‘toilettes’, formé à partir du verbe pichar ‘uriner’; 133-34: -cí / -çí dans des noms de métiers, p. ex. arena-cí, ‘vendeur de sable à récurer’; 158: -o ğ lu ‘fils de’, p. ex. mamzero ğ lu ‘fils de bâtard’, dont la racine est empruntée à l’hébr. mamzer ‘bâtard’, Jastrow 794b 5 ), au grec (131: -atchi dans les anthroponymes, prob. du gr. άκης ) ou à l’hébr. (151-52: -im comme suffixe collectif, du pluriel hébr. -im, p. ex. ladronim de Balat ‘bande de voleurs de Balat’; 163: -ud, de l’hébr. -u ṯ , p. ex. haraganud ‘paresse’). Un traitement détaillé est accordé aux problèmes complexes des formes verbales empruntées au turc (179-95). Ce chapitre aborde enfin les valeurs sémantiques et stylistiques du nombre (209-23), ainsi que certains phénomènes liés au genre nominal, dont la générisation des emprunts (223-29). Au chapitre 4 (L’expressivité en syntaxe, 231-88), l’auteur analyse d’abord l’emploi d’un certain nombre de structures héritées de l’espagnol péninsulaire (232-35), pour s’attaquer ensuite à la tâche délicate de démêler, au niveau syntaxique, les structures calquées sur l’hébreu à travers le ladino (235-54), sur le turc (254-61) et sur le français (261-63). Enfin sont passées en revue certaines autres structures syntaxiques à fonction intensive (263-86). 376 Besprechungen - Comptes rendus 2 Le même phénomène est décrit par M. L. Wagner, Beiträge zur Kenntnis des Judenspanischen von Konstantinopel, Wien 1914: 100-01 (cité ci-après comme Wagner 1914). 3 Cf. J. Subak, «Zum Judenspanischen», ZRPh. 30 (1906): 129-85, ici: 171-72 (cité ci-après comme Subak 1906). 4 À ce sujet cf. par ex. M. Southern, Contagious Couplings. Transmission of Expressives in Yiddish Echo Phrases, Westport 2005: 13-30. 5 Les sigles employés ici sont ceux du Dictionnaire étymologique de l’ancien français (DEAF) et peuvent être identifiés grâce à sa bibliographie accessible en ligne à l’adresse www.deaf-page.de. C’est au chapitre 5 (L’expressivité lexicale, 289-400) que le lexicographe trouve une mine de renseignements. L’auteur traite en particulier un certain nombre d’archaïsmes et d’arabismes hérités de l’espagnol péninsulaire (291-96), l’évolution sémantique des mots hérités (296-309), différents types de création lexicale (309-24), ainsi que les emprunts lexicaux à l’hébreu et à l’araméen (326-40) 6 , au turc (340-56), au français (356-76), à l’italien (376-85), au grec (385-95), à l’anglais (395-96), à l’arménien (396) et à l’espagnol moderne (396-97). Les indications lexicologiques succinctes ne sont pas toujours entièrement satisfaisantes: les définitions sont en partie componentielles (331: Roch Hodech ‘premier jour du mois lunaire, néoménie’), en partie synonymiques (336: hechboncí ‘calculateur’), et en partie absentes (330: meldar Chevoá), les étymons des emprunts ne sont indiqués que çà et là, il n’y a généralement pas de renseignements sur les valences verbales et les catégories grammaticales (l’intégration de l’article défini dans les lemmes et dans les définitions permet toutefois de tirer des conclusions sur le genre des substantifs traités, p.ex. 334 la nekevá ‘l’épouse, la femme’), aucun contexte n’est fourni pour les mots traités, et les dictionnaires de référence ne sont cités qu’occasionnellement. Quelques points de détail: le sens de ‘bonne action’ relevé pour mizvá parmi les «emprunts à l’hébreu changeant de sens» (328) existe déjà pour l’hébr. rabbinique mi ṣ wah (voir p.ex. Jastrow 823b); l’emploi de l’aram. bar minan ‘loin de nous’ pour «éloigner un propos funeste», cité dans la même catégorie, est attesté dans les textes rabbiniques médiévaux et aussi dans la littérature hébraïque d’Espagne 7 ; l’emploi de be ṯ haḥ ayyim (> judéo-esp. bedahayím), littéralement ‘maison de la vie’, pour ‘cimetière’ (329) est également documenté en hébreu (cf. EJ 2 4,538a); silihot (< hébr. s ə li ḥ o ṯ , pl. de s ə li ḥ ah) ne signifie pas ‘prières récitées à l’aube’ (330), mais ‘prières de pénitence récitées pendant le mois précédant le Nouvel An juif, généralement entre minuit et l’aube’ (Jastrow 994b); le sens de (dizir) berahá (< hébr. b ə rak ¯ ah) ne nous semble pas signifier ‘(dire) la prière’ (330), mais plutôt ‘(dire) une bénédiction’ (cf. Jastrow 195b); chehiyanu (< hébr. šehe ḥ eyanu ‘qui nous a donné la vie’) n’est pas une «bénédiction tirée d’une prière», mais le nom d’une bénédiction récitée au début de fêtes religieuses et lors d’occasions particulières 8 ; pidyón (formation elliptique créée à partir de l’hébr. pi ḏ yon ha-ben, littéralement ‘rédemption du fils’, Jastrow 1137a) signifie plus précisément ‘cérémonie de rédemption rituelle du premier-né auprès d’un Kohen’; l’hébr. mi ḏ raš ne signifie pas ‘passage d’un texte religieux’ (332), mais ‘étude’ et ‘commentaire homilétique de la Bible’ (Jastrow 735b); l’explication de l’emploi du judéo-esp. midrach comme désignation de la salle de prière par une métonymie ‘lieu où on lit le midrach’ n’est pas convaincante: il s’agit plus vraisemblablement d’une formation elliptique à partir 377 Besprechungen - Comptes rendus 6 S’il est légitime de traiter ensemble les emprunts à l’hébreu et ceux à l’araméen dans la mesure où ils sont issus d’un même canon textuel, le choix du terme «hébraïco-araméen biblique et michnique» (326) pour désigner les deux langues prêteuses nous semble peu heureux. S’il est sans doute vrai que la distinction entre l’hébreu et l’araméen n’est «pas opératoire pour l’ensemble de la communauté qui ne connaît ni l’hébreu ni l’araméen en tant que langues», elle reste pertinente pour le linguiste, et la restriction aux variétés biblique et michnique s’applique à l’hébreu mais non à l’araméen (le petit corpus d’araméen biblique - 250 versets environ - n’a guère donné lieu à beaucoup d’emprunts; ce sont plutôt les variétés judéo-araméennes du Targoum et du Talmud babylonien qui nous semblent constituer les principales sources d’emprunts: cf. p. ex. mare de atrá ‘rabbin chargé d’un district religieux’ (331) < aram. babylonien mñr ē d ə -’a ṯ rñ ‘id.’, cf. D. Bunis, A Lexicon of the Hebrew and Aramaic Elements in Modern Judezmo, Jérusalem 1993: 327b [cité ci-après comme Bunis 1993]). 7 Cf. p. ex. Joseph Albo (ed.), Sefer ha- ʿ Iqqarim, Pressburg 1853: 4,51 (Espagne, 1 re m. XV e s.). 8 Cf. p.ex.Talmud Bab¯ li, édition électronique par A. Fraenkel et al. (ed.), Bar Ilan Judaic Library Project, Ramat Gan 14 2006 [sur la base de l’édition Romm, Vilna 1835-86], Bərak¯ oṯ 37b; 54a; 58b et passim. d’un emprunt à l’hébr. be ṯ mi ḏ raš, littéralement ‘maison d’étude’, désignation courante de la synagogue (Jastrow 735b); rachón (334), défini ‘dezeo’ [! ], manque dans Bunis 1993 (fautil lire ratsón (< hébr. ra ṣ on ‘désir’, Jastrow 1492b; Bunis 1993: 414a? ); lag laumer (< hébr. lag la- omer), qui ne signifie pas ‘période proche de la semaine de Pâque’ (339), mais ‘fête mineure célébrée le 33 e jour de la période entre la Pâque et la Pentecôte juives’, est attesté en judéo-espagnol dès 1909 (Bunis 1993: 272a) et ne constitue donc pas le meilleur exemple pour illustrer un «phénomène récent» d’emprunts à l’hébr. moderne s’amplifiant «avec les contacts fréquents qu’entretiennent les locuteurs avec l’état d’Israël» (ibid.), même si le mot a été relevé chez une locutrice ayant une bonne maîtrise de l’hébr. moderne; aver ‘air’ (388), emprunté à l’hébr. awir ‘id.’ (Jastrow 24b), qui est cité parmi les emprunts au grec, serait plutôt à classer parmi les éléments hébreux, même si le terme hébr. fut lui-même emprunté au grec ἀήρ ‘id.’ à l’époque michnique ou talmudique (cf. p.ex. Leslau 50b s. ayyar). Au sujet de ahrandas ‘perle de fantaisie, verroterie’, emprunté non pas au gr. άχραντος ‘pur’ (Sophocles 291b), mais au gr. mod. χάνδρα ‘perle en verre’ 9 , cf. également Subak 1906: 178; Wagner 1914: 155; sur kukuvaya ‘vieille femme (assez méchante)’ (< gr. κουκκοβάγια ‘chouette’, Dimitrakos 1936-53: 4078b) cf. Wagner 1914: 155. Le chapitre 6 (Stylistique et expressivité, 401-63) aborde entre autres les expressions imagées (403-11), les périphrases euphémistiques, les bénédictions et les malédictions (411-14), les fonctions stylistiques de différentes structures syntaxiques (415-29), des structures exclamatives et interrogatives (431-35), l’usage des proverbes (436-40), et le recours à l’alternance codique du judéo-espagnol avec l’hébreu, le français, le turc, le grec et l’italien (440- 61). Un point mineur: le début de la prière en hébr. mi še-berak ¯ ab ¯ o ṯ enu, emprunté sous la forme mechiberá avotenú (442), ne signifie pas ‘bénédiction à nos pères’, mais ‘celui qui a béni nos ancêtres’ (voir p. ex. EJ 2 14,316). Les annexes présentent des extraits des entretiens enregistrés (485-504), qui constituent des échantillons précieux de la variété de judéo-espagnol décrite dans l’ouvrage et dont on peut regretter la brièveté, ainsi qu’un plan d’Istanbul. La mise en garde introduisant l’Index, avertissant le lecteur que «les indications de page peuvent avoir été décalées d’une page (en plus ou en moins)» (517) témoigne d’un traitement éditorial que l’on aurait pu souhaiter plus soigné. Les quelques remarques critiques formulées ici ne diminuent toutefois en rien la valeur considérable du travail présenté par Marie-Christine Varol Bornes. En même temps que de fournir de précieux matériaux tant à la linguistique romane qu’à l’interlinguistique des langues et variétés juives, à la linguistique de contact et à l’étude de la culture sépharade des Balkans, son ouvrage répond à un desideratum plus pressant: Robert Dixon a identifié la documentation des langues et variétés en danger de disparition et dépourvues de descriptions adéquates comme l’une de tâches centrales de la linguistique actuelle 10 , et si l’on peut encore souhaiter vidas largas au judéo-espagnol d’Istanbul, il faut néanmoins constater que l’état de langue décrit par Marie-Christine Varol n’est déjà plus l’état actuel (22-24). Ainsi son ouvrage apporte-t-il une contribution à la préservation d’une partie du patrimoine linguistique et culturel mondial. Il reste à souhaiter que les deux autres volumes de la thèse de l’auteur seront eux aussi bientôt mis à la disposition de la communauté scientifique 11 . C’est 378 Besprechungen - Comptes rendus 9 Cf. D. Dimitrakos, Μέγα Λεξικόν Όλης της Ελληνικής Γλώσσης , Athènes 1936-53: 7785b (cité ci-après comme Dimitrakos 1936-53). 10 Cf. R.M.W. Dixon, The Rise and Fall of Languages, Cambridge 1997: 135-38. 11 On pourrait éventuellement envisager une publication en ligne prenant comme modèle des projets tels que l’archive sonore des langues sémitiques SemArch (www.semarch.uni-hd.de) et l’archive du yiddish parlé EYDES (www.eydes.org), qui permettrait, outre la publication des transcriptions, la préservation des enregistrements originaux. notamment «le tome des entretiens enregistrés, transcrits et annotés» (21), qui compléterait de manière très avantageuse la présente publication. Ses «notes en bas de page donnant l’origine du terme, sa forme originale . . . et son sens en judéo-espagnol, parfois l’écart de sens entre langue prêteuse et judéo-espagnol» (21) pourront servir de base à l’établissement d’un glossaire 12 . Marc Kiwitt ★ Ernesto González Seoane/ Antón Santamarina/ Xavier Varela, A lexicografía galega moderna. Recursos e perspectivas, Santiago de Compostela (Consello da Cultura Galega/ Instituto da Lingua Galega) 2008, 425 p. Se ben é certo que en linguas coma o galego poucos eidos lingüísticos acadaron un desenvolvemento pleno e abondo satisfactorio, tamén o é que a ciencia lexicográfica, nomeadamente a través das variantes diatópicas, foi un dos terreos que máis cultivadores tivo no último terzo do século XX. Máis dunha xeración de investigadores galegos foi seducida pola riqueza, variedade e singularidade das nosas verbas, polo que non é de estrañar que cada certo tempo agromen obras destas características que pretendan dar conta do que está feito e do que se quere seguir facendo. O presente volume ten un deseño editorial composto por un limiar e tres grandes bloques. No limiar os editores dan conta das dezanove achegas que constitúen a obra e comentan brevemente as principais cuestións que debulla cada unha delas. Os tres bloques temáticos en que se agrupan as contribucións son os seguintes: I. Historiografía e metodoloxía lexicográficas. II. Recursos e proxectos lexicográficos. III. A lexicografía académica. A distribución e o rótulo destes bloques puido obedecer aos traballos de que se dispoñía para este volume (a posteriori), ou determinarse sabendo que temas habían de se tratar (a priori) en función do seu interese para a lexicografía galega e para cubrir baleiros neste campo da investigación (por exemplo a confección dun dicionario histórico), ou finalmente establecerse conxugando outros criterios. Parece que había unha estrutura preconcibida e unha libre elección de tarefa por parte dos especialistas participantes. Imos ver de xeito comentado varios dos principais fíos que tecen estes bloques, algúns dos que para nós resultan máis sobranceiros e que, dunha ou doutra maneira, se len regularmente, con máis ou menos variantes, en moitos tratados de lexicografía actual. Comprobamos que no primeiro agrupamento foron incluídos traballos de especialistas de fóra do país galego que dan a coñecer ao público o seu labor cotián en macroproxectos dicionarísticos. Aluden ás dificultades coas que se foron atopando á hora de redactaren dicionarios, para que así novas empresas destas características poidan contar con coñecementos útiles que lles axuden a solventar problemas que ás veces xa veñen de vello. Estas experiencias resultan moi proveitosas, se ben botamos en falla a presenza de contribucións procedentes do ámbito anglosaxón e do francés, que empregan métodos e técnicas, posúen recursos e proxectos, sempre imitados e aínda non superados polas outras «escolas» de le- 379 Besprechungen - Comptes rendus 12 Ce dernier gagnerait à s’appuyer, mutatis mutandis, sur les réflexions de méthode menées en glossairistique galloromane: cf. par exemple J.-P. Chambon, «Lexicographie et philologie: réflexions sur les glossaires d’éditions de textes (français médiéval et préclassique, ancien occitan)», RLiR 70 (2006): 123-42, et A. Thibault, «Glossairistique et littérature francophone», RLiR 70 (2006): 143-80.