eJournals Vox Romanica 70/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2011
701 Kristol De Stefani

Maria Svensson, Marqueurs corrélatifs en français et en suédois. Étude sémantico-fonctionnelle de d’une part . . . d’autre part, d’un côté . . . de l’autre et de non seulement . . . mais en contraste, Uppsala (Uppsala Universitet) 2010, 332 p. (Romanica Upsaliensia 79)

121
2011
Olga  Inkova
vox7010364
Maria Svensson, Marqueurs corrélatifs en français et en suédois. Étude sémantico-fonctionnelle de d’une part . . . d’autre part, d’un côté . . . de l’autre et de non seulement . . . mais en contraste, Uppsala (Uppsala Universitet) 2010, 332 p. (Romanica Upsaliensia 79) L’ouvrage recensé, une thèse de doctorat soutenue à l’Université d’Uppsala en septembre 2010, a pour objectif la description contrastive suédois-français des trois marqueurs corrélatifs qui figurent dans son titre. L’ouvrage se compose d’un bref avant-propos, d’une introduction (1) de deux pages, qui décrit les buts principaux de l’étude, de quatre chapitres théoriques dans lesquels l’auteure présente les principales notions terminologiques (ch. 2 de 20 pages), l’état actuel des recherches sur la question (ch. 3 de 10 pages), la méthode employée pour constituer le corpus et pour l’analyser (ch. 4 de 25 pages) et les modèles appliqués dans cette étude, notamment le modèle genevois d’analyse du discours et la Rhetorical structure theory (ch. 5 de 22 pages). Les chapitres 6 à 11 (200 pages en tout) contiennent les descriptions détaillées des marqueurs de chacune des deux langues. Suivent la conclusion (ch. 12 de 5 pages) et la bibliographie d’une centaine d’entrées dont les dictionnaires et grammaires de référence. L’ouvrage est rédigé dans un français tâtonnant, pour ne pas dire abracadabrant (cf. quelques exemples en note), avec un nombre incalculable de redites, ce qui rend sa lecture laborieuse, même pour ceux qui s’intéressent de près aux domaines de recherche sur lesquels porte l’étude, à savoir la corrélation et les connecteurs. La partie théorique de l’ouvrage est celle qui suscite le plus de questions. Premièrement, la définition même de marqueur corrélatif (MC, par la suite) pose problème, ainsi que la liste des marqueurs qui peuvent, selon l’auteure, être traités comme tels. La corrélation est comprise dans cette étude dans son sens large, sens emprunté à l’étude de S. Allaire 1982 qui définit la corrélation comme une relation entre marques grammaticales co-occurrentes. Cette approche, dont le point faible est la «largeur», s’expose au danger de perdre sa pertinence, puisqu’elle rassemble sous la même rubrique des phénomènes très différents, même à l’intérieur de la classe des marqueurs discursifs. On s’attendrait donc à une discussion sur cette question, mais une seule page est consacrée à la notion de corrélation dans le chapitre 3, du reste assez chaotique. La notion de corrélation y est appréhendée comme un acquis, sans aucune problématisation, ni aucune mention des travaux récents sur le sujet (je pense notamment au numéro thématique «Constructions et interprétations des systèmes corrélatifs» de Langages 174 (2009) sous la direction d’I. Choi-Jonin où ces questions sont amplement débattues). La co-présence des marqueurs est le seul critère qui permet à l’auteure de définir, de façon quelque peu circulaire d’ailleurs, si deux (ou plusieurs) éléments forment un seul et même MC: «au niveau formel, ils apparaissent généralement en corrélation. . . . par ce fait, il y a au niveau sémantique une forte corrélation entre les deux éléments séparés . . .» (20). L’auteure précise que le «degré de coprésence des deux éléments . . ., leur corrélativité» (20) varie considérablement d’un marqueur à l’autre. Elle va même plus loin: «Si la coprésence des deux éléments est le critère principal (l’unique, on l’aura compris - O.I.) des MC, il faudra vérifier par une étude quantitative si c’est bien le cas pour tout marqueur susceptible d’appartenir à cette catégorie» (21). En effet, M. Svensson ouvre la catégorie des MC à d’abord, ensuite, et puis ou finalement: «[c]es correspondances avec un autre MC que d’une part . . . d’autre part ou d’un côté . . . de l’autre doivent par conséquent être considérées comme des variantes du même type de structuration du texte, étant donné que ces marqueurs annoncent de la même manière la présence de deux unités corrélées, que la deuxième soit marquée par un élément spécifique ou non» (201). On peut cependant objecter que la façon dont est signalée la présence d’une deuxième unité corrélée n’est pas exactement la même (finalement et ensuite continuent ou ferment une série d’unités corrélées, à la différence de d’une part et d’un côté qui l’annoncent); d’autre part, il faut faire une distinction entre marqueur corrélatif et structure corrélative (cette dernière n’étant pas toujours signalée par un 364 Besprechungen - Comptes rendus marqueur corrélatif), ce que l’auteure ne fait pas (cf. en particulier les analyses p. 291-92). Enfin, dans la conclusion, l’auteure résume ainsi la fonction des MC: «ces MC . . . ont pour fonction commune de marquer la présence d’au moins deux constituants textuels, entre lesquels il y a principalement une relation sémantique d’addition» (317), mais c’est bien la fonction de tout marqueur-connecteur discursif de signaler la présence de deux éléments, alors que la relation additive ne garantit pas le caractère corrélatif du marqueur. L’affirmation de l’auteure selon laquelle les «MC forment un groupe morphologiquement assez homogène» (21) ne fait qu’augmenter l’embarras du lecteur. En effet, dans la liste des MC nous trouvons, à côté de premièrement . . . deuxièmement, d’une part . . . d’autre part, et tantôt . . . tantôt, les conjonctions de coordination et . . . et, ou . . . ou, mais aussi non seulement . . . mais, certes . . . mais et plus . . . plus. Pour ce qui est de ce dernier, l’abondante littérature sur la question, que ce soit en français ou en anglais, parle bien d’une structure comparative corrélative, mais ne qualifie jamais les quantifieurs plus ou moins de marqueurs discursifs. Le traitement de certes . . . mais comme un MC suscite également quelques questions, notamment celles de la fréquence et de la variabilité. Une recherche rapide dans Frantext permet de constater que sur 16’513 occurrences de certes au total et sur plus de 50’000 pour mais sans certes, il n’y a que 6019 co-occurrences de certes et de mais (sans pour autant qu’ils forment nécessairement un MC). À titre de comparaison, signalons que pour 14’631 occurrences de non seulement. . . mais, il n’y a que 389 occurrences de non seulement sans mais. La question de la fréquence est liée à celle de la variabilité: certes peut être suivi non seulement de mais, mais aussi - moins fréquemment, il est vrai - de pourtant, néanmoins ou cependant. Faudrait-il traiter ces structures comme corrélatives, elles aussi? Et si oui, s’agiraitil d’un seul et même MC? M. Svensson insiste, pour d’une part . . . d’autre part et d’un côté . . . de l’autre, sur le caractère «homolexématique» (p. 100 et 139, respectivement) du deuxième élément, pour le traiter comme faisant partie du MC. Il est difficile d’appliquer ce critère à non seulement et à certes. Enfin, elle oppose systématiquement l’emploi corrélatif à l’emploi non-corrélatif d’un même connecteur. Cette opposition, qui vaut pour et et/ ou pour ou, ne peut être appliquée ni à certes seul, ni à non seulement. Un autre problème théorique concerne l’utilisation des termes emploi et fonction. Par emploi, l’auteure comprend (on le découvre dans une note à la p. 23) «un type fonctionnel d’usage des MC», alors que la fonction est, pour elle, «le rôle que prend le MC dans le discours, ce par quoi et à quel niveau il contribue au discours». Les fonctions des MC dégagées par l’auteure sont au nombre de trois: textuelle, sémantique et argumentative. En réalité, il s’agit, si l’on utilise la terminologie consacrée par l’usage, de deux fonctions: 1. La fonction textuelle, ou d’organisation textuelle (elle permet, de façon générale, de considérer une unité linguistique comme marqueur discursif): la capacité de relier des segments de discours par une relation textuelle. Cela signifie que, pour être identifiée comme marqueur corrélatif, une unité linguistique doit être avant tout un marqueur. La fonction textuelle «double» dont parle l’auteure (25) - celle de préparation (annoncer la présence du deuxième élément), et celle de délimitation (signaler les frontières des segments mis en relation, fonction qui, pour le français, ne se réalise systématiquement que dans le cas de non seulement . . . mais) - n’est qu’une particularité de fonctionnement qui découle naturellement du caractère corrélatif des marqueurs appartenant à cette classe. M. Svensson ne revient du reste plus, dans la partie descriptive de l’ouvrage, sur cette fonction de base de tout connecteur. 2. La fonction argumentative, qui peut s’ajouter dans certains cas à la fonction textuelle. La présence de cette fonction permet à l’auteure de séparer deux types d’emploi: «un emploi comme marqueur sémantico-organisationnel (MSO)» et un emploi «appelé marqueur sémantico-organisationnel en série argumentative (MSO-A») (24). 365 Besprechungen - Comptes rendus Ce que M. Svensson appelle fonction sémantique n’est en revanche rien d’autre que la valeur du connecteur, le type de relation sémantique (concession, alternative, correction, etc.) qu’il établit. Il est plus judicieux de ne pas utiliser dans ce cas le terme fonction. Cette confusion terminologique persiste dans la partie descriptive de l’étude. Ainsi, dans le chapitre consacré à d’une part . . . d’autre part, l’auteure procède aux «analyses formelle, fonctionnelle, sémantique et argumentative» (101) de ce MC. L’analyse fonctionnelle se comprend comme la répartition de tous les emplois de ce marqueur en emplois argumentatif et nonargumentatif. À la lumière de ces remarques, il serait préférable de dire que les MC des différentes classes sémantiques connaissent deux emplois - non-argumentatif et argumentatif - et, du fait de leur caractère corrélatif, ont en commun quelques particularités dans la réalisation de leur fonction connective ou textuelle. M. Svensson introduit ensuite une nouvelle distinction. Dans leur emploi argumentatif, les MC ne lient plus deux unités minimales, comme dans leur emploi non-argumentatif, mais deux actes textuels (p. 34, figure 4), distinction à laquelle l’auteure tient beaucoup. Dans le ch. 5, elle signale qu’elle a emprunté le terme d’acte textuel au modèle genevois d’analyse du discours (MGD, par la suite), qu’elle considère comme la «base théorique de sa description» (75). Or, dans ce modèle, les deux termes sont synonymes: «nous utiliserons le terme d’acte (ou d’acte textuel) pour désigner l’unité textuelle minimale», peut-on lire dans Roulet et al., Un modèle et un instrument d’analyse de l’organisation du discours, Berne 2001, p. 67. Dans la partie descriptive, d’ailleurs, M. Svensson elle-même emploie sans distinction les deux termes en question (cf., par exemple, p. 102, 118, 137, 174). Voici une autre méprise de la part de l’auteure: «la relation interactive est une fonction argumentative» (79, mais aussi 103, 106, 120, 178-79, 213-14, 248, 318, et bien d’autres encore). Or, la liste des «relations interactives génériques» (172) de l’ouvrage cité de Roulet et al. contient bien des relations que l’on qualifiera volontiers d’argumentatives, telles que l’argument et le contre-argument, mais on y trouve aussi la reformulation, la topicalisation ou la succession, qui ne le sont pas forcément, voire pas du tout. Pour justifier le recours au deuxième modèle théorique, la Rhetorical structure theory (RST, par la suite), M. Svensson précise que «l’approche genevoise de l’analyse du discours servira de base pour la segmentation textuelle . . ., pour la classification des emplois comme MSO ou MSO-A, nous aurons recours à la RST» (84). Mais déjà à la page suivante (85), l’auteure se contredit: «[c]e que nous, suivant le MGD, notons comme des actes subordonnés . . ., correspond aux satellites de la RST. La propriété spécifique des MC est notamment d’annoncer la présence d’au moins deux satellites» et non plus donc celle des actes subordonnés . . . (cf. également dans la partie descriptive p. 111, 114, 119, 127, 185, . . ., où les deux termes s’alternent). Une question surgit immédiatement: pourquoi alors utiliser les deux modèles à la fois? La réponse proposée par l’auteure - «nous nous servirons de la RST comme point de départ pour la description sémantique et argumentative des MC, tout en maintenant le cadre MGD pour décrire la hiérarchisation du discours dans lequel ils apparaissent» (95) - est d’autant plus insatisfaisante que la RST tient aussi compte de la hiérarchie discursive avec les notions de noyau et de satellite et que le MGD accorde une place centrale à l’analyse du dialogue, tandis que le corpus de l’étude de M. Svensson est majoritairement, voire entièrement, monologique. L’auteure aurait pu choisir de ne s’appuyer que sur une seule de ces deux théories, cela aurait présenté l’avantage d’éviter une ultérieure confusion terminologique déjà trop présente dans le texte (cf. également «la valeur thèmerhème», 266, ou «les unités corrélées minimales . . . sont ici coordonnées non seulement par d’une part . . . d’autre part, mais aussi par et, se trouvant entre elles», 107). De plus, alors qu’elle insiste sur l’avantage de la RST pour l’analyse des relations sémantiques, notamment sur le fait qu’«elle permet de préciser, distinguer et nuancer la description de certaines des relations argumentatives genevoises», l’auteure renonce, dans la 366 Besprechungen - Comptes rendus partie descriptive, à une grande partie de ces précisions (cf. «Nous ne faisons pas pourtant de distinction entre ces deux relations de cause», 121, «nous ne tenons pas compte de cette distinction dans la description des relations de la RST», 123, «la distinction entre relation de démonstration et de justification n’apporte rien d’essentiel à l’analyse du MC . . . nous faisons donc abstraction de la distinction de la RST entre ces deux relations», 127, «Ne trouvant pas la définition de la RST de la concession assez précise pour distinguer les cas de concession de ceux de contraste . . .», 154, pour ne citer que quelques passages). Les problèmes théoriques et terminologiques que j’ai évoqués ici rendent la lecture de la partie descriptive de l’ouvrage assez ardue. L’ordre de la présentation des données n’est pas très heureux non plus. Il aurait été préférable de passer aux questions de traduction après avoir présenté les équivalents présumés dans les deux langues et non pas à la fin de la description de chacun des MC. L’utilité des paragraphes consacrés à la traduction est, par ailleurs, directement remise en question par l’auteure, qui répète à plusieurs reprises qu’il est «impossible de tirer des conclusions sur les tendances de traduction» (168, cf. aussi 134, 196, 198, 233). Il aurait été plus économique, dans tous les sens du terme, de réunir les descriptions de d’une part . . . d’autre part et de d’un côté . . . de l’autre dans un seul chapitre, ce qui aurait permis d’éviter d’innombrables redites sur leurs propriétés communes et de mettre en valeur leurs différences. Même remarque pour les MC suédois (cf. notamment les passages reproduits mot à mot p. 113 et 184, qui répètent à leur tour celui de la p. 88). Il aurait été intéressant, en tous cas pour d’une part . . . d’autre part et d’un côté . . . de l’autre, de se pencher sur les cas où seul le deuxième élément est présent dans le texte, d’autant plus que l’auteure rapproche le fonctionnement des MC étudiés de celui de ensuite, et puis ou finalement. Le cas de l’absence du premier élément d’un MC est loin d’être marginal, mais l’auteure ne parle que de la «corrélativité» du premier élément, sans prendre en considération les cas de son absence. Toujours dans Frantext, les occurrences de d’autre part seul sont au nombre de 3940, contre 2104 occurrences de d’une part . . . d’autre part et 1013 de d’une part . . . de l’autre. La description de non seulement . . . mais suscite, elle aussi, de nombreuses objections, qui portent en particulier sur: - le statut de «marqueur de la deuxième unité corrélée» (246) attribué à aussi dans le cas où il n’est pas précédé de mais; - la possibilité de séparer réellement l’emploi «qualitatif» de non seulement . . . mais (quand il signale que le premier élément est moins fort que le deuxième) et son emploi «quantitatif» (quand il signale qu’il y a plus d’un argument) - l’auteure avoue elle-même (265 et 306) qu’il est parfois impossible de trancher entre les deux emplois -, ainsi que l’utilisation du terme emploi dans ce cas; - le fait qu’elle qualifie de «non-scalaire» (253) son emploi «quantitatif», puisque la quantification se fait bien ici sur une échelle arithmétique de nombres; - le rôle du MC dans la constitution de la hiérarchie des arguments selon leur force, puisqu’il s’ensuit des analyses p. 258-59 que ce sont les contenus propositionnels des unités corrélées qui y jouent le rôle déterminant. Il est impossible de ne pas noter le caractère quelque peu naïf et souvent redondant des analyses des exemples, qui sont parfois discutables (en particulier, les exemples 28 p. 73, 47 p. 104, 74 p. 122, 188 p. 255, dans lequel le statut d’acte textuel est attribué à une relative restrictive, 203-04 p. 263, 214 p. 271, 216 p. 272). Certains exemples sont mal compris (cf. 77 p. 125); dans d’autres, les manipulations effectuées, notamment la substitution d’un connecteur par un autre, aboutissent à des énoncés agrammaticaux et incompréhensibles, sans que l’auteure ne s’en rende compte (cf., les exemples 11 et 12 p. 30). 367 Besprechungen - Comptes rendus J’aimerais également signaler quelques manques bibliographiques, en plus de l’absence de travaux d’ordre général sur la corrélation évoquée ci-dessus: le livre de C. Schnedecker De l’un à l’autre et réciproquement . . ., Bruxelles 2006, très utile pour l’analyse de deux des trois marqueurs étudiés, à savoir d’une part . . . d’autre part et d’un côté . . . de l’autre, et les derniers travaux de François Mouret sur les propriétés formelles et sémantiques des coordinations corrélatives. Pour conclure, j’aimerais ajouter quelques mots sur l’aspect formel de l’ouvrage, qui dépasse toutes les limites de l’acceptable. Des formulations maladroites, des phrases mal construites, des tautologies, des redites, des nonet contre-sens parsèment l’ouvrage 1 . Les 368 Besprechungen - Comptes rendus 1 Voici les exemples les plus pittoresques: - p. 18: «éclairer leur fonctionnement d’une langue», «la fréquence sera mise en place»; - p. 23: «Tous les MC ont une fonction sémantique, dans leurs deux emplois principaux, mais cette fonction n’est pas pareille pour tous les MC; les différents MC ont des fonctions sémantiques différentes. Comme déjà évoqué ci-dessus, l’enjeu de notre étude au niveau sémantique est notamment de dégager les différents types de relations que les MC étudiés peuvent marquer et de nuancer la description de ces relations pour voir s’il est possible de constater une différence dans leurs fonctions sémantiques»; - p. 24, N9: «L’argumentation linguistique ayant certes des liens de parenté avec les deux, il faut pourtant les distinguer»; - p. 25: «Les MC ont donc un rôle préparatoire, surtout comme le premier élément est souvent, ou même toujours dans le cas de certains MC, antéposé à la première unité corrélée. . . . Le rôle préparatoire des MC apparaît avec évidence si l’on remplace un MC par un connecteur simple, non-corrélatif, comme dans (2), où l’on perd dans (3) la fonction de préparation»; - p. 31, p. 40: «D’abord il faut dire qu’il nous semble qu’il faut faire une objection à . . .»; - p. 45: «Hancock a comparé l’emploi de certains connecteurs dans le français d’apprenants suédois comparé à celui des locuteurs natifs»; - p. 47: «Ils exemplifient comment la liaison fonctionne dans les deux langues au niveau du message, qui est celui qui concerne l’étude de ce qu’on appelle aujourd’hui les connecteurs»; - p. 55, N35: «La raison pour laquelle il y a cinq livres sources français est due au fait que deux des textes . . .»; - p. 69: «La correspondance est donc une notion employée pour décrire la situation dans le corpus de traduction, sans jugement d’équivalence des deux marqueurs qui apparaissent dans le corpus de traduction comme correspondances». «. . . il y a des marqueurs qui, dans certains emplois, mais pas dans tous, sont équivalents . . .»; - p. 78: «En incluant parmi les actes textuels les semi-actes, il y a certains types de syntagmes qui prennent le statut d’actes»; - p. 80; «Si cette liste est restreinte, elle reste en effet ouverte»; - p. 97: «le Grand Robert distingue trois acceptations principales . . .»; - p. 98: «sous la troisième acceptation»; - p. 100: «Or, dans la plupart des cas manquant d’un de ces deux variantes, on retrouve dans la séquence corrélée un marqueur ayant des traits sémantiques qui leur ressemblent . . .» - p. 111: «. . . les faits n’ont pas nécessairement une importance égale, n’étant ni même toujours comparables»; - p. 134: «Nous verrons si la prise en compte de différences formelles et fonctionnelles éventuelles des autres MC étudiés semble influencer le choix du MC dans la traduction d’autres MC aussi»; - p. 134: «Au niveau général, le corpus de traduction ne permet pas de tirer de conclusions générales sur . . .»; - p. 158: «Nous pouvons également constater que la compatibilité de ces MC avec un contexte de concession semble être un trait distinctif de la distinction des deux»; - p. 170: «l’emploi quotidien de dels . . . dels n’a pas été étudié de manière systématique»; - p. 174: «L’exemple (119) représentant un des deux seuls cas de la position insérée du premier élément, elle reste exceptionnelle dans nos données, quoique cette position du premier élément soit bien acceptée selon le SAG». quelques observations intéressantes sur le fonctionnement des MC, perdues dans ce magma aberrant, sont malheureusement très difficiles à apprécier . . . Arrivé au bout de l’ouvrage, le lecteur, extrêmement perplexe et quelque peu agacé, se sent en droit de demander si les personnes remerciées dans l’Avant-propos ont eu vraiment l’occasion de lire cette étude. Quid de la responsabilité de la direction scientifique et de la qualité de la recherche? Olga Inkova ★ Luciana Borghi Cedrini, Il trovatore Peire Milo, Modena (Mucchi) 2008, 638 p. (Studi, testi e manuali, nuova serie 10; Subsidia al Corpus des troubadours, nuova serie 7). A molti trovatori càpita in sorte di essere dimenticati dai moderni, perché considerati - a torto o a ragione - minori, se paragonati ai grandi protagonisti della stagione lirica in lingua d’oc. Succede, così, che anche la ricca antologia allestita alla metà degli anni Settanta da Martín de Riquer, che ancora oggi rappresenta la più pingue crestomazia trobadorica, non includa nomi di rimatori che furono apprezzati dai loro contemporanei e dagli immediati posteri che confezionarono i canzonieri attraverso i quali, come attraverso lenti zigrinate, noi riusciamo a intravedere i contorni di quel fondamentale movimento poetico 1 . È il caso di Peire Milo, il cui nome, dopo le edizioni ottocentesche di Carl Appel e un paio di brevi accenni da parte di Giulio Bertoni all’inizio del secolo ventesimo 2 , è rimasto coperto da un velo di nebbia. Eppure, sotto la rubrica che reca quel nome sono giunte fino a noi otto canzoni e una cobla - o forse due, come argomenta Lucia Borghi Cedrini, che aggiunge al 369 Besprechungen - Comptes rendus - p. 178 «À comparer avec la catégorisation fonctionnelle des occurrences, nous constatons qu’elle correspond . . .» - p. 195 «De fait, leur emploi dans un tel contexte est trop rare pour justifier leur compte rendu dans le cadre de ce travail, les rares occurrences de ceux-ci étant considérées comme des cas à part.» - p. 222 «Comparé à a ena sidan . . . a andra sidan, on peut dire que la dualité de . . .» - p. 224 «Ces deux composants ne sont pas contrastés l’un à l’autre». - p. 231 «. . . deux domaines entre lesquels il faut selon l’auteur distinguer . . .» - p. 237 «son emploi lors d’une relation de conjonction n’est pas non plus exceptionnel.» - p. 250 «valeurs qui influencent aussi bien l’interprétation de la force argumentative des composants sémantiques reliés que la structure informationnelle entre ces deux». - p. 252 «De fait la mise en question de la suffisance du premier composant sémantique . . . implique qu’il est admis comme étant vrai, et aussi qu’il est admis qu’il peut servir d’argument pour une certaine conclusion.» - p. 267 «La propriété de non seulement . . . mais est sinon que ce MC permet au lecteur de présenter quelque chose comme déjà connu . . .» - p. 269 «Un argument pour le statut thématique de déjà connu et de déjà admis du premier composant sémantique pourrait être l’absence d’introducteurs à gauche de la série corrélée . . .» - p. 280 «. . . c’est surtout dans cet emploi que ce manifeste la forme longue . . .» - p. 284, 294, 295, 304 - p. 320 «Exclusive pour ces deux est notamment le fait d’indiquer . . .» La liste est longue, sans être exhaustive . . . 1 Martín de Riquer, Los trovadores. Historia literaria y textos, Barcelona 1975. 2 C. Appel, Provenzalische Inedita aus Pariser Handschriften, Leipzig 1890; C. Appel, «Poésies provençales inédites tirées des manuscrits d’Italie (suite)», RLaR 29 (1896): 177-216; G. Bertoni, «Nota su Peire Milon», ZRPh. 33 (1909): 74-76; G. Bertoni, I trovatori d’Italia. Biografie, testi traduzioni, note, Modena 1915.