Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2012
711
Kristol De StefaniMaria Candea/Reza Mir Samii (ed.), La rectification à l’oral et à l’écrit, Paris (Ophrys) 2010, 247 p.
121
2012
Olga Inkova
vox7110355
b) Die Autoren haben auch in AND 2 keine explizite Darstellung von Phänomenen nicht nur der historischen Semantik angestrebt. Hierzu das Vorwort: Readers are nevertheless reminded that AND is not a historical or etymological dictionary. No systematic attempt has been made to supply a chronological account of vocabulary or of semantic developments; an attestation which occupies first place in an entry may well not be the chronologically oldest attestation, which will not always be included at all . . . (xxvi) 6.a) Den eigenständig etablierten Siglen des AND ist in der «List of Texts» (xxviii-xlix), soweit möglich, die Sigle des DEAF beigefügt worden, was im Übrigen über das im Internet einsehbare Complément bibliographique des DEAF eine zusätzliche Möglichkeit der Datierung eröffnet. b) Auf die Verweise auf Standardwörterbücher des Afr. oder das FEW ist in AND 2 wiederum verzichtet worden. c) Inwieweit das Verweissystem im Verhältnis zu AND 1 ausgebaut worden ist, ist hier nicht systematisch kontrolliert worden, dass es nach wie vor Lücken bei den Verweisen gibt, belegt die selektive Durchsicht der mit achbeginnenden Wörter (1, 25-28), bei denen unter anderem Varianten mit dem Anlaut en-/ esauftreten: achaison, Var. encheison +; achaisunement, Var. enchaisunement -; achaisuner, Var. enchaisuner -; achat, Var. enkat +, eschat +; achater,Var. enchater +, escheter -, chater +; achatour,Var. catour +, chateur +; acheminer,Var. encheminer +; achevement,Var. eschevement +; achever,Var. eschever +. Es sind also nicht sämtliche Formvarianten und, jedenfalls hier, nicht alle Angehörige einer Wortfamilie mit einem Verweis bedacht worden 5 . Wie der obige Fall grant chose nahelegt, existieren in der digitalen Fassung des AND Verweise, die in der Papierversion fehlen. Fazit: im Verhältnis zur ersten Auflage ist die Informationshaltigkeit des AND wesentlich angestiegen, in seiner mikrostrukturellen Gestaltung hat das Wörterbuch Verbesserungen erfahren. Sein Status als grundlegendes Werk der afr. Lexikographie ist dadurch noch verstärkt worden, seine Verfügbarkeit als digitale Version im Internet wird nicht nur der Rezensent zu schätzen wissen. Joachim Lengert ★ Maria Candea/ Reza Mir Samii (ed.), La rectification à l’oral et à l’écrit, Paris (Ophrys) 2010, 247 p. Comme le précisent les éditeurs dans leur «Présentation générale», ce recueil de dix-huit articles est le résultat d’«une journée de travaux et d’échanges» organisée en septembre 2008 pour rendre hommage à Mary-Annick Morel, une des grandes figures de la linguistique française, connue notamment pour son analyse très fine de la relation de concession et pour ses travaux souvent pionniers sur l’oral. Le thème de la rectification a été choisi d’une part parce qu’il s’inscrit parfaitement dans l’esprit des recherches de M.-A. Morel, et d’autre part parce que, jusqu’à présent, ce sujet n’a pas encore attiré l’attention des chercheurs et que les travaux lui étant consacrés demeurent rares. Il s’agit donc en premier lieu de définir la rectification et de la distinguer de la reformulation et de la correction, dont elle se rapproche souvent, tâche que les éditeurs s’efforcent de remplir dans la «Présentation générale». Refusant à la rectification le statut de catégorie rhétorique ou argumentative spécifique, Candea et Mir Samii voient en elle «une opération mentale», «linguistique et discursive», «un mécanisme d’ajustement énonciatif», 355 Besprechungen - Comptes rendus 5 Zur Form: + = Verweis existiert, - = Verweis existiert nicht.Auch in umgekehrter Richtung können Mängel auftreten, so wird z. B. die Variante achaper s. eschaper unter achnicht mit einem Verweislemma versehen. que l’on retrouve «chaque fois que celui qui parle pense qu’il existe sur ce qu’il vient de dire, ou sur ce que l’autre vient de dire, une formulation ou un contenu de pensée plus adéquat, plus juste, plus vrai . . . et qu’il souhaite y conformer son propos . . . ou y ramener la pensée de l’autre . . .» (5). Cette définition pourrait également facilement s’appliquer à la reformulation et à la correction. Tout en postulant que la rectification s’en distingue, les éditeurs, au lieu de guider le lecteur en lui proposant quelques éléments de réflexion, se limitent à expliquer que la rectification «se révèle protéiforme et multidimensionnelle» (6), laissant insatisfait le lecteur désireux de comprendre sur quoi reposent les différences entre ces notions. Sans entrer davantage dans la problématique, les éditeurs passent ensuite à la description du volume; ils mettent en évidence la variété des approches (syntaxique, sémantique, énonciative, pragmatique, lexicographique . . .) ainsi que celle des exemples proposés (tirés de corpora littéraires, de presse, audio et vidéo, produits dans des situations d’apprentissage ou de dialogue). Ils précisent également la manière dont s’est fait le regroupement des contributions en quatre sections (dont la mention ne figure du reste que dans la table des matières: 1. «Rectification et ajustements énonciatifs», 2. «Rectification et reformulation», 3. «Rectification et correction», 4. «Rectification en acquisition») qui «ne s’est pas imposé comme une évidence» et qui «aurait pu obéir à d’autres logiques» (12) - là, je rectifierais en disant «obéir au moins à une logique quelconque». Je ne passerai pas en revue les dix-huit contributions mais uniquement celles qui, à mon avis, fournissent des pistes de réflexion sur la notion de rectification et sur ses limites. Que les auteurs qui n’ont présenté que des analyses ponctuelles - souvent de grande qualité - de faits de langue qui relèveraient, à leur avis, de la rectification/ reformulation/ correction, sans interroger la notion elle-même, ne m’en tiennent pas rigueur. Trois attitudes vis-à-vis de la rectification se dégagent au fil des pages. La première - et elle est rare - consiste à en proposer une définition. C’est notamment le cas de Laurent Danon-Boileau («La rectification doit-elle nécessairement passer par le langage? »). Pour lui, certaines conditions doivent être réunies pour qu’on puisse parler de rectification langagière. Il faut, tout d’abord, que les participants à l’échange «partagent un objectif commun», qui constitue «une cible à atteindre, une représentation affectée d’une valeur positive» (15). Dans un premier temps, préalable à l’expression de la rectification, l’atteinte de cette cible implique le recours à une médiation M1. Mais dans un second temps, correspondant à son dire explicite, «l’énonciateur a) disqualifie M1, b) propose une seconde médiation M2 qui, de son point de vue, doit se substituer à M1 pour que la cible . . . puisse être atteinte» (15). L’auteur souligne qu’il n’est pas nécessaire que l’énonciateur soit à l’origine de cette substitution: «quelque chose a changé qui invalide l’effet de M1 et, pour maintenir la validation de l’objectif commun, il faut changer M1 pour M2» (19). Ce sont ces deux points - le partage de l’objectif commun légitimant la substitution de M2 à M1 et le fait que l’énonciateur ne soit pas nécessairement à l’origine de cette substitution - qui distinguent, selon Danon-Boileau, la rectification de la correction. L’auteur ne donne cependant pas de réponse à la question qu’il pose lui-même (17): la rectification exige-t-elle le rejet explicite de M1 ou la désignation de M2 peut-elle suffire pour qu’il y ait rectification? Maria Candea et Dominique Delomnier («Structures de rectifications en dialogue: interactions profs-élèves»), adhérant à la conception de Danon-Boileau, insistent sur la composante d’«autorité» dans la définition de la correction, «mécanisme habituel de l’interaction scolaire» (33). Dans la correction, «le professeur a l’autorité d’imposer un M2 de substitution au M1 proposé par l’élève qui était faux; mais l’élève était censé pouvoir proposer M2 d’emblée» (33). Dans la rectification, «ce n’est pas le professeur qui indique et propose M2: il ne fait que suggérer à l’élève que M1 n’est pas adéquat, et c’est l’élève seul qui propose M2 . . . Le professeur et l’élève restent donc solidaires dans un projet commun de co-construction de connaissances» (33). Cette distinction entre correction et rectifica- 356 Besprechungen - Comptes rendus tion, si elle peut éventuellement être retenue pour l’oral, est cependant difficile à transposer au domaine de l’écrit: qui n’a pas fait la correction - et non pas la rectification - de ses fautes, suites à des «suggestions» en rouge du professeur et n’a pas dû trouver tout seul le M2 exigé? Par ailleurs, cette distinction n’est pas claire non plus dans l’analyse du corpus. En terminant l’examen d’une séquence les auteurs écrivent: la «rectification demandée n’aboutit pas et on assiste du coup à une simple correction brutale de la part de l’enseignante, qui fait usage de son autorité: ‹le racisme c’est pas ça›» (37). Mais si l’on suit le raisonnement cité ci-dessus, dans la correction, le professeur doit proposer un M2, ce qui n’est pas le cas ici, «le racisme c’est pas ça» ne fait que «suggérer» que M1 est faux. La définition de la rectification proposée par Mary-Annick Morel («Particularité de la rectification chez un adulte autiste de très haut niveau») met en avant d’autres éléments définitoires, du reste assez difficilement conciliables avec ceux que propose Danon-Boileau. Pour elle, une proposition rectificative peut soit apporter une modulation dans l’assertion qui précède, «limitant la portée générale de cette assertion, empêchant de tirer les conclusions déductibles» (21), soit porter sur l’emploi d’un terme, «jugé immédiatement inadéquat dans la situation de l’échange» (21), soit concerner «plus spécifiquement le point de vue du parleur et son degré d’adhésion à ce qu’il vient de dire» (22). La rectification ainsi définie - déjà dans ses travaux de 1980 et 1996 - repose sur les anticipations que fait l’énonciateur de la réception de son discours. «En rectifiant, il cherche à prévenir une incompréhension ou à contrer une interprétation erronée de la part de celui auquel il s’adresse» (22). Difficile de concilier cette visée communicative qui est, pour l’auteure, liée à l’énoncé rectificatif avec «l’objectif commun» préalable (sauf si on comprend ce dernier d’une façon très large comme une communication réussie) et le statut quelque peu «extérieur» de l’énonciateur par rapport à «l’origine» de la rectification, deux conditions posées comme fondamentales dans la définition de la rectification par Danon-Boileau. Enfin, pour Morel, la rectification est étroitement liée à deux processus - la déduction et l’explicitation d’un non-dit ou d’un dit ambigu -, qui reposent à leur tour sur la confrontation avec une norme (serait-ce là l’équivalent de l’«objectif commun» de Danon-Boileau? ): norme externe, la doxa, ou norme interne, un vécu personnel. L’auteure ne dit cependant rien des relations que la rectification entretient avec la correction, qui est, elle aussi, liée à la norme, et la reformulation, à laquelle on recourt également pour contrer une interprétation erronée. Pour Catherine Chauvin («Les sous-titres de films en VOST comme type de reformulation et/ ou de rectification»), la différence entre la reformulation et la rectification peut s’entendre «en termes de plus ou moins grande normativité: est ‹rectifié› ce qui est reformulé et ‹corrigé›, tandis que la reformulation [est] un terme plus neutre» (119). Pour Cécile Narjoux (qui, dans son article «‹J’allais rectifier›: auto-rectification et auto-reformulation dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce», s’appuie sur les travaux de J. Authiez- Revuz) et Elena Vladimirska («Les Mots du discours et l’opération de rectification: l’exemple de vraiment, pas vraiment et bien entendu»), la différence entre la reformulation et la rectification résiderait dans l’effacement (132) ou l’annulation (159) du dit précédent qui caractérise la rectification (cf. également le terme de «substitution» évoqué plus haut, que Danon-Boileau emploie pour caractériser la rectification). Cette conclusion se trouve toutefois compromise par l’imbroglio terminologique qui apparaît dans les analyses: C. Narjoux parle de cas de «légère rectification», de «quasi-rectification» (137) avec «effacement potentiel» (138), et E. Vladimirska précise dans sa conclusion qu’il s’agit d’une invalidation partielle sans annulation complète (159). Quid alors de la différence entre la rectification et la reformulation? En outre, aucune des trois auteures ne parle de la correction, dont les relations avec les deux autres termes restent donc à préciser. Danièle Dubois, Caroline Cance, Gaëlle Delepaut, Luiza Maxim et Séverine Morange («Ajustements discursifs et constructions cognitives dans l’expression du ‹ressenti›») 357 Besprechungen - Comptes rendus adoptent une autre démarche. Elles renoncent «au concept de rectification pour lui préférer la notion d’ajustement» (43), «moins rigide et plus adaptée à la dynamique de construction de catégories en discours» (62). En effet, dans la construction d’un jugement subjectif, objet d’analyse des auteures, il ne s’agit pas de rectifier, «dans la mesure où il n’y a pas d’écart à combler en regard de quelque chose qui serait ‹droit›, ‹juste› ou ‹vrai›. Il s’agit du repérage des marques d’un positionnement du locuteur par rapport à l’ordre du monde . . ., en regard des ressources lexicales» (44), «différemment disponibles selon les domaines sensoriels» (46). Les auteures retiennent par contre le terme de «reformulation» (employé du reste comme synonyme de «spécification», ce qui me paraît assez problématique), qui semble être un des procédés d’ajustement discursif. Difficile d’en dire davantage, car les auteures ne se soucient pas trop de la définition des termes utilisés (ni, du reste, de la cohérence de présentation de la bibliographie). Patrick Renaut et Buonaventura Rubio Zenil étudient «La réparation dans les conversations acquisitionnelles», manifestement sous l’influence de la tradition anglo-saxonne (repair). Les auteurs précisent que la notion de réparation recouvre «un ensemble de phénomènes plus large(s? - OI) et plus divers» (208) que la correction ou la rectification - à rapprocher donc éventuellement de la notion d’ajustement? -, mais ne disent pas si la reformulation en fait partie. Ils se penchent ensuite sur l’analyse du processus de réparation. Impossible donc de repérer dans cette contribution des éléments qui pourraient être utiles pour la définition de la rectification. La troisième attitude, la moins créatrice et la moins enrichissante du point de vue théorique, consiste à citer - sans recul ni approfondissements - les définitions courantes (dictionnaires ou études) et/ ou à constater que la frontière entre deux notions voisines (rectification vs reformulation, rectification vs correction, etc.) n’est pas toujours aisée à délimiter. Vient ensuite l’analyse d’un phénomène qui a servi de prétexte pour la rédaction de l’article, en laissant le lecteur sur sa faim quant à la définition de la notion même. D’une façon générale, le choix du terme - correction, rectification, reformulation, mais aussi paraphrase, réfutation, . . ., - parmi ceux qui s’offraient au départ semble avoir été fait sans aucun souci d’homogénéité, car ils peuvent tantôt être opposés, tantôt s’employer comme synonymes ou hypéronymes les uns des autres: ainsi, la rectification permet de corriger (103, 137) / «désigne un acte de correction et son résultat» (171), la reformulation inclut / est un terme plus large que la rectification (144, 152, 223), ou, au contraire, on assiste au «travail de reformulation . . . dans les rectifications» (233), etc. La tentative, en soi très intéressante, de distinguer les verbes anglais rectify et correct, tentative entreprise par Claude Delmas («Le verbe anglais rectify et la forme schématique») - pour qui, d’ailleurs, les deux verbes entrent dans le champ de la rectification (168) - doit être transposée en français avec prudence pour ne pas engendrer des contresens, tels que ceux que l’on a pu voir, par exemple, dans le cas des termes évidentialité et evidentiality. En revenant à une vue d’ensemble du volume, je pourrais conclure que, à de rares exceptions, les contributions, qui contiennent par ailleurs des analyses empiriques très stimulantes et éclairantes, manquent de profondeur dans les réflexions théoriques et de rigueur dans les définitions. Le lecteur n’arrive pas à saisir la notion de rectification qui s’éparpille de plus en plus au fil des pages. Une synthèse qui situerait la notion dans le paradigme d’autres «opérations linguistiques» et mettrait en évidence les éléments-clés de sa définition, ainsi que les convergences et, surtout, les divergences des diverses approches et choix terminologiques présents dans l’ouvrage en aurait augmenté la valeur euristique. Olga Inkova ★ 358 Besprechungen - Comptes rendus
