Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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2015
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Kristol De StefaniFederica Diémoz / Dorothée Aquino-Weber (ed.), «Toujours langue varie . . .». Mélanges de linguistique historique du français et de dialectologie galloromane offerts à M. le professeur Andres Kristol par ses collègues et anciens élèves, avec la collaboration de L. Grüner et A. Reusser-Elzingre, Genève (Droz) 2014, x + 382 p. (Recueil de travaux publiés par la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel 59)
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Claude Poirier
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Besprechungen - Comptes rendus 339 Osservazioni minori: a p. 27 la Chanson de Roland è datata al secondo quarto del XII sec., mentre a p. 58 è posta alla fine dell’XI - la prima è la data probabile del manoscritto di Oxford, la seconda quella (probabile) della composizione del poema. Le classificazioni delle opere in generi (27, 58) non sono sempre chiare e a volte non corrispondono a quelle tradizionali: perché il Tristan è poesia narrativa mentre il Perceval è poesia epica? Problemi di forma: gli esempi sono sempre citati con la pagina dell’edizione di riferimento: per testi che hanno suddivisioni standard sarebbe stato meglio dare il rimando anche in base alla suddivisione interna (verso, capitolo, paragrafo). Non è usuale neanche in inglese citare, come fa l’A, il cognome di Ronsard, Vaugelas, ecc. come de Ronsard, de Vaugelas, ecc. (21-22). A p. 21 (ultima citazione) un refuso: offer per offre, refuso ripetuto a p. 187, lì con una glossa sbagliata (‘offered’). Dalla bibliografia finale mancano le seguenti opere: Darin 1868, Etienne 1895, Lenerz 1985, Meyer-Hermann 1998, Meyer-Lübke 1899. In conclusione, il libro di Michael Zimmermann è un tentativo interessante di risolvere un problema molto studiato sia dalla romanistica tradizionale, sia dai più recenti approcci della linguistica moderna, soprattutto generativa. L’autore mostra un’ottima conoscenza della letteratura sull’argomento e una delle parti migliori dell’opera è senz’altro la rassegna e la serrata critica delle ipotesi precedenti. Meno soddisfacenti mi sembrano le ipotesi positive elaborate per risolvere le questioni sollevate. La raccolta e l’elaborazione di nuovi dati sono senz’altro utili, ma presentano qualche inconveniente, come abbiamo segnalato sopra. Quanto poi all’ipotesi centrale del libro, non del tutto nuova, questa si muove certo nella direzione giusta, ma la sua elaborazione presenta vari problemi sia concettuali che di fatto, per cui non mi sembra che costituisca un vero progresso rispetto alle elaborazioni precedenti della stessa idea. Giampaolo Salvi H Federica Diémoz/ Dorothée Aquino-Weber (ed.), «Toujours langue varie ...». Mélanges de linguistique historique du français et de dialectologie galloromane offerts à M. le professeur Andres Kristol par ses collègues et anciens élèves, avec la collaboration de L. Grüner et A. Reusser-Elzingre, Genève (Droz) 2014, x + 382 p. (Recueil de travaux publiés par la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel 59) Dans le portrait qu’il brosse de la carrière d’Andres Kristol dès les premières pages du volume, Z. Marzys souligne que les travaux de ce professeur ont été des entreprises collectives auxquelles il a de tout temps associé ses étudiants. La publication de Mélanges en son honneur est une manifestation de cet esprit d’équipe que le professeur Kristol a su insuffler à ses collaborateurs et à celles et ceux qu’il a formés. Les jeunes comptent pour le tiers des 29 chercheurs qui ont participé à la réalisation de cet ouvrage, publié d’ailleurs par leurs soins. C’est incidemment du manuscrit en patois neuchâtelois édité dans les Mélanges par les deux plus jeunes des auteurs (A.Wyssbrod et L. Grüner) qu’ont été tirés les vers en écriture cursive qui enjolivent la couverture de l’ouvrage. La grande majorité des auteurs sont ou ont été associés d’une manière ou d’une autre à l’Université de Neuchâtel ou à d’autres universités de la Suisse. Il faut voir là une marque d’estime de la part de ceux qui ont côtoyé le professeur Kristol et une indication de la solidarité des universitaires de ce pays. Certains auteurs ont tenu à appuyer leur reconnaissance en ajoutant quelques phrases à l’hommage Besprechungen - Comptes rendus 340 que signifiait déjà leur participation aux Mélanges, comme E. Berchtold qui s’adresse directement à son maître dans le premier paragraphe de son texte. Le volume se divise en quatre parties, chacune correspondant à une thématique de recherche d’Andres Kristol. Les deux premières, sous lesquelles sont regroupées la grande majorité des contributions, concernent l’histoire de la langue française et de la francophonie ainsi que la dialectologie et la géographie linguistique. La troisième partie de l’ouvrage porte sur la toponymie et la quatrième sur la sociolinguistique et le contact des langues. Dans chacune de ces sections, on retrouve le nom de chercheurs réputés en linguistique française. Trois articles sont rédigés dans une langue autre que le français, soit un en espagnol (J. P. Sánchez Méndez, «La cuestión de la oralidad y la escritura en los orígenes de las lenguas (ibero)románicas») et deux en italien (S. Favre, «Il futuro nelle parlate francoprovenzali della Valle d’Aosta. Considerazioni semantiche»; R. Sornicola, titre mentionné plus loin dans notre texte). Les articles sont de longueur variable (de quelques pages à plus d’une vingtaine) et couvrent un large éventail de sujets. Certains sont des études de cas (J.-P. Chauveau: étymologie de sombrer; A. Corbellari: remarques sur le vocabulaire du rêve en ancien français; J.-B. Martin: analyse des cartes «balai», «balayer», «balayures» dans les atlas linguistiques du Lyonnais, du Jura et des Alpes du nord; J.-P. Chambon: origine de toponymes de la Haute- Saône). D’autres sont des démonstrations reposant sur l’étude d’un corpus ou sur des données quantitatives (M.-J. Béguelin: lexies verbales à pronom dépourvu de toute fonction référentielle; G. Brun-Trigaud: usage particulier de l’algorithme de Damerau-Levenshtein dans le domaine occitan; R.Van Deyck: révision des idées reçues sur la métaphonie et la fermeture des timbres vocaliques en galloroman à partir d’un examen d’écrits de linguistes; W. Müller: le problème des graphies des toponymes romands en ing ; D.Trotter: influence anglo-normande dans la toponymie anglaise). D’autres encore visent à décrire la méthode adoptée dans la réalisation de projets de longue haleine (H. Goebl: bilan de la genèse et de la réalisation de l’Atlante linguistico del ladino dolomitico e dei dialetti limitrofi; R. Maître: la base de données du Dictionnaire du patois de Bagnes). L’oral est pris en compte dans plusieurs contributions, relatives notamment à des états anciens de la langue (par ex. C. Skupien Dekens: marques de l’oral dans les sermons de Calvin). On trouve même dans ces Mélanges une pièce de divertissement signée par J.Wenger, ancien étudiant «étranger aux sphères scientifiques de la dialectologie comme de la linguistique historique», qui offre une «petite promenade humoristique» à travers les écrits iconoclastes de l’écrivain français Pierre Desproges en remerciement au récipiendaire des Mélanges pour «avoir battu en brèche un certain nombre de masques de l’autorité linguistique». La diversité des sujets et des approches dans ce volume est révélatrice des multiples facettes de la personnalité scientifique d’Andres Kristol. Chacun des articles composant ce volume explore un sujet intéressant. Nous limiterons ici notre examen à quelques textes qui ont piqué notre curiosité. D.Aquino-Weber, «Les Mémoires d’un forban philosophe, Les Misérables et l’argot. Cheminement discursif de quelques argotismes au XIX e siècle». Cet article fait la preuve que Victor Hugo a largement puisé dans le livre d’un auteur anonyme, paru en 1829 et peu connu du public, pour la composition des passages argotiques des Misérables. D’autres avant Aquino-Weber avaient déjà aperçu la chose, mais le mérite de celle-ci est d’avoir, par une comparaison minutieuse des deux œuvres, mesuré l’importance de ces emprunts qui vont de simples mots à des passages entiers que le grand écrivain a intégrés à son roman après les avoir réorganisés. Cette appropriation par Hugo a eu pour effet d’attirer l’attention des lexicographes qui ont accueilli certains de ces argotismes dans leur répertoire. C. Nissille, «Quand Littré lisait Humbert. Coup d’œil sur les rayonnages des bibliothèques de quelques lexicographes du XIX e siècle». Ce n’est pas d’abord aux régionalismes que s’intéressait Littré en parcourant le Nouveau glossaire genevois de Jean Humbert (1852), mais plutôt aux néologismes du français que le lexicographe suisse était le premier à expliquer en dépit du fait qu’ils étaient répandus en France. Besprechungen - Comptes rendus 341 Littré enregistrera néanmoins des régionalismes romands dans son Supplément de 1877. A.Thibault, «L’idéologie linguistique dans le discours littéraire antillais. Le mythe du patois normand». Les travaux de J. Faine ont propagé l’idée que les créoles d’Amérique seraient principalement d’origine normande. Cette explication a été reprise par des auteurs antillais de renom (P. Damoiseau, R. Confiant) qui y ont vu un argument pouvant améliorer l’image que les locuteurs de créole ont d’eux-mêmes: les traits linguistiques qui distinguent le créole du français, par exemple la soi-disant «absence du r», seraient attribuables aux Normands, et non aux Africains. Thibault fait la démonstration que les traits mis en cause ne sont pas spécialement d’origine normande. Par ailleurs, il montre que les affirmations non étayées des écrivains antillais dénotent une méconnaissance de l’histoire et de la variabilité de la langue française. On peut certes reconnaître que les Normands ont joué un rôle important dans la colonisation des Amériques et ce, dès le XVI e siècle. Les français et les créoles américains conservent des façons de parler qui ne sont attestées qu’en Normandie, mais il faut savoir que les Normands ont surtout contribué à répandre des prononciations et des mots qui étaient en usage dans toute la moitié ouest du domaine d’oïl. L’article de Thibault fournit de nombreux exemples de cette large répartition sur le sol de France. R. Sornicola, «I dittonghi dell’area flegrea e la teoria della variabilità del parlato». Dans cet article, qui est le plus développé du recueil, l’auteure fait une étude approfondie de l’influence de divers facteurs (contexte phonétique, prosodique et syntaxique) sur la diphtongaison dans des dialectes parlés dans l’aire phlégréenne, située à l’ouest de Naples. Après avoir comparé le phénomène dans les dialectes de cette région et dans ceux de la côte adriatique, elle conclut, mettant ainsi en doute ce qu’on tenait pour acquis, que la variation des diphtongues n’a pas de valeur fonctionnelle évidente (sémantique ou pragmatique). Elle peut cependant véhiculer une information ponctuelle dans certains contextes. Démonstration qui s’appuie sur une description rigoureuse des diphtongues et de leurs variantes. Selon la chercheuse, l’analyse de ces variantes, prenant en compte les facteurs spatiaux, sociétaux et temporels, permet de mieux comprendre leur dynamisme interne. A. Bétemps, «La toponymie valdôtaine, de l’oral à l’écrit». Les toponymes de la Vallée d’Aoste sont d’origine orale, mais leur histoire commence à partir du moment où on leur attribue une graphie. L’auteur examine justement la graphie de ceux qui sont de formation galloromane. Il observe que, dans les sources les plus anciennes, on ne s’est pas trop soucié de reproduire les sons des parlers locaux, le code du français étant du reste insuffisant pour noter le système phonétique francoprovençal. L’article met en évidence la façon dont on s’est servi de l’orthographe française pour distinguer les mots paroxytons des oxytons, le francoprovençal étant caractérisé par une variation de la place de l’accent tonique. On apprend que, dans des noms comme Chusaz, le -z final n’est pas prononcé, son rôle étant d’indiquer que le nom est un paroxyton (c’est sans doute aussi la raison pour laquelle le patronyme de Federica Diémoz, qui signe les Mélanges comme éditrice, se prononce avec un [o] final). S. Cotelli, «Sur les traces de William Pierrehumbert ou de Philippe Godet? Les chroniques de langage neuchâteloises des années 1950 à 1970». Étude de la réception des régionalismes dans les chroniques de trois auteurs neuchâtelois, un journaliste, un linguiste et un professeur de français. Ces trois chroniqueurs pratiquent des approches influencées par leurs spécialisations, prescriptive pour le premier, descriptive dans le cas du second, le troisième oscillant entre les deux. L’origine des régionalismes est un facteur déterminant dans les jugements pour ou contre qui sont prononcés. L’émergence, pendant la période où paraissent ces chroniques, du concept de «francophonie» pourrait expliquer que, même chez les auteurs à tendance prescriptive, on fait preuve d’une certaine ouverture envers les régionalismes d’origine française, comme septante et nonante, mais pas huitante qui est une forme refaite (on attendrait octante). Le discours de ces chroniqueurs suisses paraît avoir été moins dogmatique que celui des chroniqueurs québécois de la même période, par ex. P. Dagenais et P. Beaudry. On peut consulter à ce sujet la riche collection de chroniques qui a été mise en ligne sous le nom de Chroqué par Besprechungen - Comptes rendus 342 1 O. Jespersen, La philosophie de la grammaire, Paris 1971. 2 C. Molinier, «Construction en ‘c’est’: une classification générale», Cahiers de grammaire 21 (1996): 75-94. le professeur Wim Remysen (http: / / catfran.flsh.usherbrooke.ca/ chroque). R. Franceschini, «Pour une définition du lieu du contact linguistique». Discussion méthodologique documentée sur la façon de cerner et de catégoriser les situations de contact qui sont à l’origine des mutations que subissent les langues. L’auteure discerne dans les travaux récents l’émergence d’une approche d’analyse intégrée, qu’elle nomme «approche écologique», permettant d’établir une connexion entre les facteurs externes et internes du changement. Pour ce qui est du domaine du «français hors de France», on s’étonne tout de même du peu de place accordé aux travaux des chercheurs qui étudient les français nord-américains. Ces français présentent une diversité de situations de contact qui ont l’avantage d’illustrer presque en direct des phénomènes comme la minorisation, le métissage linguistique, la restructuration morphologique, l’alternance codique, en somme tous les stades de l’étiolement linguistique. G. Lüdi, «Politiques et gestion des langues et pratiques linguistiques dans l’ancien évêché de Bâle». L’étude de ce sujet relatif à des situations variables qui se sont produites sur une période de plusieurs siècles a nécessité d’importants travaux de dépouillement. En effet, la question de la gestion des langues en contact (allemand, français et latin) n’est abordée que de façon diffuse dans les quelques décrets qui abordent la thématique linguistique. C’est par l’étude de documents attestant des décisions, des pratiques effectives observables et de récits qu’on peut en arriver à dégager un état des lieux. L’auteur met en évidence la complexité de la politique linguistique et l’incohérence des décisions dans l’évêché de Bâle. On n’observe pas à l’époque de controverses publiques autour de la langue, comme c’est le cas de nos jours. S’il est une notion qui est omniprésente dans ces Mélanges, c’est bien celle de la variation linguistique. Elle se retrouve au cœur de l’œuvre d’Andres Kristol qui a, nous rappellent les éditrices dans l’«Avant-propos», créé l’image de la roue de secours pour parler de toute variante linguistique non standard qui pourrait un jour s’avérer indispensable. Nous nous joignons aux auteurs de ce recueil pour le remercier pour tout ce qu’il a apporté à la linguistique française et pour son humanisme souriant. Claude Poirier H Magali Rouquier, L’émergence des constructions clivées, pseudo-clivées et liées en français, Paris (Classiques Garnier) 2014, 206 p. (Histoire et évolution du français 3) L’ouvrage de M. Rouquier est consacré à la description de trois grandes familles de constructions en «c’est» du français. La première concerne les phrases formées sur le moule c’est X Qu- + Verbe, que l’on nomme, à la suite de Jespersen 1 , «clivées» (du type c’est mon stylo que Luc a volé, 8). Dans ces tours, un syntagme (le SN Luc) régi par un verbe (a volé) est mis en exergue dans un dispositif de c’est ... qu- ... La seconde famille constitue celle des «pseudo-clivées» et des structures apparentées, qui respectent le patron A c’est B (Ce que j’aime c’est les applaudissements, 11), et dans lesquelles la valence d’un verbe recteur (j’aime) est réalisée en deux moments dans la même séquence phrastique: d’abord sous la forme d’une proforme (ce que), ensuite sous une forme lexicale développée introduite par c’est (les applaudissements). La troisième et dernière famille concerne les configurations que l’auteure appelle, à la suite de Molinier 1996 2 «constructions liées», et qui s’alignent sur le moule c’est A que B (du type c’est un rôle difficile que Sepulveda, 138), constructions dans lesquelles