eJournals Vox Romanica 72/1

Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2013
721 Kristol De Stefani

Fleur Vigneron/Kôji Watanabe (ed.), Voix des mythes, science des civilisations. Hommage à Philippe Walter, en collaboration avec Isabelle Olivier et Didier Van Moere, Berne (Peter Lang) 2012, xxxvi + 486 p.

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2013
Marie-Claire  Gérard-Zai
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Besprechungen - Comptes rendus Philologie et linguistique romane générales - Allgemeine Philologie und romanische Sprachwissenschaft Fleur Vigneron/ Kôji Watanabe (ed.), Voix des mythes, science des civilisations. Hommage à Philippe Walter, en collaboration avec Isabelle Olivier et Didier Van Moere, Berne (Peter Lang) 2012, xxxvi + 486 p. Pour fêter le soixantième anniversaire de Philippe Walter, médiéviste et chercheur de réputation internationale, ses collègues et amis lui offrent un volume de Mélanges qui reflète la richesse des perspectives ouvertes par la réflexion et les questionnements du directeur du Centre de recherche sur l’Imaginaire (CRI) à l’université Stendhal-Grenoble 3. Les thématiques retenues couvrent le vaste champ de recherche de Ph. Walter: a) Mythologie eurasiatique comparée; b) Imaginaire médiéval, mythes médiévaux ou mythes et littérature du Moyen Âge; c) Folklore et traditions orales, hagiographie; d) Mythe et écriture, théorie du mythe: mythocritique, mythanalyse. Les nombreuses publications et travaux du récipiendaire (xi-xxxvi) comprennent non seulement les ouvrages, les articles, la direction d’ouvrages collectifs et les comptes rendus critiques, mais encore les émissions de radio et télévision, les conférences et communications aux colloques nationaux et internationaux, ainsi que l’organisation de nombreux colloques; ces listes sont complétées par le relevé des thèses soutenues sous la direction de Ph. Walter. Ce beau volume s’ouvre, dans cette première partie consacrée à la comparaison des mythologies eurasiatiques, par la contribution de François Delpech (CNRS), «La sépulture subfluviale de Daniel et le mystère indo-européen du ‹feu dans l’eau›» (3-16), inspirée par les intuitions formulées, à la fin des années 1980 par Ph. Walter, au sujet des rapports de l’Yvain de Chrétien de Troyes avec la mythologie caniculaire. Jean-Pierre Giraud (Université Lyon III, Jean Moulin), «Une lecture palimpseste d’une séquence du Kojiki. Et si le dieu Susanoo no mikoto n’était pas le vilain petit canard de la mythologie japonaise? » (17-30). Chiwaki Shinoda (Université d’Hiroshima, Japon), «Mythes du taureau au Japon, sacrifice du dieu» (31-41). L’auteur s’attache aux délicats problèmes de la question du bovin au Japon. Kôji Watanabe (Université Chuo, Japon), «Le séjour dans l’Autre Monde et la durée miraculeuse du temps: essai de rapprochement entre le Lai de Guingamor et la légende d’Urashima» (42-55). Malgré la distance géographique et culturelle soulignée par l’auteur, le Lai de Guingamor, texte picard ou normand de la fin du XIII e siècle et la légende japonaise du jeune pêcheur Urashina du VIII e siècle ont des points communs. Ils racontent tous deux un voyage dans l’Autre Monde et incluent le motif de la durée miraculeuse du temps; ils pourraient avoir un héritage commun fort ancien, en l’occurrence, eurasiatique. Atsuhiko Yoshida (Université Gakushuin, Japon), «Le combat contre l’adversaire triple et l’apatê» (57-60). Aussi bien dans la rencontre du dieu scandinave Thôrr avec le géant Hrungnir que dans le combat d’Indra (Mahâbhârata V, 2), les récits relatifs au dieu représentant la fonction guerrière ont recours à une ruse ingénieuse associée de façon étroite au combat contre un adversaire triple. Selon l’auteur, cela confirmerait que l’apprentissage de l’art de tromper l’ennemi faisait partie de l’initiation guerrière chez les Indo-Européens. La partie la plus étendue, la deuxième, est consacrée à l’imaginaire médiéval, aux mythes et littérature du Moyen Âge: Cristina Azuela (Universidad Nacional Autónoma de México), «Merlin prophète et trickster dans le Roman de Silence» (63-98). Les tricksters, personnages hybrides et paradoxaux, tel Silence et Merlin, semblent «fonctionner comme des métaphores culturelles, exprimant les complexités de la réalité tout en permettant la possibilité de la concevoir d’une façon différente» (97). Anne Berthelot (University of Connecticut-Storrs, USA) «Dame d’Avalon? Les enchanteresses arthuriennes et l’Autre Monde» (99-109). Après avoir parcouru les métamorphoses des «enchanteresses» arthuriennes, A. Berthelot conclut: «Entre Avalon et le monde d’Arthur, il y a une solution de continuité radicale, à un niveau plus profond que celui de la simple spatialité: la demi-sœur d’Arthur et la mère adoptive de Lancelot n’ont que faire d’une connexion avec l’Autre Monde de la féerie. Une autre manière, peut-être de résoudre la question dérangeante de l’altérité . . . et de l’aliénation» (109). Régis Boyer (Université Paris IV-Sorbonne), «Ciel diurne ensoleillé: ‹dieu› chez les anciens Scandinaves» (111-19). R. Boyer rectifie une mauvaise tradition qui voulait voir derrière les figures divines germaniques anciennes (Tyr) des divinités martiales ou brutales. Anna Caiozzo (Université Paris Diderot-Paris 7), «Alexandre l’enchanteur: une particularité de la légende orientale d’Alexandre le Grand» (121-48, avec 5 planches). L’auteure étudie le manuscrit richement enluminé (Londres, British Library, oriental 6810) de la fin du XV e siècle, qui conserve les magnifiques miniatures des Cinq contes ou Khamsa de Nizâmî et d’autres sources. A. Caiozzo analyse la personnalité d’Alexandre qui s’affirme comme titulaire de pouvoirs magiques; il cumule un double héritage: digne héritier des rois iraniens titulaires khvarnah, des prophètes bibliques et des philosophes Platon et Aristote. Jacques Chocheyras (Université Stendhal-Grenoble 3) «L’imaginaire de la Table Ronde: à la recherche de ses sources» (149-60, avec 3 ill.). C’est dans le Roman de Brut de Wace (v. 9.747 et v. 10.283-86) que l’on trouve mentionnée pour la première fois l’invention de la Table Ronde, objet matériel qui répond à un impératif précis: «introduire ‹la plus parfaite égalité› entre ‹les nobles seigneurs› qui y ‹prenaient place› pour y être ‹servis›» (149). Ce serait donc une construction imaginaire qui aurait guidé toutes les représentations de la Table Ronde dans les miniatures des manuscrits arthuriens, où le roi [Arthur] siège au milieu de ses barons, tel le Christ avec ses disciples le soir de la Sainte Cène. Cependant la représentation imagée des personnages assis autour d’une table ronde pourrait également nous orienter vers une autre direction, celle des représentations picturales du cercle zodiacal avec des personnages évoquant les signes du zodiaque. La correspondance entre les patriarches et les signes du zodiaque se rattache à une tradition qui remonte, selon B. Obrist [CCM 44 (2001): 15], au moins jusqu’à Philon. D’autre part, l’association des apôtres aux signes du zodiaque était également répandue dans l’Antiquité depuis le II e siècle, dans les textes et sur les monuments (ibid.: 16). Selon J. Chocheyras, une des conséquences de la vision imaginaire des douze mois en membres d’une Table Ronde siégeant autour d’Arthur, c’est qu’elle associe un signe du zodiaque au personnage du même secteur dans le cercle médian. Ainsi le Sagittaire se serait confondu avec Arthur, «car c’est dans ce signe que tombe la fête de ce saint, à la veille de la Toussaint, au moment de l’antique célébration celtique de l’automne, la fête de Samain» (160); le Bélier, à l’équinoxe de printemps, aurait désigné Gauvain, le signe des Poissons, Perceval; quant à Lancelot, il aurait été associé au Lion, au milieu de l’été. Robert Deschaux (Université Stendhal-Grenoble 3), «La Danse Macabre» (161-65). Dès leur apparition au XIV e siècle, les Danses Macabres rappellent aux vivants la gravité de la mort et tentent de les arracher à leur bonne conscience ou, du moins, à des centres d’intérêt purement terrestre. Elles résultent de la fusion du thème des estats du monde avec celui de la mort inéluctable dans une société christianisée. Deux éléments la constituent: l’iconographie présente une farandole où se suivent des squelettes animés entraînant un vivant qui figure une catégorie sociale déterminée et une légende versifiée rapportant le dialogue entre le mort et le vif. Le mythe de la Danse Macabre offre un message complexe, riche et pro- 276 Besprechungen - Comptes rendus vocateur, chargé d’inconnues. Irène Freire Nunes (Université nouvelle de Lisbonne), «La Quête tragique» (167-78). L’auteure analyse la Demanda do Santo Graal, traduction portugaise de la Queste del Saint Graal du cycle de la Post-Vulgate, qui représente un stade ultime de christianisation du mythe du Graal et du mythe arthurien. Yoko Hemmi (Université Keio, Japon), «The Marvels of the Forest of Brocéliande in a Colonial Context: Chrétien de Troyes and Wace» (179-93). L’auteure, à travers Yvain et le Roman de Rou, revisite la forêt de Brecheliant ou Brocéliande. Claude Lecouteux (Université Paris IV-Sorbonne), «Géographie mythique: le royaume du Prêtre Jean» (195-207 + 1 ill.). Au XII e siècle, la Lettre du Prêtre Jean, texte composite à la croisée des récits de voyage, compendium de merveilles, suscite un succès quasi universel, avec plus de deux cents manuscrits connus et de nombreuses impressions de 1483 à 1525. La Lettre a été perçue au Moyen Âge comme un traité de géographie, un lapidaire, un abrégé de zoologie, une forme de Roman d’Alexandre, peignant un îlot de chrétienté dans une mer de paganisme. Le royaume du Prêtre Jean reprend de nombreux éléments de la mythologie chrétienne, mélangeant pays de Cocagne et paradis terrestre, en quelque sorte, une variante du mythe de l’âge d’or, christianisé et adapté au monde médiéval. Sibusiso Hyacinth Madondo (University of South Africa), «Le remaniement narratif de Sire Gauvain et le Chevalier Vert dans les poèmes anglais tardifs» (209-19). Les récits des aventures merveilleuses et des tentations sexuelles du héros de Sire Gauvain et le Chevalier Vert ont exercé une influence déterminante dans les poèmes anglais tardifs, notamment dans The Greene Knyghte, Gawayn and the Carle of Carlisle, The Turk and Gowin et King Arthur and the King Cornwall. Asdis R. Magnusdottir (Université d’Islande, Institut Vigdis Finnbodottir), «Parcevals saga ou l’étrange fortune d’un roman chevaleresque dans sa traduction norroise» (221-31). Les traductions des œuvres littéraires françaises vers le norrois au cours du XIII e siècle sont méconnues en France à l’exception de la Tristrams saga og Isöndar, transcrite par un certain frère Robert, vers 1226, d’après le prologue de la saga. Le traducteur omet le prologue, donne un récit court et concentré et, contrairement à l’auteur champenois, clôt son histoire. Isabelle Olivier (Université d’Artois), «La relecture de deux scènes du Graal à la lumière de la mythologie marine des Celtes» (233-44). L’auteure aborde la piste des immrama, récits de navigation merveilleuse de la tradition celtique, pour éclairer la figure du Roi Pêcheur chez Chrétien de Troyes et la seconde visite de Gauvain au château du Graal dans la Première Continuation. Claude Sterckx (Institut des Hautes Études de Belgique), «Lleu et Gorlagon» (245-55). C’est le roman arthurien en latin Arturus et Gorlagon, vraisemblablement adapté ou traduit du gallois, centré sur le thème de la lycanthropie qui fait l’objet de la communication de C. Sterckx. Karin Ueltschi (Institut catholique de Rennes), «De l’analogie, ou du pied à la chaussure» (257-74) L’auteure reprend un sujet familier. Elle a publié, en effet, (en 2011, chez Champion, Essais sur le Moyen Âge 53) un ouvrage intitulé Le pied qui cloche ou le lignage des boiteux, dans lequel le recours à l’analogie est au cœur de la démarche. C’est, pour l’auteure, l’analogie qui est la force structurante fondamentale de l’imaginaire et le critique doit se l’approprier et la convertir en un outil d’investigation efficace. Le projet est de remonter la piste partant du «pied» pour atteindre des «complexes littéraires et imaginaires formant un réseau de signifiances». Fleur Vigneron (Université Stendhal-Grenoble 3), «La terre comme lieu de décomposition et de génération: les mutations de la matière organique dans les textes scientifiques et littéraires du Moyen Âge» (275-87). F. Vigneron s’attache à l’étude du Liber ruralium commodorum de Pietro de’ Crecenzi, magistrat de Bologne, en parallèle à une approche littéraire de la cinquième Nouvelle de la quatrième journée du Décaméron de Boccace; le traité d’agriculture sera traduit en français, en 1373, sous le titre de Livre des prouffitz champestres et ruraulx. Si ce dernier n’apporte aucune innovation, il offre plutôt une synthèse, entre autres, sur les métamorphoses du sol. La terre est définie comme un ventre pour les plantes parce que c’est le lieu d’une digestion, d’une trans- 277 Besprechungen - Comptes rendus formation de la nourriture en deux substances: «l’humeur pure, le ‹moïste pur›, que la plante absorbe et le ‹dur sec›, l’ordure, que la plante laisse dans la terre» (277). Dans la Nouvelle IV, 5, c’est la terre comme lieu de décomposition et de génération qui est en jeu. La décomposition du cadavre (la tête de l’amant d’Elisabetta, Lorenzo) peut contribuer à la vie d’un végétal (pot de basilic) et quelque chose du mort passe dans la plante. «La vision médiévale combine dégénérescence et croissance comme s’il s’agissait d’une mystérieuse métamorphose de la matière organique, ayant son secret enfoui, invisible, au sein de la terre» (287). La troisième partie du volume est dédiée au folklore et aux traditions orales, ainsi qu’à l’hagiographie: Christian et Nicolas Abry, Gunhild Hoyer et Alice Joisten (Centre Alpin et Rhodanien d’Ethnologie, Grenoble), «De Frauenjagd en Mahrtenehe ou quand la Sauvage chassée du Sauvage en est sauvée sans sauver son ménage» (291-304). Spécialistes des narrations de tradition orale ayant comme sujet des êtres fabuleux et surnaturels, les auteurs analysent les chasses fantastiques et les amours sans issue d’une Mélusine, union avec un fantasme né d’un authentique cauchemar, Mahrtenehe (en allemand) ou chauche-vieille dans les régions francoprovençales. Jacques Berlioz (Centre de recherches historiques, EHESS-CNRS, Paris), «Histoires de fantômes. Montague Rhodes James (1862-1936) et la tradition médiévale» (305-09). J. Berlioz rend hommage à M. R. James, auteur de nouvelles à succès, traduites en français, sous le titre Histoires de fantômes (Paris, 1990), dont le narrateur est souvent un historien, un bibliothécaire ou un archéologue; la grande érudition de l’homme de lettres et sa connaissance des langues anciennes lui permettent de jouer avec les cryptogrammes latins, les ouvrages d’alchimie, le Talmud ou les minutes de procès médiévaux. Guillaume Issartel (Université Stendhal-Grenoble 3), «Une faribòla de Saint Agrève: essai de mythologie ursine» (311-23). L’auteur évoque une version de Jean de l’Ours, en dialecte, due au folkloriste ardéchois Paul Paya, décédé en 1964. Outre le texte ardéchois (313-5), G. Issartel en donne une traduction en français (315-17). Bernard Merdrignac (Université de Rennes 2-Haute Bretagne), «Le palimpseste U. 260. Le ‹passage du temps› dans l’hagiographie bretonne médiévale? » (325-41). C’est Philippe Walter qui a appliqué la notion de «palimpseste hagiographique» au postulat d’une «lointaine origine commune» sur lequel se fonde l’étude comparative de certains thèmes hagiographiques et de quelques thèmes littéraires celtiques. Mercedes Montoro Araque (Universidad de Granada, Espagne), «Ces sauriens andalous . . .: entre folklore et hagiographie» (343-54). À partir de la tradition orale du mythe du dragon en Andalousie, l’auteure analyse des représentations hagiographiques associées par la religion catholique au symbole reptilien. Bernard Robreau (Société de mythologie française), «Réflexions sur l’hagiographie normande. Saint Clair et saint Germain: la croix et la colonne, la roue et le pilier» (355-72 + 3 ill.). B. Robreau s’interroge sur les relations qui ont pu exister entre un saint Clair dont le nom traduit le celtique belet divers motifs présents dans l’hagiographie normande et se penche sur le mythe de la roue ramante, variante de la barque solaire. Emanuela Timotin (Institut de Linguistique Iorgu Iordan-Al. Rosetti de l’Académie Roumaine, Bucarest), «Le saint et les vers. Syméon Stylite l’Ancien, protecteur des vers à soie dans la tradition roumaine» (373- 82). Cette étude se propose de verser une pièce inédite au dossier de la dévotion pour saint Syméon Stylite l’Ancien, qui vécut au V e siècle en Asie Mineure, préambule à une analyse qui clarifie la relation entre les traits étranges que ce saint revêt dans la tradition roumaine et son hagiographie. La figure de saint Syméon rassemble des traits inattendus, comme sa relation particulière avec certains animaux et des éléments dérivés de son hagiographie, comme son image de héros qui soutient les piliers du monde ou celle de patron des techniques divinatoires. Le texte censé protéger les vers à soie contre le mauvais œil lui accorde un statut ignoré jusqu’à présent, celui de patron des vers à soie. 278 Besprechungen - Comptes rendus La quatrième partie de l’ouvrage traite du mythe et de l’écriture, de la théorie du mythe, «mythocritique» et «mythanalyse»: Corin Braga (Université Babe-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie), «L’Église contre l’Utopie. Antiutopies primitivistes et tératologies» (385-99). L’auteur étudie la réaction des Églises catholique et protestantes face à la question de l’Utopie en particulier durant la période du XVII e au XIX e siècle. Simona Corian Ioan (Université de Bucarest), «Le mythe de Tombouctou, un ingrédient pour les constructions identitaires africaines» (401-16). Comme l’expose l’auteure, le but de cette communication est de fournir une lecture des discours identitaires réalisée à la lumière de l’imaginaire et des mentalités, de déchiffrer à partir de ces points de vue les mécanismes d’élaboration des nouvelles identités (401); l’Afrique subsaharienne, au lendemain de l’indépendance, est le terrain idéal pour de telles entreprises méthodologiques. Helder Godinho (Université nouvelle de Lisbonne), «L’amour comme texte de médiation: l’exemple du Moyen Âge» (417-25). H. Godinho prend, entre autres, les exemples de Dumart le Galois, de Gui de Warewic du Lai de l’Ombre et du Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole de Jean Renart, l’épisode des gouttes de sang sur la neige dans Perceval de Chrétien de Troyes pour illustrer l’amour par oïr dire, qui serait, pour l’auteur un simple «effet de texte». «Ce qui compte, c’est moins la personne que la signification que nous recevons à son propos» (418). Blanca Solares (Universidad National Autónoma de México), «Uixtocíhuatl ou la nature sacrée du sel» (427-45). L’étude réunit un ensemble de récits relatifs à la déesse du sel pour tenter de comprendre la persistance d’un mythe complexe et retrouver les éléments spécifiques de son histoire et de sa source mythique et archaïque. Jean-Jacques Wunenburger (Université Lyon III, Jean Moulin), «L’art brut, un imaginaire aux extrêmes? » (447-58). La communication se propose d’examiner la question de la créativité des schèmes imaginatifs et celle des rapports du sauvage et du primitif dans la peinture du XX e siècle, en l’occurrence chez Gauguin, qui conduit l’auteur à la question de l’art pariétal préhistorique. Françoise Bader (École Pratique des Hautes Études, Paris), «Un drôle d’oiseau: la khalkida-kúmindin d’Homère (Iliade, 14, 286-291)» (461-81). F. Bader analyse la strophe de la langue des dieux de l’Iliade, compare avec l’avestique et constate que l’identification de l’oiseau est donnée pour incertaine; Homère, ornithologue expérimenté par tout l’art avec lequel il met en scène l’oiseau imitatrix de la «danse» guerrière et des branches de sapin, le poète va se faire «imitateur» à son tour, en expert de l’alphabet, des nombres et des emplois de l’isopséphie. Philippe Le Guillou (Inspecteur général de l’Éducation nationale), «Mystère breton» (483-86) L’auteur chante la Bretagne mythique, celle de l’ancienne forêt, celle des premiers sanctuaires: Brocéliande, l’Arrée, Huelgoat, l’Argoat, le Menez Hom . . . et conclut que «les veilleurs vocaux de Landévennec demeurent les garants de l’éternité des mythes et des rites» (486). Marie-Claire Gérard-Zai ★ F. Benozzo/ G. Brunetti/ P. Caraffi/ A. Fassò/ L. Formisano/ G. Giannini/ M. Mancini (ed.), Culture, livelli di cultura e ambienti nel Medioevo occidentale. Atti del IX Convegno della Società Italiana di Filologia Romanza, Bologna, 5-8 ottobre 2009, Roma (Aracne) 2012, 1136 p. Questo ponderoso volume che qui recensiamo raccoglie in 1136 pagine ben 56 contributi racconta visibilmente la fase di trasformazione che la scuola filologica italiana sta attraversando. Gli interventi nell’assise bolognese, infatti, consentono di verificare che nel momento storico in cui un gruppo di maestri noti e riconosciuti continua a produrre materiali e a 279 Besprechungen - Comptes rendus