Vox Romanica
vox
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Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniLes fables avant La Fontaine, études réunies par Jeanne-Marie Boivin, Jacqueline Cerquiglini- Toulet et Laurence Harf-Lancner, Genève (Droz) 2011, 503 p. (Publications Romanes et Françaises CCLIII)
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Maria Colombo Timelli
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prement dit, nous avons contrôlé la transcription du f° 33, où nous lisons nettement de uers non deuers 33a7, de borneill non deborneill 33a18, el mon non elmon 33a25. Il faut lire Mout avec une majuscule 33a13. On remarquera, ce qui est naturellement très secondaire, que le signe abréviatif est parfois décalé sur la lettre suivante: dop#na non do#pna 33b21 (le titulus se trouve souvent à cheval sur les deux lettres), gn&s non g&ns 33b27 4 . Les tirets de fin de ligne (plutôt rares) sont systématiquement omis: a- 33a3, tro- 33a5, dous- 33b5. Un contrôle de A 5b (la foliotation n’est jamais indiquée pour ce chansonnier) qui correspond à B 4a fait apparaître un certain nombre d’erreurs ou de carences. Les lettres initiales des rubriques et des incipit de la table sont dans ce ms. nettement détachées au sein de règles verticales. Les différences touchant au format des initiales ne sont pas signalées: nugo non Nugo (au regard de B 4a4), iaufre non Jaufre (au regard de B 4a7), B lacassetz non blacassetz (au regard de B 4a9); Nelias non nelias (au regard de B 4a22: E ram digatz uostre semblan.) On corrigera Gaucelms, non Gaucelm au regard de B 4a18. L’indication «ordine invertito» pour les rubriques doubles n’indique rien du sort de la particule honorifique qui elle n’est pas affectée par l’inversion: voir p.ex. R ainautz de pon. en Jaufres depon. (A 5b7) vs Iaufres depon. en Rainautz depon. (B 4b6). Les textes absents de B sont ignorés, soit dans l’ordre PC 323,4; PC 366,29; PC 231,3; PC 458,1; PC 163,1. Au regard du titre affiché, l’ouvrage se révèle ainsi décevant. Une fois rectifié le titre en «Edizione diplomatica del canzoniere B, con la varia lectio di A», on trouvera dans ce travail un document incontestablement utile, en dépit de fautes de lecture qui semblent sinon rares du moins superficielles. Dominique Billy ★ Les fables avant La Fontaine, études réunies par Jeanne-Marie Boivin, Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Laurence Harf-Lancner, Genève (Droz) 2011, 503 p. (Publications Romanes et Françaises CCLIII) Après une «Présentation» dense signée par Patrick Dandrey (9-27), qui introduit le volume en faisant le point sur les problématiques interdisciplinaires et sur les différentes approches adoptées par les auteurs de ces essais, une première partie est consacrée à «La fable antique et byzantine». Pierre Chiron («Les fables dans la critique littéraire grecque antique», 32-44) rappelle le lien strict établi au cours de l’Antiquité entre fable et école, pour s’interroger ensuite sur la réflexion menée par les Anciens sur la fable comme genre. Quelques traités élaborés entre le I er siècle avant J.-C. et le I er siècle après J.-C. montrent bien que la fable appartient à un corpus encore ouvert, destiné à procurer un plaisir, tant de l’imagination et du sentiment, que de l’intelligence et de la raison. Daniel Loayza («La morale de l’épervier (Hésiode, Travaux, 202-12)», 45-57) analyse de près la fable de l’épervier et du rossignol enchâssée dans la tragédie Les travaux et les jours: la morale tirée par l’épervier lui-même au discours direct est mise en rapport avec la «vraie» morale qu’Hésiode adresse à peine plus loin à son frère Persès, et implicitement aux rois et à tous les hommes. Carlos Lévy («L’influence cynique sur la fable: réalité ou mythe? », 59-72) conteste la thèse qui reconnaît une influence de la philosophie cynique sur la fable à l’époque hellénistique: les auteurs se font certes le reflet des courants de pensée de leur temps, sans pour autant subordonner la fable à la philosophie. Jean-Damien Sondag («L’emploi de la fable dans les Satires et les Épîtres d’Horace», 73-84) réfléchit sur l’usage 321 Besprechungen - Comptes rendus 4 Nous lisons en outre fàms 33b27 avec un accent grave. qu’Horace fait de la fable dans ses œuvres: s’il en condense le contenu, parfois réduit à une simple allusion, c’est pour faire de la fable un ornement poétique, en dehors ou presque du discours moralisateur. Après un panoramique de la fable grecque sur la longue durée - périodes archaïque, classique, hellénistique, impériale, byzantine -, Gert-Jan Van Dijk («La fable grecque: tour d’horizon fabuleux», 85-104) relève les différentes formes de son influence sur la littérature française: édition de textes originaux à partir du XIX e siècle, traductions ou paraphrases depuis la Renaissance, variation (de La Fontaine aux pays de la francophonie), et même «anti-fables» et fables nouvelles, toutes inspirées à la tradition grecque. Corinne Jouanno («Le biographe et le fabuliste. Réflexions sur le rôle des fables dans la Vie (grecque) d’Ésope», 105-19) étudie l’intégration, les caractéristiques, le rôle des 16 fables introduites dans la Vie d’Esope (entre I er et II e siècle): elles concourent à construire la biographie et l’itinéraire spirituel du conteur grec, souvent montré sous la figure de «victime». La deuxième partie concerne «La fable médiévale» en plusieurs langues. Elle s’ouvre par une contribution de Christiane Veyrard-Cosme («La fable aux temps carolingiens», 123- 39), qui analyse deux fables latines du VIII e siècle: Fabula de gallo d’Alcuin et De vulpicula involante gallinam de Théodulphe; la première serait la «miniaturisation d’un Miroir d’évêque» (138), l’autre constitue un fragment animalier à l’intérieur d’un éloge de la communauté monastique de Charroux: les deux s’encadrent donc difficilement dans le genre littéraire de la fable. Ferruccio Bertini («Pour une nouvelle édition des fables d’Adémar de Chabanne», 141-52) fait le point sur le recueil de 67 fables d’Adémar de Chabannes, dont certaines pourraient dériver de fables perdues de Phèdre. Marie-Anne Polo de Beaulieu («Les fables au service des ordres mendiants (XIII e -XV e siècles), 153-80) vérifie la présence des fables parmi les matériaux narratifs utilisés par les prédicateurs, notamment les dominicains; en annexe, elle fournit des tables qui permettent d’établir le rapport entre fables, collections d’exempla et leurs sources. Emanuela Salvadori («Les dernières recherches sur l’Anonymus Neveleti», 181-91) fait le point sur l’Anonymus de Nevelet à partir de l’édition critique de Busdraghi 2005 et du chapitre que lui a consacré Jeanne-Marie Boivin dans sa Naissance de la fable en français de 2006; deux questions restent toujours ouvertes - l’identité de l’auteur et les sources qu’il a exploitées -, alors que le recensement et la classification des manuscrits (au moins 190) semblent bien établis, ainsi que le double emploi de ce recueil, rhétorique d’abord, pédagogique et scolaire plus tard. Laurence Harf-Lancner («Des fourmis et des cigales: Isopets et bestiaires», 193-211) propose un parcours sur la longue diachronie: en analysant l’histoire de la Cigale et la Fourmi de l’Antiquité à La Fontaine, elle souligne surtout l’importance des lectures médiévales proposées tant par les Isopets (Isopet de Chartres et Isopet II de Paris) et les recueils de fables (Marie de France) que par les bestiaires, en particulier ceux de Philippe de Thaon, Pierre de Beauvais, Richard de Fournival. Christopher Lucken («Par essample: les Fables de Marie de France», 213-34) s’intéresse à la locution par essample, fréquente dans les Fables de Marie de France, dont il analyse en profondeur les deux composants: essample d’abord, qui peut désigner la fable elle-même, par ensuite; le lien entre fable et exemplum semble par ailleurs confirmé par la tradition manuscrite des recueils. Jean Batany («‹Bestiaire› et ‹fables›. Deux modèles dans les Parabolae d’Eudes de Cheriton», 235-45) analyse deux «paraboles» d’Eudes de Cheriton (XII e siècle) et leur traduction française du siècle suivant, en visant en particulier la position et le rôle respectifs du récit anecdotique et de l’interprétation morale; les textes sont reproduits en annexe. Tovi Bibring («Vengeance, justice et repentir dans la fable Le riche et le serpent de Berekiah Bar (Ben Rabi) Natronaï Hanaqdan», 247-57) montre l’originalité de la fable hébraïque Serpent et riche (fin XII e -début XIII e siècle): si le cadre et les personnages correspondent bien à ceux de la tradition, la modification de quelques détails conduit à une leçon morale originale, qui s’applique au mauvais souverain et à ses respon- 322 Besprechungen - Comptes rendus sabilités. Sylvie Lefèvre («Déchaînées, les extravagantes? », 259-82) revient sur le rapport entre les fables transmises en dehors des recueils médiévaux canoniques - les extravagantes - et la tradition représentée par le Roman de Renart et les textes qui lui sont apparentés: à ses yeux, l’influence s’est exercée de ceux-ci vers les fables démembrées plutôt que l’inverse. Jeanne-Marie Boivin («Un emblème de l’Ésope médiéval», 283-318) souligne l’importance de l’iconographie dans quatre manuscrits du Miroir historial de Jean de Vignay: introduisant les chapitres établis par Vincent de Beauvais, les enluminures réunissent le sujet de plusieurs fables et peuvent en infléchir le sens. Yasmina Foehr-Janssens («Quand les bêtes se taisent ou jacassent», 319-31) étudie enfin les cinq fables enchâssées dans le Roman des Sept Sages en examinant tout spécialement le rôle, souvent contradictoire, de la parole animale. La troisième partie réunit les études portant sur «La fable humaniste et classique». Elle s’ouvre par la contribution de Paola Cifarelli, («Pierre Sala et ses Fables», 335-52) qui souligne l’originalité des Fables de Pierre Sala, recueil de 17 récits transmis par deux manuscrits illustrés: le poète lyonnais s’avère capable de conjuguer la tradition ésopique médiévale et l’essor du genre humaniste de l’emblème, en exploitant en même temps le rapport entre un texte bref et allusif et une image qui contribue à en éclaircir le sens. Roberto Poma («Fables dans l’alambic», 353-63) analyse le rapport entre les fables de la tradition occidentale et les récits fictifs contenus dans les traités alchimiques de la Renaissance. Malgré quelques analogies, ceux-ci se distinguent par deux exigences propres: la volonté de transmettre un savoir et l’adoption de stratégies d’occultation. Béatrice Périgot («L’usage de l’apologue dans les Adages d’Érasme», 365-84) étudie l’emploi des apologues dans les Adages en s’appuyant sur l’exemple de Scarabeus aquilam quaerit: loin de les considérer comme des textes autonomes, Érasme conçoit ces récits comme des outils, donnant accès au commentaire qui les accompagne obligatoirement. L’article de Luigia Zilli («Les fabliers humanistes de Gilles Corrozet et de Guillaume Haudent», 385-404) porte sur les recueils de Gilles Corrozet (100 fables, publié en 1542) et de Guillaume Haudent (366 apologues, 1547): elle en reconnaît les sources et compare le rapport entre récit et morale et les divers emplois des ressources métriques chez ces auteurs, qui ont tous les deux rompu avec la tradition médiévale. Mais la fable peut trouver une nouvelle vitalité en dehors des fabliers, comme le montre Antonella Amatuzzi («Les fables ésopiques françaises des XVI e et XVII e siècles en dehors des recueils», 405-18) en suivant les métamorphoses de deux fables - Les voyageurs et l’ours et Les animaux malades de la peste - dans des genres très divers, allant du théâtre aux mémoires, des correspondances aux discours, et jusqu’aux mazarinades. Emmanuel Bury («La fable entre humanisme et classicisme: de la pédagogie à la littérature», 419-27) s’interroge sur l’évolution de la fable, de l’apologue du XVI e siècle à sa consécration comme genre littéraire avec La Fontaine; dans ce parcours, deux phénomènes majeurs se reconnaissent: le poids de la culture juridique et la valeur satirique des fables dans le domaine de la politique. Bernard Teyssandier («Le modèle emblématique dans les Fables d’Ésope de Jean Baudoin», 429-42) montre les enjeux des Fables d’Ésope de Jean Baudoin (1631): rapport strict entre texte, image gravée et commentaire, poids de la morale chrétienne, rôle de la langue française dans la transmission d’un savoir qui s’adresse à tout homme. Alain Cantillon («Cent mille milliards de fables ou presque: publier et traduire Phèdre à Port- Royal en 1646», 443-52) présente une lecture approfondie de l’avertissement qui introduit les Fables de Phèdre . . . traduites en français, avec le latin à côté, publiées en 1646, sous trois points de vue: la question de la traduction des fables, de leur usage dans la pédagogie de l’époque, et du bilinguisme de cette édition. Le volume se clôt - comme il se doit - sur «La Fontaine et l’invention des Fables» (453-76): Boris Donné revient sur la question épineuse et plusieurs fois discutée de la genèse immédiate des Fables, en mettant l’accent sur l’écri- 323 Besprechungen - Comptes rendus ture allégorique de La Fontaine dans les années 1660 et sur l’homogénéité d’inspiration qui caractérise les fables copiées dans le manuscrit Conrart et dans celui de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, dérivées en très grande partie de Phèdre. Dans un volume si riche et diversifié, les Indices s’avèrent précieux: «Bibliographie sélective des titres cités» (477-86), «Index des auteurs et des œuvres cités» (487-94), «Index des fables citées» (495-99). Maria Colombo Timelli ★ Ulrich Mölk, Les Débuts d’une théorie littéraire en France. Anthologie critique, Paris (Garnier) 2010, 213 p. (Textes littéraires du Moyen Âge 19) Oltre 40 anni dopo averla pubblicata, Ulrich Mölk ha ora tradotto e sottoposto a revisione la sua antologia Französische Literarästhetik des 12. und 13. Jahrhunderts. Lo studioso ha aumentato i testi presentati: ora sono 105 a fronte degli 82 della precedente edizione che sono stati tutti mantenuti ad eccezione di un estratto del Guillaume d’Angleterre, inserito nell’Enseignement des Princes di Robert de Blois (testo 71 in Französische Literarästhetik). Per contro le sezioni che racchiudono i testi sono ancora quattordici: chanson de geste, chanson de croisade, vies de saints, récit biblique, épopées antiques, romans antiques, romans bretons, romans courtois non bretons, chantefable, récits brefs, Roman de Renart, littérature didactique et allégorique, littérature historique et rhétorique. Sono state arricchite di nuovi estratti le serie di letteratura agiografica, di quella storica e dei récit brefs. Ciascun testo è preceduto da indicazioni bibliografiche aggiornate. Un’ulteriore revisione - e con questa considerazione si apre l’Introduction, che rappresenta la novità più significativa di questo volume - riguarda il titolo stesso dell’opera, in quanto il Medioevo non possiede un’idea ben definita (e in termini filosofici) di estetica, sebbene molti studiosi (su tutti Edgar de Bruyne) ricorrano a questo termine con un’accezione piuttosto ampia, riferendosi tanto a una teoria esplicita quanto implicita negli argomenti e nelle opere degli autori. Dunque la scelta di richiamare nel titolo l’espressione «théorie littéraire» risulta essere vantaggiosa per esplicitare meglio l’oggetto al quale si riferisce la teoria: «la littérature, peu importe la ‹production littéraire› dont il s’agit» (10). Molti termini della critica letteraria sono legati alla produzione latina medievale, come suggerisce Köhler 1 a proposito del termine entier nella lirica provenzale che riprende l’integritas e la perfectio di san Tommaso d’Aquino, ma queste innegabili analogie non bastano a sostenere che i trovatori abbiano improntato il concetto in questione sulla filosofia scolastica, dal momento che «le concept d’intégrité ou de perfection est de nature trop générale pour qu’il permette d’établir de contact précis entre deux contextes théoriques très différents» (10). L’autore prosegue riprendendo un interessante spunto lanciato da Köhler nel suo articolo del 1955 (Zur Selbstauffassung des höfischen Dichters, 9-20). Egli proponeva di ricercare l’origine e la concezione dell’attività artistica degli autori cortesi non nelle fonti latine, ma in altre opere francesi e nella ricezione da parte del pubblico, ponendo l’accento sui meccanismi sociologici. Le riflessioni di Köhler influenzarono fortemente gli studi di Curtius 2 , il quale fornisce gli elementi per una storia della teoria poetica, intesa come «l’idée de la nature et du rôle du poète et de la poésie», in opposizione alla poetica, che si occupa, inve- 324 Besprechungen - Comptes rendus 1 E. Köhler, Trobadorlyrik und höfischer Roman. Aufsätze zur französischen und provenzalischen Literatur des Mittelalters, Berlin 1962: 21-27. 2 E. R. Curtius, La littérature européenne et le Moyen Âge latin, traduzione di J. Bréjoux, Paris 1956: 573-91.