Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2014
731
Kristol De StefaniPierre Rézeau, Les Noëls en France aux XVe et XVIe siècles. Édition et analyse, Strasbourg (ELiPhi) 2013, 613 p. (Bibliothèque de Linguistique Romane 11)
121
2014
vox7310348
Besprechungen - Comptes rendus 348 Pierre Rézeau, Les Noëls en France aux XV e et XVI e siècles. Édition et analyse, Strasbourg (ELiPhi) 2013, 613 p. (Bibliothèque de Linguistique Romane 11) Ce très beau volume, préfacé par Robert Martin (ix-x), est destiné à constituer l’ouvrage de référence pour ce genre réputé mineur que sont les «noëls». Il s’agit, comme l’on sait, de poèmes populaires et multiformes, fortement ancrés dans leur milieu de production, que l’on chantait pour célébrer la naissance de Jésus-Christ. L’Introduction (1-43) fait d’abord le point sur les questions fondamentales et fournit ainsi au lecteur même non averti toutes les informations nécessaires pour aborder les textes: un rapide encadrement historique (sur la base de témoignages des XV e et XVI e siècles), les modes de transmission (recueils manuscrits de la fin du XV e siècle et rapide passage à l’imprimé), le contenu (les textes pouvant n’avoir pas de rapport direct avec la Nativité), l’origine du genre (P.R. accepte l’hypothèse de Gianni Mombello, qui voyait un rapport entre ces poèmes et la liturgie du temps de Noël). Suit une partie plus analytique, qui présente très utilement les éléments constitutifs du noël: personnages principaux (l’Enfant bien sûr et la Vierge, puis Joseph, les anges, les bergers) et secondaires (les Rois mages, Hérode, et encore le diable, l’âne et le bœuf); ainsi que quelques éléments définis «périphériques»: les propos contre les juifs, puis - à partir des années 1520 - contre les «hérétiques» (luthériens et calvinistes), ou les prières de tout genre insérées dans certaines compositions. L’enracinement géographique des noëls est très profond, tant dans l’onomastique (toponymes, anthroponymes) que dans la langue (tous les domaines sont concernés: oïl, francoprovençal, occitan; mais seules les compositions françaises ou à base française ont été retenues par P.R.); quelques pages concernent aussi les rares auteurs dont les noms ont été conservés: on sera peut-être surpris de découvrir dans cette liste ceux de Clément Marot ou Barthélemy Aneau, à côté bien entendu d’autres tout à fait inconnus. Ces textes poétiques sans prétention, compositions de circonstance dont la transmission est souvent d’un niveau très médiocre, présentent des intérêts multiples, comme le souligne encore P.R.: littéraire, avec des images et comparaisons parfois originales, linguistique, de par une coloration dialectale ou régionale souvent très marquée, spirituel, en tant que reflet de la piété populaire. Le cœur du livre est représenté bien entendu par l’édition des textes, 74 au total (55-300), précédée par la liste des «sources», manuscrites et imprimées (45-54). Chaque noël fait l’objet d’une présentation détaillée, complète et précise, qui comprend notamment: l’indication des sources, éventuellement de l’édition moderne, puis le choix du texte, son analyse, une étude de la langue, de la structure métrique et rimique; des cartes permettent de visualiser les toponymes cités. Les principes d’édition sont clairement énoncés et scrupuleusement suivis; on apprécie notamment le respect des textes, quitte à fournir dans les notes ou en apparat les problèmes - linguistiques ou rythmiques - et les corrections possibles. Le glossaire est, sinon exhaustif, très large (301-401): il rendra les plus grands services aux lecteurs - bien que de très nombreuses notes aux textes offrent déjà les éclaircissements nécessaires à la compréhension des mots rares ou regionaux et des tournures moins transparentes - mais aussi aux lexicographes, grâce à un système de signalement pour les formes diatopiquement marquées. Les index (noms de lieux, gentilés, noms de personnes, d’animaux: 403-16) sont suivis du répertoire général des incipits de noëls (presque 900, par ordre alphabétique sur la base du premier vers: 417-586) et de noëls parodiques (587-90). La liste des airs (591-607) fait référence au Catalogue de la chanson française à la Renaissance (2011, en ligne). La bibliographie critique - en dehors donc des éditions des noëls - est raisonnée, et sépare les études concernant les noëls, les timbres, les commentaires et l’édition des textes (609-13). Après avoir fourni une remarquable synthèse des Prières aux saints en français à la fin du Moyen Âge (deux volumes, Genève 1982-1983), Pierre Rézeau offre une autre édition qui Besprechungen - Comptes rendus 349 constituera - comme on l’a dit - non seulement un modèle en soi, mais encore la référence désormais incontournable pour un genre qui a joui d’une très grande fortune pendant au moins deux siècles, et qui mérite(rait) de retrouver une place dans les dictionnaires, anthologies et histoires littéraires. Maria Colombo Timelli H Jean-Yves Casanova, Historiographie et littérature au XVI e siècle en Provence: l’œuvre de Jean de Nostredame, Turnhout (Brepols) 2012, viii + 504 p. Storico, storiografo e poeta, da (quasi) tutti ritenuto un falsario oltre che uno studioso, la figura di Jean de Nostredame non manca certo di atouts per suscitare l’interesse degli occitanisti, siano essi medievisti o seizièmistes, linguisti o letterati. Non sorprende pertanto che questa controversa figura sia stata argomento di una tesi di dottorato che è ora divenuta un volume della collana delle «Publications de l’Association Internationale des Études Occitanes» edito in bella veste tipografica da Brepols. La competenza dell’autore poi, trattandosi di uno specialista come Jean-Yves Casanova, spiega bene anche la qualità del lavoro, che fin da subito si candida a divenire un punto di riferimento per chiunque si occupi di Nostredame, ma anche, e più in generale, di storiografia occitana, di rapporti tra umanisti e letteratura trobadorica, di storia della tradizione. Una paziente ricerca condotta direttamente sui manoscritti e nelle biblioteche provenzali, infatti, ha consentito a C. di chiarire numerosi punti della biografia e della vita culturale del famoso umanista, oltre a mettere a disposizione degli studiosi il testo dei Mémoires Historiques conservati in un manoscritto autografo convenientemente studiato da Casanova (222-24) e altrettanto ben pubblicato (225-355) e riccamente chiosato in abbondanti note, di pertinenti considerazioni e precise contestualizzazioni. Soprattutto però C. ha saputo dimostrare quanto possa essere fruttuoso un corretto rapporto tra filologia e storia, cioè tra la ricostruzione di un testo e del percorso da esso compiuto e la capacità di scrutare ad ampio raggio il divenire di fenomeni e avvenimenti. La figura stessa di Nostredame rappresenta la simbiosi tra due discipline assai più simili di quanto si soglia pensare, se non altro perché fare filologia significa fare storia, dacché la filologia si occupa proprio della ricostruzione critica di quelle fonti storiche che sono i testi, della loro minuziosa analisi, dell’evoluzione che subirono nel tempo e dell’uso che di essi fu fatto nel corso dei secoli. Nostredame in questo rappresenta davvero il prototipo dello storico moderno. Come ben mette in luce lo studio di C. il funzionario aixois, infatti, primo fra tutti gli storici provenzali recuperò negli archivi documenti, atti notarili, cronache e romanzi medievali, fondando le proprie ricostruzioni proprio su tale documentazione di prima mano. Dalle pagine di C. emerge un Nostredame dal profilo certo di un falsario (ma più avanti si vedrà quanto questa etichetta possa essere inappropriata per descrivere l’agire di Nostredame), ma di un falsario che costruì le proprie invenzioni su una solida base documentaria (scientifica oggi diremmo), che non si trattenne dall’attribuire a poeti ben noti, versi che egli pescò tra le opere proprie o altrui, ma non prima di averli sapientemente riscritti, adattandoli all’ideologia che ne guidava la penna. Non stupisce perciò che au fil des pages vengano corretti, e sovente anche smentiti, i giudizi negativi su Nostredame provenienti da due autorità quali Camille Chabaneau e Paul Meyer, le cui valutazioni si fondavano certo su un minuzioso studio dei documenti ma risentivano ampiamente del clima positivista e della convinzione che la verità storica fosse raggiungibile solo prescindendo dalle convinzioni ideologiche dell’autore. Ricollocando invece Nostredame nella sua epoca, ricostruendone legami biografici e culturali, ricomponendone la visione del tempo e della storia, studiando
