eJournals Vox Romanica 73/1

Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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2014
731 Kristol De Stefani

Anne-Marguerite Frýba-Reber/Pierre Swiggers (ed.), L’oeuvre scientifique de Cyprien Ayer (1825-1884). Grammaire, Pédagogie et Dialectologie, Louvain (Peeters) 2013, 180 p. (Orbis Supplementa 39)

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Marie-Claire  Gérard-Zai
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Besprechungen - Comptes rendus 351 2 Al contrario di quanto egli sostiene, infatti, la forma Dieus era invariabile già in occitanico antico (169) e la tradizionale e regolare declinazione bicasuale fu sottoposta anche in quei secoli a fortissime tensioni. Ne approfitto anche per segnalare che erroneamente Casanova nega l’esistenza di un trovatore di nome Rascaz del quale invece ci sono note non solo la biografia ma anche alcuni versi (si veda ora la voce su Bermon Rascas curata da S. Guida in S. Guida/ G. Larghi, Dizionario Biografico dei Trovatori, Modena 2014). XV e siècle ou d’une fausse attribution» (169-99). Se tale conclusione ci appare accettabile, assai meno lo sono, invece, alcune considerazioni linguistiche di Casanova che comunque non inficiano il risultato della sua riflessione 2 . Siamo insomma di fronte ad un’opera che presenta indubbiamente grande utilità sia per lo studioso della letteratura occitanica cinquecentesca che per il medievista e lo storico della Provenza. Gerardo Larghi H Anne-Marguerite Frýba-Reber/ Pierre Swiggers (ed.), L’œuvre scientifique de Cyprien Ayer (1825-1884). Grammaire, Pédagogie et Dialectologie, Louvain (Peeters) 2013, 180 p. (Orbis Supplementa 39) Tout historien de la langue, philologue ou dialectologue sera reconnaissant aux deux auteurs de la réédition d’une publication de Cyprien Ayer, de 1878, peu accessible aujourd’hui: Introduction à l’étude des dialectes du pays romand (141-80, section IV de cette étude). Cette réédition est précédée de trois chapitres intéressants: I. Cyprien Ayer, l’œuvre d’un savant engagé (3-29); II. L’œuvre grammaticale et linguistique de Cyprien Ayer (31-98); III. Cyprien Ayer: réseau scientifique et réception (99-129); IV. Introduction à l’ouvrage cité de C.Ayer par A.-M. Frýba-Reber et P. Swiggers (130-39). Ce recueil entend apporter une documentation inédite sur la vie et la carrière scientifique du Fribourgeois, né en 1825, à Sorens, en Gruyère, Nicolas-Louis-Cyprien Ayer. Son riche parcours professionnel englobe des domaines très divers: journaliste engagé (collaborateur du Patriote jurassien, du journal radical Le Confédéré et de L’Émulation et à partir de 1859, rédacteur de L’Union démocratique), c’est également un homme politique, radical militant, un pédagogue, précepteur à Cracovie puis professeur à Neuchâtel, un homme de lettres et un homme de pouvoir. Sa carrière scientifique de grammairien et de linguiste nous intéresse particulièrement: sa Grammaire comparée de la langue française, parue en 1876 et souvent rééditée jusqu’à la fin du XIX e siècle, a connu un succès considérable; sa Phonologie de la langue française reflète notamment la modernité et l’ouverture d’esprit du Recteur de l’Académie de Neuchâtel de 1873 à 1875 et de 1878 à 1879, grand admirateur du philologue Friedrich Diez. Ce dernier, fondateur de la philologie romane, ne ménage pas ses éloges à la parution de sa Grammaire (14, 15 et 16); en outre, Arsène Darmesteter lui consacre une recension élogieuse et le ministère de l’Instruction publique en France propose de recommander la Grammaire de Cyprien Ayer pour les études préparatoires à l’agrégation, en 1877 (14, N26). Cependant le nom de ce savant engagé, de ce défenseur du francoprovençal n’est connu aujourd’hui que du cercle restreint des spécialistes: comme le font remarquer les deux éditeurs (3), Cyprien Ayer n’est même pas cité dans le Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), mis à jour récemment. C’est à Daniel Maggetti (L’Invention de la littérature romande (1830-1910), Lausanne 1995) que l’on doit la redécouverte de cette figure intellectuelle romande originale de la seconde moitié du XIX e siècle. Nous Besprechungen - Comptes rendus 352 retiendrons l’intérêt de C.Ayer pour l’idiome populaire parlé dans son canton d’origine, Fribourg, et son désir de fournir une description comparée des dialectes romands. Dès 1846, il est question d’un «projet de grammaire gruérienne qui permettrait de faciliter l’exploitation littéraire du patois grâce à l’unification de l’orthographe» (16). Cette tentative ne rencontrera pas le succès escompté: les philologues Hugo Schuchardt, Arsène Darmesteter et Jules Gilliéron émettront de sérieuses réserves. Le projet de transcription de C.Ayer passera vite aux oubliettes; il suffit de citer un seul exemple de ce système pour expliquer cette réticence: «heureux» est transcrit «örös» (18). Néanmoins Louis Gauchat et Jules Jeanjaquet reconnaîtront au Fribourgeois le mérite d’avoir été «un des premiers à reconnaître l’importance des patois suisses pour l’étude philologique du français» (20). À la fin du premier chapitre, A.-M. Frýba-Reber et P. Swiggers ont judicieusement réuni les publications scientifiques de C.Ayer, ainsi que les recensions suscitées par ses ouvrages (23-29). Jacques Bourquin, «La contribution de Cyprien Ayer au Dictionnaire de Pédagogie de Ferdinand Buisson» (33-42): des sept articles du grammairien C.Ayer, nous retiendrons surtout celui qu’il consacre à l’orthographe. Dans celui-ci, il offre une démarche audacieuse dans un ouvrage qui doit servir de guide pédagogique aux maîtres. Dans son plan de réforme de l’orthographe française, il propose d’une part de remplacer l’y par i, partout où il a la valeur de cette voyelle, de supprimer le h partout où cette lettre est inutile (cronique, atlète), de remplacer l’s faible par z (poizon), de supprimer l’accent circonflexe (féter, blémir), sauf pour distinguer des homonymes (chasse/ châsse, pécher/ pêcher), de supprimer les consonnes doubles, sauf c et g devant e et i (apèle, jète, mais accès, suggérer), de supprimer des consonnes parasites (com[p]ter), d’abolir le plus possible le trait d’union, de substituer s à x comme marque du pluriel. D’autre part, C.Ayer veut introduire de nouveaux signes diacritiques: g surmonté d’un point lorsqu’il a la valeur j (il jugea) et d’un t cédillé pour le t à valeur de s dans les mots qui se terminent en -tie et -tion (ineptie, ration). J. Bourquin juge ces propositions peu cohérentes: pourquoi garder «accès» au lieu de «acsès», par exemple? Il constate que l’introduction de signes nouveaux représente une complication supplémentaire au lieu d’une simplification. Dans sa contribution intitulée «L’importation du modèle historico-comparatif dans le monde francophone. Le cas d’Auguste Brachet et de Cyprien Ayer» (43-76), Piet Desmet souligne que les deux érudits ont été actifs dans la vulgarisation scientifique du modèle historico-comparatif germanique. La Grammaire historique de la langue française (1867) d’A. Brachet (1845-1898) et la Grammaire comparée de la langue française de C.Ayer de 1876 peuvent être considérées comme deux instruments-clés dans le mouvement d’importation du modèle historique dans le monde francophone. En Allemagne, la grammaire historico-comparative s’était constituée en une discipline autonome dès le début du XIX e siècle alors que la France ne s’y intéresse que beaucoup plus tardivement. Michel Bréal (comparatiste) et Gaston Paris (romaniste) avaient, certes, tous deux étudié en Allemagne, mais ce sont surtout les philologues A. Brachet et C.Ayer, hors du sérail parisien qui, par leurs travaux, ont contribué à l’introduction de la perspective diachronique dans la «grammaticographie» française. Rappelons qu’A. Brachet est l’un des premiers - et rares - historiens de la langue à s’intéresser aux doublets; son Dictionnaire des doublets ou doubles formes de la langue française de 1868 reste encore aujourd’hui un précieux instrument de référence. Pierre Swiggers (77-98) présente «La Phonologie de la langue française (1874-1875) de Cyprien Ayer». C’est en 1874 et en 1875 que parut La Phonologie de la langue française, révision d’un travail publié dans la revue fribourgeoise L’Émulation entre 1846 et 1856. Cette étude s’articule en trois chapitres: a) Nature et formation des sons; b) Histoire des lettres latines, c’est-à-dire l’analyse des processus historiques affectant l’évolution des lettres latines et l’établissement des lois suivant lesquelles les sons se modifient; c) Les lettres françaises, qui consiste en l’étude des signes graphiques marquant les sons et les signes qui les représentent. Besprechungen - Comptes rendus 353 L’auteur observe que, contrairement à sa Grammaire comparée, cet ouvrage de C.Ayer n’a pas connu un succès durable (93). Comme «précis» de phonétique historique du français, il fut éclipsé par le manuel d’Édouard Bourciez du début du XX e siècle, réédité très souvent, complété et revu par Jean Bourciez et encore en usage aujourd’hui dans certaines universités. Les reproches adressés à la Phonologie concernent la maîtrise de l’ancien et du moyen français et le manque de systématicité. P. Swiggers relève cependant quelques aspects intéressants: la valorisation des données du francoprovençal à l’intérieur du cadre gallo-roman global et des renseignements précieux sur la prononciation contemporaine du français. L’historiographe de la linguistique relèvera aussi la présence dans les écrits de C.Ayer (1874 et 1875) d’un signe «technique»: l’astérisque (94). Dans des études précédentes, C.Ayer avait postulé des «formes hypothétiques», mais sans les pourvoir de ce symbole spécifique: il utilisera dès 1874 l’astérisque postposé (potere*, vivanda*, 94 N54). Anne-Marguerite Frýba-Reber (101-18) publie les vingt et une lettres de Cyprien Ayer adressées entre 1874 et 1881 à son collègue de Genève, Eugène Ritter (1836-1928). On ne sait pratiquement rien sur les circonstances qui ont conduit C.Ayer à s’adresser à E. Ritter; nous ne possédons pas les réponses du correspondant de C.Ayer, cependant le contenu des lettres nous incite à y voir des demandes répétées du Fribourgeois à l’auteur des Recherches sur le patois de Genève (parues en 1875) afin de solliciter des recensions de ses publications scientifiques et des requêtes de recommandations. Elle révèle l’importance du réseau qui se noue autour d’Eugène Ritter au moment où se crée, dans les universités suisses, un enseignement de la philologie romane: en 1872 à Zurich, cinq ans plus tard à Bâle, en 1879 à Berne, en 1888 à Lausanne, en 1889 à Fribourg, deux ans plus tard à Genève et en 1895 à Neuchâtel et comme le souligne l’auteure, «l’édition de ces lettres contribue à la reconstitution de l’histoire institutionnelle de la discipline en Suisse» (102). Daniel Maggetti (119-29) consacre une contribution aux rapports houleux entre Cyprien Ayer et Henri-Frédéric Amiel: «Cyprien Ayer selon Henri-Frédéric Amiel: Bon grammairien, ‘porc-épic’, homme à plaindre? ». Le nom de Cyprien Ayer apparaît de manière régulière dans le Journal intime d’Henri-Frédéric Amiel (1821-1881), une œuvre majeure dans le panorama romand du XIX e siècle. Le grammairien C.Ayer fait partie des personnalités qui accompagnent le diariste dans ses réflexions et qui suscitent des réactions souvent véhémentes de la part d’un Amiel, particulièrement susceptible; les rapports entre les deux professeurs ne sont guère amènes. Amiel porte un intérêt certain pour les travaux de son confrère et en fait l’éloge (Revue suisse 1852: 422), cité par D. Maggetti (120) mais il lui témoigne une antipathie indiscutable. Il suffit d’évoquer deux passages du Journal intime (IV, 100-101, 12 volumes, Lausanne 1976-94): [À propos de C.Ayer] «Son écriture le caractérise: mauvais coucheur, querelleur, pointilleux, vétilleux, soupçonneux, égoïste, irritable, sans tact, sans politesse et sans gêne, vindicatif, Dieu sait! Curieuse complication du magister bilieux et du politiqueur contrarié avec un naturel aigre mais tenace» (123). Amiel souligne son manque de raffinement et sa propension à l’abus: «Parlez-moi des vilains pour faire de bons despotes! et des sans-culottes pour faire de charmants compagnons! Tenir à distance ce porc-épic, et se garantir de sa manantise par une imperturbable et froide politesse. Qui s’y frotte s’y pique ou s’y salit. Je comprends le soulagement de tous ses collègues fribourgeois, quand il a été mis dehors, pour ses tours sournois et haineux. Il va tuer la Revue suisse inévitablement, car les rapports avec lui sont désagréables, même quand il n’est que l’obligé et le solliciteur» (Op. cit., IV, 104, 26 mars 1861) (124). On connaît les désaccords et l’hostilité qui existent entre l’historien fribourgeois Alexandre Daguet et C.Ayer, une des raisons de l’échec et de la disparition de l’Émulation et dont Amiel se fera l’écho. Apprenant la santé fragile de son collègue et ses difficultés financières, avec quatre enfants à charge, Amiel s’étonne du refus de C.Ayer d’accepter l’appel flatteur à l’université autrichienne, invitation suscitée par le philologue renommé Adolfo Mussafia, fondateur de la chaire de philologie Besprechungen - Comptes rendus 354 romane à Vienne et le diariste fera-t-il preuve d’une certaine mansuétude à l’égard de son confrère, malade qui mourra à 59 ans d’une maladie pulmonaire, vraisemblablement de la tuberculose ... En quelques pages succinctes (133-39), les deux éditeurs, Anne-Marguerite Frýba-Reber et Pierre Swiggers, introduisent avec pertinence «L’étude des dialectes du pays romand» (133). Ils soulignent l’œuvre de pionnier du Fribourgeois qui projetait, dans le premier travail descriptif d’ensemble consacré aux dialectes romands, une étude composée de trois parties: une Introduction comprenant une grammaire, un glossaire romand et une histoire des dialectes romands, mais malheureusement aucune de ces trois parties n’a vu le jour. Dans la dernière partie du volume (141-80), les éditeurs reproduisent le principal ouvrage dialectologique de Cyprien Ayer, son Introduction à l’étude des dialectes du pays romand, Neuchâtel (1878). Dans l’Avant-propos de celui-ci, C.Ayer rappelle qu’il «était autrefois de mode de ne parler des patois qu’avec le plus profond dédain. ... On l’appela un langage inculte et barbare, un idiome informe et sans règles, en un mot un véritable baragoin (sic) aussi indigne de l’attention du littérateur que de celle du grammairien» (145). Il dénonce la mort lente mais irrévocable du patois, essentiellement causée par sa proscription à l’école et le mépris «par ceux-là même qui le parlent tous les jours» (179); il déplore que ses amis Louis Bornet, Pierre Scioberet et Auguste Majeux aient abandonné la muse romande. Il évoque les circonstances qui l’ont conduit à s’intéresser à la dialectologie et cite ses devanciers F. Haefelin et J. Cornu mais juge que son ouvrage n’est ni inutile, ni superflu. C.Ayer clarifie ce qu’il appelle «romand», c’est-à-dire l’ensemble des dialectes parlés en Suisse française, à l’exception du patois de Porrentruy, qui se rattache au franc-comtois. (147) Il refuse la classification des dialectes romands par cantons qu’il juge «tout à fait arbitraire et irrationnelle» (149) et promeut une tripartition géographique: Jura, Plateau et Alpes. Pour le patois fribourgeois, on distingue le «broyard», le «cueço» et le «gruvérin» ou «gruérin» (148) qui correspondent à trois divisions géographiques du canton: le bas-pays, le plateau et la montagne. On ne peut résister à citer une constatation de C.Ayer, souvent reprise, mais sans référence à la source: «Pour un naturaliste, un insecte vaut un éléphant, et pour le linguiste le romand, relégué au rang de patois, a autant d’importance que le français ou l’italien: c’est un idiome indépendant au même titre que le roumain, vivant de sa vie propre et parlé en plusieurs dialectes entre lesquels les différences ne portent que sur la prononciation, car ils ont une grammaire commune et leur vocabulaire est le même à peu de chose près» (149). Dans le chapitre intitulé «Les sons du romand et leur transcription» (150-52), C.Ayer prône un système orthographique «rationnel», opposé à la «phonographie vulgaire» et à la «phonographie savante»; il remarque que «l’orthographe de l’ancien français était très simple et en somme beaucoup plus simple que celle qui l’a remplacée après la Renaissance. Cette orthographe moderne de Marot et de Rabelais, toute hérissée de lettres étymologiques inutiles ...» (151-52). Le grammairien désire réconcilier trois principes: a) le principe étymologique; b) le principe d’univocité dans la correspondance son/ signe graphique; c) le principe de marquage «morphophonologique» (caractère «grammatical»). Il consacre un chapitre à la description du vocalisme et du consonantisme romands, plus précisément du parler de la Gruyère (153-60). Dans une dernière partie (172-79), C.Ayer applique son système orthographique à des chants célèbres de sa Gruyère natale, représentant trois époques de l’histoire des dialectes romands: Le Ranz des vaches, La Chanson de Jean de la Bolieta (ou Jyan de la Bolliéta), Les Chevriers de Louis Bornet; suivis de La Chanson du Victorieux et d’une rubrique qui regroupe des extraits de vieilles chansons et de quelques quarante proverbes de l’abbé Chenaux et autres (Revis friborjeis). Ces textes sont fort opportuns, cependant le lecteur, non patoisant, a peut-être un regret à adresser aux Besprechungen - Comptes rendus 355 éditeurs: le manque de toute traduction en français ou d’un glossaire patois-français. Si les textes poétiques sont facilement compréhensibles aujourd’hui, il en va tout autrement des proverbes. Marie-Claire Gérard-Zai Iberoromania Simone Marcenaro, Trovatori alla corte di Alfonso X. Afonso Mendez de Besteiros e Estevan Faian, Roma (Aracne) 2013, 164 p. Dopo aver approntato l’edizione dei trovatori galego-portoghesi Roi Queimado (Il canzoniere del trovatore Roi Queimado, Alessandria 2010), Osoiro Anes (Osoiro Anes. Cantigas, Roma 2012) e Pero Garcia Burgalés (Pero Garcia Burgalés. Canzoniere - Poesia d’amore, d’amico e di scherno, Alessandria 2012), M. fornisce ora un notevole contributo sulla produzione di due autori meno noti per i quali non mancano motivi di interesse. Il volume, suddiviso in due sezioni contenenti rispettivamente uno studio dettagliato sulla figura dei trovatori e il testo critico dei componimenti a loro attribuiti, si apre col tentativo di ricostruire il profilo biografico di Afonso Mendez de Besteiros e di Estevan Faian attraverso i pochi dati ricavabili dalle fonti duecentesche e dall’analisi dei testi (cap. I-II). Per quanto riguarda il primo autore, le citazioni di un «miles de Beesteyros» e di un «Affonso Meendiz» in fonti documentarie risalenti al 1286, oltre che in attestazioni di poco successive (1289) riferibili al monastero di Arouce e a quello di S.Vicente de Fora a Lisbona, vengono utilizzate per confermare la tesi già formulata da Resende de Oliveira secondo cui il trovatore sarebbe stato originario di S. Cosme de Besteiros, nel Portogallo settentrionale; inoltre, i suoi legami con la famiglia aristocratica Riba de Vizela, che costituiscono un elemento più sicuro riguardo la provenienza geografica, sono messi a frutto per ipotizzare una cronologia degli spostamenti del trovatore utile a delineare i limiti temporali della sua attività poetica e della sua presenza alla corte castigliana, delimitabile nell’arco di tempo compreso fra 1264 e 1275. Pochi anni prima, dunque, dell’intervallo in cui M. colloca invece l’attività del castigliano Estevan Faian (ultimo quarto sec. XIII - primi anni del sec. XIV) desumendola, in assenza di documenti esterni, dalla posizione dell’autore nel Cancioneiro da Ajuda e dai rapporti che il suo testo satirico indirizzato a Fernan Diaz stabilisce con quelli di altri autori diretti allo stesso personaggio. Se è vero, infatti, che «come spesso avviene nello studio dei trovatori galegoportoghesi, sono i versi trasmessi dai canzonieri medievali ad accorrere a sostegno dei dati desunti dai cartulari e dalla (invero scarsa) documentazione storica» (10), l’esame dei riferimenti contenuti in componimenti legati a doppio filo con l’attualità storica e politica come le cantigas de escarnio e de maldizer risulta in questo caso decisivo. Ne deriva, come metodo di lavoro, una centralità del testo che nel contemporaneo movimento discendente, dalla teoria dei generi alle singole realizzazioni, e ascendente, dall’analisi delle varianti testuali alla definizione di una poetica individuale, delinea i confini di una ricerca consapevole in cui edizione critica del testo e conoscenza del contesto storico camminano di pari passo. Lo stesso titolo del volume riflette questa scelta e risulta comprensibile soltanto sotto questa lente. Se è possibile, infatti, desumere qualcosa sulla vita di due trovatori galego-portoghesi «minori» come Afonso Mendez de Besteiros e di Estevan Faian, giungendo in questo modo a una maggiore possibilità di comprensione dei testi e in definitiva a un grado minore di indeterminatezza nella fissazione della lezione dei testi trasmessi sotto i loro nomi, è perché la loro opera si colloca all’interno di un preciso contesto storico e geografico, sociale e politico. La capacità critica di rilevare il tessuto retorico sul quale le composizioni si sviluppano incrociandolo con i dati offerti dai trattati di poetica dell’epoca costituisce un modus