Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniAurelio Roncaglia, Epica francese medievale, a cura di Anna Ferrari e Madeleine Tyssens, Roma (Edizioni di storia e letteratura) 2012, xxi + 282 p. (Storia e letteratura. Raccolta di studi e testi 245)
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Gabriele Giannini
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(acroletto), se non di un tertium (mesoletto). Non è scontato che un dialetto sia anche il basiletto di un repertorio, e perché lo diventi è necessario attribuire ad altre varietà o sistemi il ruolo di acroletto (e di mesoletto), come si faceva correttamente nella «Introductio» dell’ALD-I. Queste considerazioni finali non vogliono minimamente scalfire l’elevata qualità complessiva dell’opera di Hans Goebl e dei suoi numerosi e valenti collaboratori, che si conferma un’importante pietra di paragone per la geolinguistica europea. Mi sembra opportuno sottolineare, in particolare e da ultimo, l’esempio offerto dall’ALD di «tradizione nell’innovazione» o di «innovazione nella tradizione», a seconda che si voglia porre l’accento più sul legame tra l’ALD e la geolinguistica di K. Jaberg, J. Jud e J. Gilliéron ovvero più sull’importanza che la tecnologia ha avuto nell’elaborazione del progetto, e sta avendo oggi nella fruizione dei dati; e proprio in questo armonioso connubio tra «tradizione» e «innovazione» sta la lezione dell’ALD, alla quale i molti cantieri atlantistici ancora aperti, in Italia e altrove, dovrebbero guardare e adeguarsi. Riccardo Regis Galloromania Aurelio Roncaglia, Epica francese medievale, a cura di Anna Ferrari e Madeleine Tyssens, Roma (Edizioni di storia e letteratura) 2012, xxi + 282 p. (Storia e letteratura. Raccolta di studi e testi 245) Cinquante ans de questionnements autour de la chanson de geste, entre la dense étude de 1946-47 sur le contexte historique du Roland (§2) et l’enquête de géographie épique publiée en 1997 (§12), sont réunis ici, suivant l’agencement qu’A. Roncaglia lui-même avait prévu avant de disparaître, en 2001. En parcourant ce volet majeur de son activité, centré sur le Roland d’Oxford 1 , c’est indubitablement «la ferme articulation de la pensée, l’énergie persuasive du discours» qui frappent le plus, ainsi que l’avance M. Tyssens dans sa belle préface (vii-xvi [xvi]). Mais l’enseignement le plus durable vient de la démarche, animée par une foi inébranlable en l’éclairage qu’une recherche historique sérieuse peut jeter sur les textes, et soutenue par l’étendue des sources et des travaux critiques mis à contribution et par le traitement toujours prudent et respectueux des données et des opinions. Lorsqu’en 1984, la question épineuse de l’inceste de Charlemagne, dont Roland serait le fruit, est abordée aussi bien dans les textes que dans les faits (§5), A. Roncaglia énonce formellement les présupposés de sa démarche: «Il filologo - che non è un mistico - dovrà riconoscere che, alla radice, tale problema non è meramente letterario, ma storico. E la storia ha una sua razionalità, vichianamente perseguibile» (82). La suite, avec l’exploitation du travail de B. Jarcho rédigé en russe (1926), donc resté jusque là inconnu des romanistes, et la formulation de conclusions à la fois audacieuses et pondérées, illustre bien sa méthode et son style. Certes, nombre de questions débattues ici paraissent aujourd’hui quelque peu surannées, et largement délaissées par les contemporains: la datation du Roland et ses origines, le 323 Besprechungen - Comptes rendus 1 À la lecture de ce recueil, on conclut que la qualité et la cohérence de cette production scientifique n’ont pas reçu l’attention escomptée dans A. Varvaro, «Bilan des études épiques en Italie et des recherches sur l’épopée franco-italienne menées depuis 1955», in: N. Henrard (ed.), Cinquante ans d’études épiques, Genève 2008: 183-97 (187). Des analyses ciblées de la contribution du maître dans les différents domaines d’études ont été présentées lors d’une journée dédiée à Aurelio Roncaglia e la filologia romanza par l’Accademia Nazionale dei Lincei (Rome, 8 mars 2012). contexte historique de son éclosion et l’identité de Turold (§2, 3 [1981], 6 [1956]). Sont en cause les doutes exprimés à maintes reprises au sujet des points d’ancrage traditionnels, le scepticisme croissant envers la possibilité d’atteindre des états reculés du texte et de son environnement, enfin, le recentrage de la critique sur les problèmes d’interprétation 2 . Mais si la cohérence du cadre dressé par A. Roncaglia par le biais d’une documentation impressionnante et d’une maîtrise admirable des enjeux politiques et idéologiques de l’époque - le Roland remonterait aux années du pontificat de Grégoire VII († 1085) et émanerait du milieu rémois (sous l’influence des seigneurs de Roucy), tandis que Théroulde, moine à Fécamp, chanoine à Bayeux, puis abbé de Malmesbury et enfin de Peterborough († 1098), pourrait bien être le Turold du vers 4002 -, ne remporte pas nécessairement la conviction, elle force l’admiration. D’ailleurs, même les contributions reposant sur des postulats fragiles s’avèrent à tel point foisonnantes et éclairées que la critique légitime de leurs fondements ne suffit nullement à les déclarer périmées. C’est le cas de la pénétrante analyse du témoin d’Oxford (§3). Il n’est pas possible de souscrire à l’affirmation liminaire de l’auteur, concernant les deux unités de ce recueil factice: «nous sommes donc assurés que les deux ouvrages étaient unis déjà au XIII e siècle» (55). En réalité, la traduction latine du Timée avait été léguée avant 1268 à l’abbaye augustinienne d’Oseney, à Oxford, par le chanoine Henry de Langley, et en 1622 elle était déjà reliée avec le Roland, pour former l’actuel Digby 23, entré à la Bodleian Library en 1634. Nous ne savons rien de l’époque de réunion des deux unités 3 . Mais en misant sur cette affirmation risquée, A. Roncaglia bâtit une lecture convaincante du témoin épique comme «‹manuscrit d’école›: de ces écoles qui poussaient auprès des abbayes renouvelées par la ferveur normande, avec la collaboration des chanoines séculiers et des scribes nonclaustraux, sous la protection de l’aristocratie militaire et de la famille royale elle-même» (58). D’ici l’éclairage des fondations abbatiales des environs d’Oxford, liées étroitement au Studium (Orseney, mais aussi Abingdon), qui pourraient constituer le premier milieu de réception du Roland. Or, c’est précisément dans ce sens que les recherches successives se sont orientées, tout en ignorant les résultats des prospections d’A. Roncaglia 4 . Le dossier mérite d’être rouvert, avec la plus grande circonspection, certes, mais en pouvant désormais compter sur le catalogue des manuscrits vernaculaires du XII e siècle - où, bien entendu, les spécimens anglo-normands se taillent la part du lion 5 . Deux travaux se détachent nettement de l’ensemble, de par la familiarité que tout romaniste leur porte : l’étude de 1963 sur «L’Alexandre d’Albéric et la séparation entre chanson de geste et roman» (§13), que M. Tyssens et A. Ferrari ont ajouté fort opportunément en annexe, et le rapport lu en 1969 à l’Accademia dei Lincei de Rome, qui combine un status quaestionis équilibré de l’affrontement en cours à une prise de position très nette (§1). 324 Besprechungen - Comptes rendus 2 Cf. l’excellent bilan des études rolandiennes après 1955 dressé par G. Palumbo, «La matière rolandienne», in: Henrard 2008: 229-62. 3 Cf. I. Short (ed.), «The Oxford Version», in: J. J. Duggan (ed.), La Chanson de Roland - The Song of Roland. The French Corpus, Turnhout 2005: I, I/ 1-338 (I/ 18-19). 4 Cf. M. B. Parkes, «The Date of the Oxford Manuscript of La Chanson de Roland (Oxford, Bodleian Library, Digby 23)», Medioevo romanzo 10 (1985): 161-76 et A. Taylor, «Was There a Song of Roland? », Sp. 76 (2001): 28-65. Déjà A. Roncaglia, qui présenta sa communication au congrès de la Société Rencesvals tenu à Pamplona en 1978, dont les actes datent de 1981, ne semble pas connaître l’importante note de I. Short sur Henry de Langley, «The Oxford Manuscript of the Chanson de Roland: A Palaeographic Note», R 94 (1973): 221-31 (231). Manifestement, les difficultés de circulation de l’information bibliographique ne datent pas d’aujourd’hui. 5 M. Careri/ Ch. Ruby/ I. Short, Livres et écritures en français et en occitan au XII e siècle. Catalogue illustré, Rome 2011. Celui-ci est mémorable. A. Roncaglia y repousse la montée néo-traditionaliste et les modèles d’interprétation totalisants, ainsi que «la suggestione d’analogie esterne, la tentazione di supplire alle lacune documentarie e di sormontare le aporie interpretative estrapolando anacronisticamente da altri domini» (3) 6 . La tradition de la chanson de geste sent l’école, la chancellerie, la curie et prend racine dans l’histoire, dans ses affrontements et enjeux : par exemple, «la spedizione di Spagna rappresentata nel Roland non ha per scopo la liberazione del cammino di Sant’Iacopo, ma l’annessione feudale della Spagna al patrimonio di San Pietro» (20). Toute ambiguïté sur la voie à suivre est exclue. D’autres contributions portent sur des questions ponctuelles d’interprétation du texte (§4, 8-11). Il est regrettable qu’elles n’aient pas toutes produit l’écho souhaité. Par exemple, l’explication du surprenant vers 6 du Roland, «fors Sarraguce, ki est en une muntaigne» (§9 [1959]) - la muntaigne n’est pas une quelconque élévation de terrain, mais une «terre inculte, couverte de bois ou de buissons», suivant le sens de muntaña dans le vocabulaire épique castillan et l’emplacement vraisemblable de la Saragosse historique -, ne semble pas connue de nombreux éditeurs et traducteurs de la chanson: cf., par exemple, Jonin 1979 et 2 2005, Moignet 1985, Burgess 1990, Short 1990 et 1994, Dufournet 1993, Duggan/ Rejhon 2012 7 . Pourtant, elle est jugée tout à fait pertinente par C. Segre 8 . De même, l’explication du toponyme Durestant - il s’agirait de la barre de l’estuaire du Douro (§8 [1990]) -, qui permet de reconnaître toute la précision des mots d’Aelroth aux vers 869-70 (la Péninsule ibérique toute entière, de sa frontière orientale à son extrêmité occidentale), n’a pas percé (cf., par exemple, Short 1994 et 2005, Dufournet 1993, Cortés 1994, Duggan/ Rejhon 2012), bien qu’elle ait été mise en avant aussitôt dans une édition prestigieuse 9 . Il est à espérer que cette mise en recueil donne un deuxième souffle aux recherches les plus abouties du maître italien et qu’elle aide à mettre en perspective «il suo credo positivista, il suo metodo ‹documentario›, il suo anelito di recupero integrale» 10 , avec toute l’empathie que cette démarche inspire. Gabriele Giannini ★ Joseph Bédier, Le roman de Tristan et Iseut. Édition critique par Alain Corbellari, Genève (Droz) 2012, lxxxii + 293 p. (Textes Littéraires Français 619) Il Roman de Tristan et Iseut che il grande filologo Joseph Bédier pubblicò per la prima volta nel 1900 ebbe un enorme successo, tanto d’aver superato ormai le seicento edizioni, e d’essere stato tradotto in trentotto lingue: nella lista, davvero impressionante (lxvii-lxx) manca, almeno, la traduzione italiana di Baccio Ziliotto, pubblicata per la prima volta nel 1920 a Milano, e riproposta poi recentemente da TEA (Milano 1988). 325 Besprechungen - Comptes rendus 6 Malheureusement, le savant ne se trompait pas au sujet des dérives à venir. Cf. Palumbo 2008: 244-46. 7 Les responsables de cette traduction revèlent l’ampleur de leur insouciance dans la note au vers. Cf. The Song of Roland, translated by J. J. Duggan/ A. C. Rejhon, Turnhout 2012: 452. 8 «Comment présenter la Chanson de Roland à l’Université», RLiR 60 (1996): 5-23 (22). En revanche, les spécialistes espagnols se montrent peu convaincus par la proposition : cf. L. Cortés (éd.), La Chanson de Roland, traduction par P. Gabaudan, Paris 1994: 37 N7 et M. de Riquer (ed.), La Chanson de Roland. Cantar de Roldán y el Roncesvalles navarro, Barcelone 2003: 48. 9 C. Segre (éd.), La Chanson de Roland, traduite de l’italien par M. Tyssens, Genève 1989: I, 303. 10 S. Guida, «Aurelio Roncaglia (1917-2001)», CN 62 (2002): 5-15 (12).
