eJournals Vox Romanica 74/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2015
741 Kristol De Stefani

Marc-René Jung et le Roman de Troie

121
2015
Françoise  Vielliard
vox7410241
1 Cf. aussi le Cod. Bodmer 85 qui contient une Iliade avec des scholies du byzantin Jean Tzetzes, copiée en Terre d’Otrante au XIII e siècle. Cf. Andrist 2015. Marc-René Jung et le Roman de Troie Abstract: The present study addresses the contribution of Marc-René Jung’s work to our understanding of the legend of Troy in the Middle Ages, especially the Roman de Troie by Benoît de Sainte-Maure. Four fragments, unknown to Jung at the time, will be presented, thereby further eludicating the medieval transmission of the text, which from the 12 th century on appears rather heterogeneous. In conclusion, the framework for a new edition of the romance, capable of accounting for its unique textual tradition, will be outlined. Key words: Roman de Troie, Benoît de Sainte-Maure, Matière de Troie, Marc-René Jung, Philology, Textual criticism, Old French J’ai fait la connaissance de Marc-René Jung en juin 1972 lorsque, à peine sortie de l’École nationale des chartes, j’ai été missionnée par le Centre national de la recherche scientifique pour rédiger le catalogue des manuscrits français médiévaux de la toute récente fondation Bodmer. Bernard Gagnebin, doyen de la Faculté des lettres de Genève et premier président de cette fondation, avait en effet demandé le concours de l’Institut de recherche et d’histoire des textes pour établir les catalogues des manuscrits médiévaux. La bibliothèque Bodmer est particulièrement riche en textes mettant en œuvre la légende troyenne: le papyrus Bodmer I (fin III e -début IV e siècle) publié dès 1952 par Victor Martin contient les livres V et VI de l’Iliade 1 . Les choix de Martin Bodmer dans la constitution de sa bibliothèque reflètent aussi la fascination qu’a exercée la légende de Troie sur les hommes du Moyen Âge: Tout au long du Moyen Âge, clercs et laïcs marquèrent un intérêt passionné à une histoire qui n’avait pourtant aucune justification religieuse, celle de Troie et de sa chute ... Et pendant des siècles jusqu’au XVI e siècle encore, l’histoire de Troie resta en faveur, inspirant à la fois toute une littérature que les esprits sérieux savaient douteuse, et des œuvres érudites qu’ils croyaient authentiques (Guenée 1980: 275-76). Parmi les quatre-vingt douze manuscrits latins de la bibliothèque Bodmer, on relève trois manuscrits «troyens»: une Historia destructionis Troiæ de Guido delle Colonne copiée en Italie (Cod. Bodmer 78) et deux Ilias Latina (Cod. Bodmer 86, XIV e siècle et Cod. Bodmer 87, XV e siècle; cf. Pellegrin 1982). Parmi les vingtneuf manuscrits français médiévaux figurent trois manuscrits «troyens» (cf. Vielliard 1975). Léopold Constans avait déjà utilisé un extrait du Cod. Bodmer 18, Françoise Vielliard 242 2 «[L]e manuscrit est donc un peu plus intéressant que ne le croyait Léopold Constans» (Jung 1996: 78-85, p. 85). 3 Woledge 1954: 131 (n° 185) et Woledge 1975: 106-07 (n° 85). C 1 du Roman de Troie, pour son classement (Constans 1891) mais il avait déclaré qu’il était de valeur médiocre 2 . Le Cod. Bodmer 160 (Jung 1996: 586-87) contient la troisième traduction de l’Historia destructionis Troiæ de Guido delle Colonne avec des emprunts à l’Histoire ancienne jusqu’à César. Enfin le Cod. Bodmer 147 (cf. Vielliard 1974, Vielliard (ed.) 1979 et Vielliard 2004) contient d’une part une Estoire del saint Graal, un Merlin et sa Suite vulgate copiés par un premier copiste et contenant de nombreuses interpolations, et d’autre part une Queste del saint Graal et une Mort Artu sans interpolation, copiées par un second scribe; il ne s’agit pas d’un manuscrit cyclique puisqu’il y manque l’élément central, car le Merlin, au lieu d’ouvrir sur le Lancelot propre, ouvre sur un Roman de Troie en prose inconnu par ailleurs et que Marc-René Jung (1996: 499-503) a intitulé Prose 4 ou plus joliment «le roman de Troie raconté par Merlin». J’ai alors dû comparer ce Roman de Troie en prose inconnu avec tous les récits en prose de la guerre de Troie pour m’assurer que le texte n’existait pas déjà et j’ai en particulier utilisé la liste des manuscrits contenant des textes troyens non encore identifiés de la Bibliographie des romans et nouvelles en prose de Brian Woledge 3 . S’ensuivirent de multiples échanges avec Marc-René Jung dont témoigne notre collaboration pour Prose 3 «conservée en entier dans un manuscrit français du XV e siècle mais [aussi dans] six fragments d’origine italienne, peut-être gênoise, de la fin du XIII e siècle» (1996: 503-505): Marc-René Jung a consacré un article à la version complète de Prose 3 dans Romania 1987 et l’année suivante j’ai publié le texte des fragments dans la même revue (Jung 1987, Vielliard 1988). La légende de Troie, «son opus magnum» (Trachsler 2014), aura vingt ans en 2016. Pour en caractériser la méthode et la portée, il suffit de reprendre la préface de son directeur de thèse, Verdun Louis Saulnier, à l’Hercule publié trente ans auparavant: «Lisant cet excellent et solide ouvrage, on n’admirera pas seulement ce qu’il implique, l’enquête vaste et studieuse, patiente et sagace, mais plus encore la fermeté des analyses, et, dans l’art de recouper les faits, de définir des filières et des ensembles, l’agilité d’un esprit et une exigence de clarté qui ne sacrifie pas à la diversité du réel. C’est vraiment ici belle besogne, ce bon chef-d’œuvre qui seul consacre l’artisan» (Jung 1966: x). C’est aussi à l’occasion de ses recherches sur l’Hercule baroque qu’est né son intérêt pour la matière troyenne médiévale, ainsi d’ailleurs que pour l’Ovide moralisé: «les histoires de Troie et l’Ovide moralisé se trouvent donc à la base du développement ultérieur de la fable: les premiers préparent le Roman d’Hercule, tandis que le second fraye le chemin à l’Hercule chrétien» (Jung 1966: 13). Les étapes de l’élaboration de La légende de Troie ont été marquées par l’étude de textes particuliers, par exemple l’Istoire de la destruction de Troie la Grant par personnages de Marc-René Jung et le Roman de Troie 243 4 Cf. Jung 1996: 602-05. L’édition qu’il préparait et à laquelle il tenait (p. 602 «je renvoie à l’édition que je prépare et dont la publication ne se fera pas attendre, je l’espère»), n’a pas vu le jour. La famille Jung a transmis tout le dossier à Richard Trachsler. 5 Aeschbach 1987, Roth 2000; édition inédite de la seconde partie de la quatrième traduction de l’Historia destructionis Troiae de Guido delle Colonne (Guido D) par A. Eigler-Haefele. 6 Rochebouet 2016; M. Milhat, L’histoire de Troie au XV e siècle. Édition critique de la première traduction française de l’Historia Destructionis Troiae de Guido delle Colonne, Thèse pour l’obtention du diplôme d’archiviste paléographe, 2012. Jacques Milet (Jung 1978) 4 et par des notices de manuscrits: je pense en particulier à celle du manuscrit 2433 de la Riccardiana (Jung 1994) copiée par son cher Lucas Boni, qui est un des rares endroits de son livre où il se livre un peu: «je dois dire que je l’aime bien, ce Lucas Boni, que j’ai fréquenté rapidement dans sa ville natale, puis, longuement, devant mon microlecteur» (1996: 14 et 89). Ses recherches ont été jalonnées aussi par des mises au point présentées lors de colloques à l’université d’Amiens en 1989 (Jung 1992a), à l’université de Lille III en 1991 (Jung 1992b), ou à la Sorbonne-Nouvelle à Paris en 1995 (Jung 1997). Marc-René Jung a voulu son livre comme une «bibliographie raisonnée des manuscrits», ainsi que l’indique son sous-titre, et dans son esprit cette «bibliographie est nécessairement analytique et ne saurait offrir que les prolégomènes à une histoire de la littérature troyenne» (1996: 10). Le livre recense 350 manuscrits qui contiennent de quinze à vingt versions différentes de la légende troyenne, ce qui est déjà considérable. La première moitié du livre est consacrée au Roman de Troie, la seconde aux textes qui dérivent soit du De excidio Troiæ de Darés Phrygius, une des sources de Benoît de Sainte- Maure, soit du Roman de Troie lui-même. Sur Darès une partie du travail qu’il appelait de ses vœux a été réalisée: si l’édition du De excidio Troiæ utilisé au Moyen Âge, «faite d’après la deuxième famille, qui utiliserait aussi les recentiores» (1996: 331), manque encore, les notices des cent quatre-vingt-huit manuscrits ainsi que leur classement ont été publiées par Louis Faivre d’Arcier 2006 sur la base sa thèse d’École des chartes entreprise avec les encouragements de Marc-René Jung et soutenue en 2000. D’autre part les nombreux textes français en prose qui descendent du Roman de Troie directement ou indirectement, en particulier les traductions de l’Historia destructionis Troiæ de Guido delle Colonne, ont offert des sujets de thèse à un certain nombre de ses élèves, Marc Aeschbach, Paul Roth et Andrea Eigler- Haefele 5 ou des miens, Anne Rochebouet et Morgane Milhat 6 . Ces textes, même s’ils sont encore en partie inédits, bénéficient désormais d’une information à jour dans le Nouveau répertoire des mises en prose publié en 2014 sous la direction de Maria Colombo, d’autant que Luca Barbieri, bon connaisseur des mises en prose de la matière troyenne, s’est chargé des chapitres les concernant: on y trouvera des notices sommaires sur les manuscrits renvoyant au livre de Marc-René Jung et indiquant à chaque (rare) fois les manuscrits qui lui étaient inconnus. Françoise Vielliard 244 Je me limiterai donc à l’apport de Marc-René Jung à la connaissance des manuscrits du Roman de Troie, à l’histoire de sa tradition textuelle et aux perspectives qu’il ouvre sur une nouvelle édition du texte de Benoît de Sainte-Maure, même si, «la présente bibliographie n’a certes pas la prétention de fournir une base exhaustive pour une nouvelle édition du Roman de Troie ... Les notices que je consacre aux différents manuscrits prennent parfois, et à dessein, l’allure des bien vieilles, mais vénérables, notices et extraits» (1996: 18). 1. «Les bien vieilles, mais vénérables, notices et extraits» Marc-René Jung n’a pas été un éditeur de textes, mais bien un «passionné» de manuscrits: «Animé par l’envie de comprendre les rouages de textes en remontant à l’époque qui les a vu naître, il examina les manuscrits en quantité toujours croissante et avec un œil toujours plus exercé pour voir les choses qui comptent» (Trachsler 2014). Léopold Constans avait décrit en 1904, dans l’introduction de son édition du Roman de Troie, trente-neuf manuscrits, vingt-huit manuscrits complets et onze fragments. Marc-René Jung (1996: 20-21) a ajouté à cette liste deux manuscrits complets et dix-sept fragments. Le catalogue Translations médiévales publié en 2011 sous la direction de Claudio Galderisi, qui n’indique d’ailleurs pas tous les manuscrits, se contente de renvoyer, pour les traductions de Darès parmi lesquelles figure le Roman de Troie, ainsi que pour les traductions de Guido, au livre de Marc-René Jung. En revanche les bases de données censées fournir des listes complètes de manuscrits n’ont pas toujours tenu compte de son livre: la base Jonas de l’Institut de recherche et d’histoire des textes ne donne que 47 témoins sur les 58 que recense Marc-René Jung et la base Arlima 52 témoins, avec quelquefois des cotes fausses. Bien sûr, depuis la parution de La légende de Troie, l’information sur les manuscrits a pu être complétée ou précisée. Je ne prendrai qu’un exemple: Marc-René Jung a daté avec Paul Meyer et Léopold Constans les fragments de Bâle et de Bruxelles (B 1 ), qui appartiennent au même manuscrit, de la «fin du XII e siècle (? )», en attribuant la copie à un scribe anglo-normand. Le catalogue des manuscrits du XII e siècle publié en 2011 par Maria Careri, Christine Ruby et Ian Short a confirmé la datation mais assigné la copie à la scripta de la France du Nord-Ouest, peut-être même de la Touraine. En revanche l’absence du manuscrit de l’Ambrosienne de Milan (M 1 ) dans le même catalogue confirme l’opinion de Marc-René Jung: «La date du manuscrit, qu’on croyait encore du XII e siècle, lui a conféré une autorité qui, tout compte fait, ne lui appartient pas» (1996: 114-15). Léopold Constans avait en effet daté M 1 «probablement des dernières années du XII e siècle» 7 quoique Paul Meyer 8 ait par avance réfuté cette datation d’une for- 7 Constans (ed.), t.VI, 1912: 1. 8 Meyer 1889: 89, N1 «le manuscrit qui est du XIII e s.». Cf. Constans (ed.), t.VI, 1912: 1 N1. Marc-René Jung et le Roman de Troie 245 mule lapidaire: le manuscrit figurait donc parmi les attributions possibles dans la liste des manuscrits du XII e siècle publiée par Brian Woledge et Ian Short 9 , classement sur lequel se fondait encore Gilles Roques 1992: 157 quand il déclarait «le meilleur manuscrit, et probablement le plus ancien, est le manuscrit de Milan Ambrosiana D 55 qui pourrait appartenir encore au XII e siècle». Les fragments de manuscrits signalés perdus lors de la publication du livre de Marc-René Jung, qui ont tous été publiés et qu’on peut donc situer dans la tradition, demeurent introuvables: le fragment de Besançon (B 3 ) dont Constans déclarait qu’il avait été «communiqué par l’archiviste M. Jules Gauthier à M. Paul Meyer qui a bien voulu nous céder ses notes et la copie qu’il avait faite» 10 , le fragment de Lyon (L 4 ) publié par Antoine Thomas en 1914 et que Marc-René Jung a situé dans la section x de la première famille (1996: 318) et le fragment de Vevey (V) publié par Ernest Muret en 1915 et que Marc-René Jung a situé également dans la section x de la première famille (1996: 330). Je voudrais donc en premier lieu offrir en hommage à la mémoire de Marc-René Jung 11 quatre fragments supplémentaires du Roman de Troie en leur affectant des sigles qui répondent à la logique du système de Constans que Marc-René Jung a raisonnablement perpétué 12 . Je les envisage dans l’ordre chronologique de leur signalement. Le fragment de la bibliothèque de l’Université d’Amsterdam (A 3 ) 13 est constitué d’un feuillet double qui occupait la deuxième place dans un quaternion et provient d’un manuscrit à deux colonnes de la 2 e moitié du XIII e siècle. Il contient 144 vers relatifs à l’ambassade d’Anténor (v. 3626-56, 3662-92, 3698-728, 3734-64) et à l’enlèvement d’Hélène (v. 4339-69, 4375-403, 4408-39 et 4445-75) 14 . Ce fragment qui a échappé à Marc-René Jung avait été signalé dès 1929 par Theodor Chotzen 1929: 87-88, il a fait l’objet en 1956 par Édith Brayer d’une notice manuscrite conservée à l’Institut de recherche et d’histoire des textes et il a été à nouveau signalé par Terry Nixon 1987: 240-41. Les vers initiaux et finaux de chaque colonne relevés par Édith Brayer me permettent de situer le manuscrit dont ils proviennent du côté des groupes n (= FN) soit la section x de la première famille, mais aussi du groupe (EM 1 ) soit la section y de la deuxième famille. Il ferait donc partie des manuscrits dits de «transition» (Jung 1996: 24). 9 Woledge/ Short 1981: 11 (attributions possibles). 10 Constans (ed.) t.VI, 1912: 59. Le directeur adjoint des archives du Doubs, Aubin Leroy, me signale qu’il lui a été non seulement impossible de trouver le fragment mais aussi de trouver quelque information s’y rapportant, y compris dans les papiers de J. Gauthier. 11 Jung 1996: 14 «je suis en outre persuadé que d’autres fragments pourront être retrouvés». 12 Jung 1996: 20 «je n’avais qu’à donner des sigles aux manuscrits signalés après l’apparition de l’édition». 13 La bibliothèque de l’université d’Amsterdam a acquis dans les années 1890 un important groupe de fragments de manuscrits provenant de la collection de Stanislaw Bormans (1835-1912) directeur de l’université de Liège. 14 Les numéros des vers sont ceux de l’édition Constans. Françoise Vielliard 246 Les deux fragments suivants ont sans doute été signalés trop tard pour que Marc- René Jung puisse les intégrer à son livre. Marvin Colker a décrit un manuscrit du XVIII e siècle appartenant au collectionneur norvégien Martin Schoyen (S 4 ) 15 . Il s’agit de l’Essai sur l’état des sciences et des arts en Lorraine depuis le premier duc héréditaire jusqu’au règne de Charles III, prouvé par les manuscrits que préparait l’érudit Pierre-Camille Le Moine (1723-c. 1789) lorsqu’il était archiviste de l’évêché de Toul. Or le Chapitre des preuves de la dissertation est composé de feuillets ou de fragments de manuscrits médiévaux reliés et quelquefois accompagnés d’une transcription de Le Moine. Le n° 10 de ces fragments appartenait à un manuscrit de la 2 e moitié du XIII e siècle et contient des passages concernant la mort d’Hector (v. 16185-230), Achille amoureux (v. 17489-501) et la description du tombeau d’Hector (v. 16637-52, 16807-14 et 16823-41). L’article de Marc-René Jung sur Hector assis 16 permettrait sans doute de situer ces fragments dans la tradition: il a en effet démontré que les manuscrits du Roman de Troie se répartissent en deux groupes pour ce passage, un groupe qui montre Hector assis tenant son épée et qui présente l’épitaphe (v. 16812-14) en style indirect, et un autre groupe dans lequel l’épée est tenue par une statue, alors qu’Hector couché dans sa tombe est invisible, et dans lequel l’épitaphe est au style direct. Franz Lebsanft a donné en 1994 17 une transcription complète de deux fragments qui proviennent du même manuscrit à trois colonnes du milieu du XIII e siècle, accompagnée du fac-similé du recto du premier fragment. Le texte de ces fragments conservés à la Bibliothèque Wilhelmsstift de Tübingen (T 1 ) correspond aux v. 10678-891 (deuxième bataille) et 11453-662 (quatrième bataille) de l’édition Constans et appartient probablement à la section x de la première famille. Enfin l’université de Yale a acquis en 2007 18 pour la Beinecke Library un feuillet à deux colonnes du 2 e quart du XIII e siècle qui contient les v. 22429-548 de l’édition Constans (funérailles d’Achille), mais ni le catalogue de vente Sotheby, ni le catalogue en ligne de la Bibliothèque Beinecke ne me permet de situer ce fragment dans la tradition. 15 Colker 1993: 58. 16 Jung 1987 et Jung 1996: 33-34; cf. N1 qui complète la répartition des familles. 17 Lebsanft 1994: fragments découverts en 1974 dans la reliure française originale d’un exemplaire de la Concordantiæ Bibliarum (1555) de Robert Estienne ayant appartenu à Pierre II de l’Épine, médecin personnel des électeurs palatins Frédéric IV et Frédéric V. 18 Sotheby’s Western Manuscripts sale London Thursday 6 th July 2006, N° 2 Benoît de Sainte- Maure Le Roman de Troie. 1 feuillet en mauvais état (200 x 74 à double colonne de 34 vers par colonne). France 2 e quart du XIII e siècle. Marc-René Jung et le Roman de Troie 247 2. «Des prolégomènes nécessaires à une meilleure compréhension des manuscrits» Les historiens de l’art ont fait leur miel de la description des illustrations «faite par l’amateur que je suis, souvent d’après des microfilms en noir et blanc ... Le relevé est cependant assez détaillé pour qu’on puisse se faire une idée de ce qui a été mis en valeur dans les différents manuscrits» (Jung 1996: 18-19); sur la base de son livre se sont en effet développées des études sur l’iconographie troyenne dans les manuscrits: en témoignent la thèse de doctorat en histoire de l’art de Marie Jacob sur la production enluminée de l’atelier des Colombe à Bourges (1470-1500) 19 qui a été publiée en 2012 et celle de Carine Durand sur l’illustration du Roman de Troie et de ses dérivés dans les manuscrits français en 2013 20 . L’apport majeur de La légende de Troie touchant le Roman de Troie concerne cependant la connaissance de la transmission du texte. Paul Meyer avait, le premier, réparti les manuscrits du Roman de Troie en deux familles «dont la première peut se diviser en deux sections. Il est de toute évidence que la première famille, surtout en sa première section, est de beaucoup préférable à la seconde, bien que plusieurs des manuscrits qui la composent offrent de mauvaises leçons» (Meyer 1889: 99). Léopold Constans a confirmé et affiné ce classement dans son article de 1891 puis dans son édition 21 . Marc-René Jung a admis les deux familles de Constans: «lorsque nous dirons, dans la présentation des manuscrits, que le texte appartient à la première ou la deuxième famille, il ne s’agira que d’indications générales, que seule une édition vraiment critique permettrait de préciser» (Jung 1996: 26). Première question: quel est le poids des découvertes de fragments faites depuis Constans dans la balance des deux familles de l’arbre généalogique? Si l’on ajoute à l’arbre généalogique établi par Constans (t. VI: 105) les manuscrits ou fragments de manuscrits ajoutés et caractérisés par Marc-René Jung (1996: 24-25), complétés des deux fragments que j’ai pu caractériser, on aboutit aux résultats suivants: À la section v assez instable de la première famille, Marc-René Jung a ajouté trois fragments L 3 , N 3 et R 1 . À la section x très solidaire de cette première famille, il a ajouté trois fragments C 4 , L 4 et V et on peut aussi ajouter les feuillets complémentaires (1-5 et 8-11) joints au XIV e siècle à N 4 dont Marc-René Jung a montré 19 Jacob 2012. On rappellera que sont sortis de l’atelier des Colombe, outre un des manuscrits de la traduction du Romuleon par Sébastien Mamerot, le manuscrit unique de l’Histoire des neuf preux et neuf preues (Jung 1996: 606-10) et le manuscrit unique de la traduction E de l’Historia destructionis Troiæ de Guido delle Colonne (Jung 1996: 600-01). 20 Durand 2013: thèse de l’École pratique des hautes-études en sciences sociales sous la direction de Jean-Claude Schmitt, soutenue en 2003 devant un jury composé de Marc-René Jung, Michel Pastoureau, Françoise Vielliard. 21 Constans (ed.) t. I, 1904: VII-X et t.VI, 1912: 67-105, part. 70-71 pour les sigles donnés aux groupes. Françoise Vielliard 248 (1996: 124-33) qu’ils offraient un texte appartenant à ce groupe. Je range dans ce groupe le fragment de Tübingen T 1 , ce qui fait cinq témoins pour cette section. Marc-René Jung a ajouté à cette première famille le fragment P 3 sans pouvoir le rattacher à l’une des deux sections. On a donc neuf témoins supplémentaires pour la première famille, dont cinq pour la section x. À la section y parfois solidaire de la deuxième famille, Marc-René Jung a ajouté deux fragments C 2 et O. À la deuxième famille, sans pouvoir préciser à quelle section ces témoins se rapportent, il a ajouté deux manuscrits complets F 1 , le manuscrit de Luca Boni qui hésite cependant entre première et seconde famille, et N 4 (texte primitif) ainsi que six fragments C 3 (cf. Vielliard 1996), G 1 , G 2 , M 4 , P 4 et P 5 . On a donc dix témoins supplémentaires pour la seconde famille. On peut ajouter aux manuscrits déjà repérés comme hésitant entre les deux familles deux autres témoins, le fragment d’Amsterdam A 3 et le manuscrit qu’a utilisé Du Cange pour son Glossarium 22 . Les découvertes récentes s’équilibrent et ne modifient donc pas considérablement le tableau de la tradition établi par Constans. Deuxième question: les études que le livre de Marc-René Jung a stimulées sur la postérité du Roman de Troie permettent-elles de savoir de quel côté ces textes font pencher la balance de la tradition manuscrite du Roman de Troie? La postérité d’un texte à travers ses adaptations et ses traductions offre, on le sait, un bon terrain d’observation de sa tradition manuscrite. L’étude de l’utilisation par les historiens médiévaux de la Normandie ducale de la Troisième partie en octosyllabes du Roman de Rou de Wace, seule partie conservée par trois manuscrits médiévaux (Vielliard 2011 et 2013), m’a révélé l’existence de deux versions du texte qui remontent à Wace lui-même: une première version courte, toujours représentée au moins par un des manuscrits, a été utilisée par Benoît dans son Histoire des ducs de Normandie, et une version longue postérieure, toujours représentée au moins par un autre des manuscrits, a été utilisée vers 1350 par l’auteur de la Grande chronique de Normandie. Les deux versions dont la descendance médiévale est différente ont circulé indépendamment l’une de l’autre. Or, «parmi les textes littéraires du XII e siècle, le Roman de Troie est celui dont nous avons conservé le plus grand nombre de manuscrits ... Nous possédons donc dès les plus anciens témoins des textes des deux familles, voire des textes contaminés, révisés ou capricieux. La tradition manuscrite du XII e siècle, perdue pour nous, devait donc être assez riche» (Jung 1996: 19). En effet, si les deux fragments du XII e (B 1 ) proviennent du même exemplaire, ceux de Bâle appartiennent plutôt à la première famille tandis que celui de Bruxelles est plus proche de la seconde (Jung 1996: 19 et 307). On sait aussi que les manuscrits copiés en Italie au XIII e siècle se répartissent entre les deux familles, les deux manuscrits de Venise appartenant à la première famille, et C et W à la seconde famille (cf. Punzi 2004). On doit donc admettre qu’il y a eu diffraction très tôt dans la tradition manuscrite. 22 Constans (ed.) t.VI, 1912: 66-67; le manuscrit appartient au groupe ERn. Marc-René Jung et le Roman de Troie 249 Puisque chacune des adaptations ou des traductions du Roman de Troie dépend d’un témoin particulier du roman en vers, on peut étudier comment se répartissent les différentes mises en prose et traductions du point de vue de la tradition manuscrite du Roman de Troie. L’expérience prouve que, lorsque le texte-cible n’est conservé que par un manuscrit, il est assez facile de retrouver le manuscrit, ou la famille de manuscrits, du Roman de Troie dont il descend. Giulio Bertoni 23 l’a montré pour un fragment de la fin du XIV e siècle d’une traduction en franco-vénitien du Roman de Troie: le texte remonte à un manuscrit qui appartenait à la section x de la première famille et est plus particulièrement apparenté à N et P 2 . J’ai moimême montré que Prose 4 descend d’un manuscrit proche de H 24 qui appartient à la section y de la seconde famille. En s’appuyant sur l’étude de points particuliers relevés par Marc-René Jung dans le manuscrit A 1 , Marie-Sophie Masse 2003 a montré qu’Herbert von Fritzlar s’était servi, entre 1190 et 1217, pour son Lyet von Troye d’un manuscrit proche de A 1 qui appartient à la section z de la deuxième famille. De même Stefania Cerrito, en s’appuyant sur les analyses de Marc-René Jung 25 sur un certain nombre de points d’ancrage de la seconde famille, les noms des filles de Priam, les noms des châteaux dont s’emparent les Grecs avant d’arriver à Troie et l’entrevue d’Achille et d’Hector, a démontré que l’auteur du Rommant de l’abbregement du siege de Troyes 26 , avait utilisé un manuscrit très proche du groupe E, J, M 1 et P, soit la section y de la seconde famille. On peut ajouter encore le témoignage indirect du Roman de Troie utilisé par l’auteur de l’armorial Le Breton (Vielliard 2004a: 37-39). Cet armorial qui porte le nom d’un de ses possesseurs, Hector Le Breton héraut d’armes de France au titre de Montjoie (1615-1642), a été constitué en deux temps: une première partie a été peinte à la fin du XIII e ou au début du XIV e siècle, une deuxième a été réalisée dans la seconde moitié du XV e siècle. Parmi le millier de blasons qui y sont peints, on trouve, comme dans tous les armoriaux médiévaux, des armoiries de personnages historiques et de héros imaginaires. La particularité de l’armorial Le Breton est d’offrir aux pages 2 et 3 (un bifeuillet ajouté au corps principal mais contemporain de la partie la plus ancienne) un armorial des fils de Priam, légitimes et bâtards, dont les noms et les armes sont présentés dans l’ordre dans lequel les personnages apparaissent dans le Roman de Troie. On peut donc immédiatement éliminer, comme source de cet armorial des fils d’Hector, les manuscrits de la deuxième section z de la seconde famille puisque une des caractéristiques de ce groupe est de présenter une grande lacune de 840 vers qui racontent l’intervention des 23 Bertoni 1910: fragment (fin XIV e ) d’une traduction vers pour vers en franco-vénitien mêlé d’italien conservé à l’Archivio estense di Stato. 24 Vielliard 1979, 10-11 et L. Barbieri, «Roman de Troie Prose 4 (Version Bodmer)» in: Colombo-Timelli 2014: 817-21 p. 819. 25 Jung 1988-89, Jung 1996: 617-20; Cerrito 2010. 26 Le rommant de l’abbregement du siege de Troyes composé autour de 1460 dans le milieu bourguignon est un abrégé en 4700 octosyllabes à rimes plates du Roman de Troie. Françoise Vielliard 250 dix-sept bâtards au cours de la deuxième bataille. Les indices que donne la forme des noms propres, notre seul repère, orientent de plus vers un manuscrit proche de M 1 et de E, ce qui ajoute un nouveau témoin potentiel à la première section y de la seconde famille. Identifier les manuscrits du Roman de Troie utilisés par les différentes mises en prose et les diverses traductions en latin et dans les langues vernaculaires de l’Europe médiévale est évidemment plus difficile pour des textes qui ont eux-mêmes une tradition complexe et qui sont souvent inédits. Pour les mises en prose, le chantier est ouvert avec les travaux en cours d’Anne Rochebouet et de Luca Barbieri. Ce dernier, en publiant dans le Nouveau répertoire des mises en prose les premiers jalons de ses recherches, a ouvert les pistes qui doivent être explorées: «L’auteur de Prose 1 27 a dû se servir de plusieurs modèles ou d’un témoin contaminé puisqu’on peut trouver des affinités avec plusieurs manuscrits du roman en vers, parmi lesquels A, C, E, F et N (mais il est proche en général de FN)», c’est-à-dire de la deuxième section x de la première famille. «Le manuscrit utilisé par le prosateur [de Prose 2] 28 devait être proche d’un manuscrit de la famille y (en tout cas pour les 7000 derniers vers) ... mais il n’est pas exclu que le prosateur ait pu se servir de plusieurs modèles». «Le dérimeur [de Prose 3] 29 a dû utiliser un manuscrit proche de K en l’intégrant avec d’autres sources qu’il est difficile d’identifier en l’état actuel de la recherche»; K appartient à la section z de la seconde famille. «Le manuscrit utilisé par le dérimeur [de Prose 5] 30 devait être proche du manuscrit M 1 . L’auteur s’est servi également d’autres sources: Prose 1, Prose 3 etc.»; M 1 appartient à la section y de la seconde famille. Mis à part Prose 1, c’est donc la seconde famille (et surtout la section y) qui a servi de point de départ aux adaptateurs en langue française. En ce qui concerne l’adaptation en latin par Guido delle Colonne, le travail est à faire mais Marc-René Jung a déjà montré que Guido, lorsqu’il décrit le tombeau d’Hector, montre «Hector assis dans une clausura de bois, tandis qu’une statue tenant une épée est placée au sommet du tombeau» (Jung 1987: 164), ce qui est un premier indice d’un rapprochement avec la section x de la première famille. 3. «Une base exhaustive pour une nouvelle édition du roman de Troie»? Marc-René Jung a pris le soin de dire que son livre n’avait pas «la prétention d’offrir une base exhaustive pour une nouvelle édition du roman de Troie» (1996: 18), mais il permet de l’envisager. 27 Barbieri, «Roman de Troie Prose 1» in: Colombo-Timelli 2014: 773-95 p. 791. 28 Barbieri, «Roman de Troie Prose 2» in: Colombo-Timelli 2014: 797-803 p. 791. 29 Barbieri, «Roman de Troie Prose 3» in: Colombo-Timelli 2014: 803-16 p. 813. 30 Barbieri, «Roman de Troie Prose 5» in: Colombo-Timelli 2014: 823-48 p. 843. Marc-René Jung et le Roman de Troie 251 L’édition critique de Léopold Constans a privilégié la première famille. Edmond Faral, dans le long compte rendu qu’il en a publié en 1913, en a dénoncé le procédé éclectique: Bref, le procédé critique qui consiste à étendre trop largement la base du texte imprimé aboutit à une construction trop savante pour ne pas être hypothétique ... le mieux était alors de faire le choix d’une famille ou peut-être simplement d’un manuscrit de bonne qualité, dont les relations avec les différents groupes eussent été soigneusement déterminées et auquel on aurait fait subir un minimum de corrections indispensables ... en fournissant pour les variantes le moyen de parcourir la série des hypothèses permises. Peut-être le manuscrit E n’eût-il pas été trop impropre à cet emploi (Faral 1913: 90). E appartient à la section y de la deuxième famille. Plus près de nous, Gilles Roques 1992: 157 a qualifié l’édition Constans de «méritoire mais maintenant dépassée et même d’utilisation périlleuse au point qu’on recommande parfois d’en revenir à la vieille transcription par Joly (1870) du manuscrit BN fr 1821 (K) complété par le manuscrit fr. 1610 (J)». K appartient à la section z de la seconde famille, J à la section y de cette même famille. Or les éditions postérieures à celle de Constans ne proposent que des extraits du manuscrit de Milan «certainement le plus capricieux de tous» 31 : Marc-René Jung 1996: 115, en énonçant: «Mais les traditions philologiques sont tenaces! Le manuscrit de l’Ambrosienne n’est-il pas le seul manuscrit du Roman de Troie dont, récemment encore, on ait publié de larges extraits», pensait à l’édition de Kurt Reichenberger publiée en 1963 mais on peut y ajouter celle qu’Emmanuèle Baumgartner et moi-même avons publiée en 1998 qu’il méprisait d’ailleurs un peu 32 , et celle présentée en thèse à Montréal en 1999 par Anne-Marie Gauthier. Il y a donc intérêt pour asseoir solidement la recherche sur la diffusion de l’histoire de Troie dans l’Europe médiévale à entreprendre ce que Richard Trachsler 2001: 62 a proposé pour les Fables de Marie de France: «Rien n’empêche d’établir trois ou quatre textes critiques représentant les grandes familles textuelles avec une varia lectio complète de la tradition correspondante en bas de chaque texte». L’existence des familles textuelles définies par Léopold Constans est en partie confirmée par leur descendance; elles n’attendent plus que leurs éditeurs. On pourrait commencer par une édition de la section y de la seconde famille fondée sur le groupe D E H M 1 dont la solidarité a été démontrée à plusieurs reprises et qui semble avoir été à la base d’un assez grand nombre de textes médiévaux de la légende troyenne. Paris Françoise Vielliard 31 Constans (ed.) t.VI, 1912: 85. 32 Lettre de Marc-René Jung du 22 juillet 1998: «Le numéro 4552 du livre de poche Lettres gothiques est bien arrivé. J’ai déjà mis le Roman de Troie au programme de l’été prochain. Nous utiliserons évidemment votre édition malgré la traduction qui l’accompagne ...». Françoise Vielliard 252 Table des sigles des manuscrits du Roman de Troie 33 A Paris, B.N.f.fr. 60 A 1 Paris, Arsenal 3340 A 2 Paris, Arsenal 3342 *A 3 Amsterdam, Universiteitsbibliotheek UvA, 449 (I.A. 24 P). 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Livingston L 4 Lyon, Bibliothèque de l’Institut catholique M Paris, B.N.f.fr. 19159 M 1 Montpellier, Bibliothèque interuniversitaire, section médecine H 251 M 2 Milano, Biblioteca Ambrosiana D 55 sup. M 3 Münster, Universitäts-und Landesbibliothek M 4 Monticello d’Alba N Napoli, Biblioteca nazionale Vittorio Emmanuele III, XIII.C.38 N 1 Paris, Archives nationales, AB XIX 1734 (anc. Nevers) N 2 Bruxelles, Bibliothèque royale IV 852, fragment 6-8 (anc. Namur) N 3 Nantes, Bibl. mun. 2067 N 4 Nottingham, University Library, Mi. LM. 6 *N 5 New Haven, Yale University, Beinecke Library 1132 O Oxford, Bodleian Library, Douce 381 P Paris, B.N., nouv. acq. fr. 6774 P 1 Paris, B.N., nouv. acq. fr. 5094 P 2 Paris, B.N., nouv. acq. fr. 6534 33 Je signale par un * les quatre fragments inconnus de Marc-René Jung. Marc-René Jung et le Roman de Troie 253 P 3 Paris, B.N.f.fr., 1420 P 4 Paris, Bibl. Sainte-Geneviève 3536 P 5 Philadelphia, University of Pennsylvania Library, MS fr. 24 R Vatican, Biblioteca apostolica, Reg. Lat. 1505 R 1 Reggio Emilia, Coll. M. Mussini S Sankt Petersburg, Rossijskaja Natsional’naja Biblioteka, fr. F.v. XIV.3 S 1 Sankt Petersburg, Rossijskaja Natsional’naja Biblioteka, fr. F.v. XIV.6 S 2 Barcelona, Biblioteca de Catalunya 146 (anc. Saragossa) S 3 Strasbourg, Bibliothèque nationale et universitaire, Ms. 350 *S 4 Spikkestad, Coll. Martin Schoyen 1275. T Torino, Coll. Morselli *T 1 Tübingen Wilhelmsstiftbibliothek, HS fragment Pg 3 V Vevey Arch. V 1 Venezia Biblioteca nazionale Marciana, fr. XVII V 2 Venezia Biblioteca nazionale Marciana, fr. XVIII W Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 2571 Bibliographie Aeschbach, M. 1987: Raoul Lefèvre Le Recoeil des histoires de Troyes, Bern/ Frankfurt am Main/ Paris Andrist, P. 2015: Manuscrits grecs de la Fondation Martin Bodmer. 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