Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniYasmina Foehr-Janssens, La Jeune Fille et l’amour. Pour une poétique courtoise de l’évasion, Genève (Droz) 2010, 223 p. (Publications romanes et françaises 249)
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Alain Corbellari
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stellen, was im übrigen insbesondere für die Arbeitsweise des mir durch seine Veröffentlichungen bestens bekannten O. Collet auch nicht anders zu erwarten ist 2 . Den Texteditionen geht eine knappe, nach meinem Urteil zu knappe «Introduction» (9-38) voran, die kurz über die biblische Gestalt der Maria-Magdalena, die um ihre Person gewobene Legende sowie die von den Herausgebern getroffene Textauswahl und ihre Editionsprinzipien informiert und die am Ende eine Auswahlbibliographie bietet. In den bibliographischen Einträgen ist es sehr bedauerlich, dass bei den angeführten Zeitschriftenaufsätzen oft die Angabe der Seitenzahlen fehlt.Auch wäre eine detaillierte Darstellung der Legende der Maria-Magdalena wünschenswert gewesen. Und bei der Ermittlung der Quellen der summarisch genannten Einzelelemente dieser Legende ist es natürlich unsinnig zu sagen, dass der Bericht über den eremitischen Rückzug der Heiligen «rejoue des éléments de la vie même de Marie-Madeleine» (21). Worauf sonst als auf das Leben einer heiligen Person soll sich die Legende über sie in erster Linie stützen? Am Ende der Texteditionen finden sich dann nach kurzen, sehr überzeugenden Darlegungen zur «Iconographie» (651-58) mehrere listenförmige Übersichten und Indices. Dabei ist auch ein «Index lexical» (697-701), in dem nur die Wörter verzeichnet werden, die in den Einleitungen der 28 Texteditionen kommentiert worden sind. All diese Übersichten sind sicherlich mit enormer Arbeitsintensität und Sorgfalt erstellt worden. Ich frage mich aber, welchen Nutzen sie für den Leser haben. Es wäre viel sinnvoller gewesen, darauf zu verzichten (dann hätte man auch genügend Raum zur Verfügung gehabt) und statt des «Index lexical» ein detailliertes Glossar zu bieten. Vielleicht ist damit aber auch zu viel erwartet. Wenn ich auch einige wenige kritische Bemerkungen angeführt habe, bleibt festzuhalten, dass Collet und Messerli eine gekonnte Textausgabe vorgelegt haben. Es ist zu hoffen, dass die zukünftige Forschung der romanistischen Mediävistik auf dieser soliden Basis weiterarbeiten wird. Es sind noch zahlreiche Bereiche zu erkunden (Ausarbeitung und Verbreitung der Legende, Techniken der «réécriture», Quellenanalyse zu jeder der 28 Versionen, Entwicklung des Französischen u. a. m.). Arnold Arens ★ Yasmina Foehr-Janssens, La Jeune Fille et l’amour. Pour une poétique courtoise de l’évasion, Genève (Droz) 2010, 223 p. (Publications romanes et françaises 249) Yasmina Foehr-Janssens (YFJ) poursuit à travers ce nouvel ouvrage une quête d’une grande cohérence, entamée avec Le Temps des fables (Champion, 1994) et poursuivie avec La Veuve en majesté (Droz, 2000). Il est peut-être aventuré de parler de trilogie, car YFJ n’a sans doute pas dit ici son dernier mot. Néanmoins, La Jeune fille et l’amour, qui est le plus bref mais non le moins dense de ses trois livres, marque à n’en pas douter un point d’orgue dans sa réflexion, osant s’attaquer à des classiques intimidants de la littérature du XII e siècle après avoir, si l’on ose dire, testé sa méthode sur des corpus moins frayés. Le Temps des fables était en effet focalisé sur l’injustement négligé Roman des Sept Sages, que YFJ remettait, du coup, magistralement en lumière, en y décelant une «autre voie du roman», celle du «roman de clergie», parallèle au «roman de chevalerie». Partant d’un corpus proche, puisque comprenant entre autres le Roman de Cassidorus, qui est une continuation du Roman des Sept Sages, YFJ explorait ensuite dans La Veuve en majesté le thème de la femme 317 Besprechungen - Comptes rendus 2 Zu dessen zahlreichen bis zum Jahre 2000 vorgelegten Publikationen und deren hoher Qualität cf. meine hier erschienene Rezension (VRom. 91 (2002): 322s.). innocente et entamait une interrogation (qui était encore en grande partie implicite dans le précédent livre) sur la place et le discours de la femme dans la littérature narrative du Moyen Âge central. La Jeune fille et l’amour suit donc logiquement cette enquête en revenant un bon siècle en arrière et en essayant de saisir, si l’on ose dire à l’état naissant, les plus anciennes traces d’un discours littéraire vernaculaire de et sur la femme amoureuse. Par là, YFJ s’impose comme une des très rares médiévistes francophones à avoir apporté une pierre significative à la construction des «études genre», domaine en grande partie colonisé par les critiques anglo-saxons. Le parcours de La Jeune fille et l’amour (titre ouvertement démarqué de celui, évidemment lui-même emprunté à Schubert, du livre de Jean Wirth, La Jeune fille et la mort, consacré la peinture allemande du XVI e siècle) est organisé, après une longue introduction à la fois théorique et prospective, en cinq chapitres traitant tour à tour de Pyrame et Thisbé, de Floire et Blanchefleur, du Tristan de Thomas, de Chrétien de Troyes et de Marie de France. Chaque chapitre met en résonance les personnages déjà vus avec ceux qui y sont glosés, si bien que l’apparence monographique des diverses sections se résout dans une progression si naturelle et logique que YFJ peut même se passer de partie conclusive, sans que son ouvrage donne pour autant l’impression de se terminer en queue de poisson. Outre cette fluidité et cette économie de moyens, signe évident de haute maturité critique, ce qui frappe dans l’écriture de YFJ c’est l’allure à la fois prudente et assurée de sa démarche (on aura relevé la captatio, d’une ambiguïté toute bédiériste: «Ce livre prétend traiter d’un sujet sans réelle consistance», 13) et le dialogue constant qu’elle entretient avec la critique qui l’a précédée. Au sein de celle-ci, une place de choix est faite à ses collègues et prédécesseurs genevois, inscrivant son livre dans le droit sillage d’une «école de Genève» dont elle illustre par là - ainsi Diogène prouvant le mouvement en marchant - la pérennité. (La langue, très maîtrisée et toute starobinskienne, avec ses «tout se passe comme si», en témoigne également.) Christopher Lucken (à propos de Pyrame et Thisbé), Charles Méla, Jean-Charles Huchet, Jean-Yves Tilliette, Roger Dragonetti sont ainsi tour à tour sollicités, quitte à être parfois infléchis: osera-t-on parler de «meurtre du père» lorsque YFJ reproche, de manière convaincante, à Charles Méla son «androcentrisme» qui «ne fait que renforcer l’assimilation traditionnelle du féminin à l’amour comme objet plutôt que sujet du discours» (23)? La critique faite à Dragonetti selon qui les personnages royaux sont toujours les arbitres des Lais de Marie de France (196) va au fond dans le même sens, et là aussi, YFJ nous convainc pleinement. Enfin, elle révoque en doute, tout en s’appuyant sur elle, une autre caution helvétique, et non des moindres: celle de Denis de Rougemont qui «ne remet pas en question» l’alternative de la conjugalité et de la mort, ce qui «dessine donc, en creux, en l’excluant, l’espace utopique d’une parole amoureuse qui ne se laisserait pas assujettir à une dialectique du destin, heureux ou malheureux» (18). De l’«initiative» (53) prise par Thisbé à Chrétien de Troyes chez qui «la quête des demoiselles répond en mineur à celle des chevaliers», si bien que «la dialectique infinie de l’appel et de la réponse rend indécidable qui de l’appelant ou de l’appelé a l’initiative de la parole» (178), en passant par Floire et Blanchefleur, «héros tout-puissants parce que tout innocents» (111) et l’Iseut de Thomas vue comme «l’actrice principale d’une esthétisation de la mélancolie amoureuse» (42), les analyses sont toujours subtiles, car au plus près du texte, sans peser inutilement ni se payer de termes obscurs. L’évitement du Tristan de Béroul et du Conte du Graal (YFJ se concentrant essentiellement, chez Chrétien, sur Le Chevalier au Lion et Le Chevalier de la Charrette) laisse planer un doute sur les intentions de l’exégète: ces romans démesurément glosés l’ont-ils intimidée ou n’y a-t-elle simplement rien vu qui pût renouveler la problématique de son ouvrage? La réponse se lira peut-être dans un futur livre de YFJ . . . 318 Besprechungen - Comptes rendus Le fait, enfin, que l’ouvrage se termine sur Marie de France ne doit pas étonner, mais YFJ a besoin ici de toute sa finesse pour ne pas reconduire à propos de l’auteur(e? ) des Lais des stéréotypes mis à mal par la critique moderne. Voyant dans son œuvre une «exception», dans la mesure où «les héros de Marie de France font l’expérience du couronnement de leurs vœux malgré la nature contestable, au regard de la loi matrimoniale, de leurs aventures» (179), elle se trouve en effet confrontée à la tentation d’essentialiser le féminisme de son écriture; de là une note un peu gênée destinée à relativiser, à une page de la fin de l’ouvrage (203), la fin de non-recevoir exprimée par Jean-Charles Huchet face à l’idée que la supposée (mais invérifiable) appartenance de Marie au sexe féminin ait quelque rapport que ce soit avec son écriture. Il n’y a cependant pas de honte à soutenir que les positions tranchées du structuralisme ont parfois appauvri, en la désincarnant excessivement, la critique de la littérature! D’autre part, YFJ n’a peut-être pas assez pris garde à un danger corollaire, lié au caractère hypothétique de la construction même du recueil de Marie: les douze lais du manuscrit H forment une collection admirablement cohérente et induisent l’irrésistible tentation de faire d’Eliduc - le plus long et le dernier texte du recueil -, celui qui, en même temps, en livre la clé dernière; mais ce manuscrit reste isolé dans une tradition par ailleurs extrêmement maigre. Aussi lumineuse que soit le conclusion de YFJ, pour qui «l’épouse d’Eliduc inaugure un dépassement de la jalousie [et] renverse le rôle d’Iseut aux Blanches Mains, mais aussi de tous les envieux d’une manière générale, et surtout des maris jaloux» (203), il ne faut donc pas oublier qu’elle se fonde sur des paris herméneutiques dont le support codicologique reste fragile. Au problème de l’unité du corpus s’ajoute en effet celui de la datation des Lais par rapport au Tristan de Thomas. Argumentant l’antériorité de ce dernier en raison de la fameuse scène de la tempête qu’elle considère comme imitée par Marie dans Eliduc (198), YFJ voit dans ce dernier texte, comme le montrait la citation précédente, une claire réponse au texte tristanien. Mais, au fond, Thomas aurait pu s’inspirer de Marie en cet épisode précis de la tempête (dont il ne faut d’ailleurs pas oublier l’intertexte wacien) sans que la dette globale de Marie envers une matière tristanienne diffuse ne soit moindre. Livre qu’il convient de lire lentement, car il dessine avec patience et modestie des allées nouvelles dans des textes que l’on croit bien connaître, La Jeune fille et l’amour offre enfin aux études genre francophones le livre de référence qu’elles attendaient dans le domaine de la littérature médiévale. Alain Corbellari ★ Carl F. Barnes (ed.), The Portfolio of Villard de Honnecourt (Paris, Bibliothèque nationale de France, MS FR 19093). A New Critical Edition and Color Facsimile. Glossary prepared by Stacey L. Hahn, Farnham (Ashgate) 2009, xxvi + 266 p. Um es gleich vorwegzunehmen: Diese Ausgabe (DEAF-Sigel: VillHonB), die erste mit kompletter Faksimile-Reproduktion seit Hahnlosers Ausgabe aus dem Jahr 1935 1 , ist zumindest aus historischer und kunsthistorischer Sicht nun die maßgebliche Edition des Werkes von Villard de Honnecourt. Carl F. Barnes, der Herausgeber, beschäftigt sich seit über 40 Jahren mit dem Text und ihm verdanken wir neue Einblicke in das Werk. Zudem sind die Faksimile-Abbildungen, im Originalformat wiedergegeben, von ausgezeichneter Qualität. Leider entspricht die Güte der philologischen und lexikologischen Aufarbeitung der sprachlichen Elemente nicht der der historischen und kunsthistorischen Analyse, was auf 319 Besprechungen - Comptes rendus 1 Diese Ausgabe wurde 1972 nochmals gedruckt. DEAF-Sigel: VillHonH 2 .
