eJournals Vox Romanica 74/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2015
741 Kristol De Stefani

Catherine Fuchs, La comparaison et son expression en français, Paris (Ophrys) 2014, 207 p.

121
2015
Andreas  Schor
vox7410348
Besprechungen - Comptes rendus 348 1 Le contenu des parenthèses correspond à la terminologie de l’auteure. Catherine Fuchs, La comparaison et son expression en français, Paris (Ophrys) 2014, 207 p. Avant d’analyser l’expression de la comparaison en français, l’auteure nous donne une définition du phénomène de la comparaison: «Comparer, c’est donc saisir ensemble par l’esprit plusieurs objets (deux, dans le cas le plus simple et le plus courant). C’est les confronter, c’est-à-dire les poser mentalement face à face, en regard l’un et l’autre, en vue d’épingler ce qu’ils ont de semblable et de différent» (12). En plus, elle nous avertit: «Pour qu’une telle confrontation soit possible, encore faut-il que les deux objets soient comparables» (12). Dans son ouvrage, Catherine Fuchs étudie donc comment ce phénomène se traduit linguistiquement en français. Elle divise son étude en deux parties: la première est consacrée à la comparaison quantitative d’inégalité et d’égalité. La seconde est réservée à la comparaison qualitative, où la gradation disparaît au profit d’un rapport qualitatif qui s’établit entre deux entités. La première partie commence par un chapitre sur la diversité des schémas de l’(in)égalité en français: à côté du canonique Jean est plus/ aussi/ moins riche que Jacques, l’on trouve d’autres schémas: Jean est riche, Jacques (n’)est (pas) riche. Jean est riche, à côté de Jacques. Jean est riche, à l’égal de Jacques. Jean dépasse/ égale Jacques quant à la richesse. Ensuite Catherine Fuchs analyse l’opération de gradation: «Le schéma canonique du français consiste à corréler systématiquement un adverbe de degré et que» (67). Suit une typologie des diverses configurations entre les entités comparées et les paramètres: Jean est plus reposé que Jacques (2 entités, 1 paramètre), Jean est plus reposé qu’hier (1 entité dédoublée, 1 paramètre), Jean est plus reposé que fatigué (1 entité dédoublée, 2 paramètres), Jean est plus reposé que Jacques hier (2 entités, 1 paramètre) et Jean est plus reposé que Jacques fatigué (2 entités, 2 paramètres). Pour conclure la première partie, l’auteure présente des constructions qui se situent en marge du schéma canonique, comme par exemple Autant que Jacques, Jean est sensible aux reproches (comparative d‘(in)égalité détachée), Son action était plus audacieuse que réfléchie (comparative d’(in)égalité métalinguistique) et Plus on dort, plus on est fatigué (constructions particulières dites «corrélatives symétriques» 1 ). La deuxième partie commence par l’analyse de la comparaison que l’auteure appelle valuative. Cette forme de comparaison «consiste à évaluer deux entités l’une par rapport à l’autre» (20): Je préfère le vin à la bière, Plutôt la mort que la souffrance, etc. Ensuite l’auteure étudie la comparaison qu’elle appelle similative (Sa face était blanche comme la neige). Le dernier chapitre de l’ouvrage est consacré à la comparaison d’identité (Il aimerait la même voiture que Nicolas) et d’altérité (Je voudrais une autre couleur que celle-ci). Par son étude, l’auteure arrive à nous montrer que l’expression de la comparaison en français ne s’arrête pas à Ernest est plus/ moins/ aussi avare que Guillaume ou à Georges est le plus avare. Il n’y a pas seulement d’autres moyens linguistiques en français pour exprimer la même idée, mais le phénomène de la comparaison ne se limite pas à confronter deux entités et à constater qu’ils possèdent une qualité dans un moindre ou un plus grand degré l’une que l’autre. La comparaison a également une dimension philosophique et surtout rhétorique: si l’on prend la comparaison que l’auteure appelle similative (Ses yeux sont comme deux perles) et que l’on laisse tomber la première partie de la phrase, on est en face d’une métaphore. L’ouvrage est très structuré, il est donc facile de suivre les réflexions de Catherine Fuchs. Elle parvient à donner un aperçu très complet sur la comparaison en français dans à peine deux centaines de pages. Pour les lecteurs qui veulent approfondir certains aspects, il y a une large bibliographie à la fin du livre. Un glossaire de termes linguistiques et un index facilitent la lecture et la recherche dans le texte. Andreas Schor H