eJournals Vox Romanica 75/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2016
751 Kristol De Stefani

Cécile Barbet (ed.), Linguistique et stylistique des figures, Bruxelles (Peter Lang), 2014, 170 p. (Gramm‑R. Études de linguistique française 27)

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Bauvarie  Mounga
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Besprechungen - Comptes rendus 342 5 Cf. Répertoire 2014: 15 s. 6 Cf. P.Wunderli (ed.): Raffaele da Verona, Aquilon de Bavière. Introduction, édition et commentaire par P.W., 3 vol., Tübingen 1982 und 2007; P.Wunderli, «Le fragment parisien de l’«Aquilon de Bavière», ZRPh. 96 (1980): 489-505; G. Holtus/ P.Wunderli, Franco-italien et épopée franco-italienne, Heidelberg 2005 (GRLMA 3/ 1-2/ 10), vor allem p. 165 s. Abgeschlossen wird diese «Enzyklopädie der Prosaumsetzung» durch eine Reihe von (äußerst nützlichen) Indices: Auf eine Liste der wichtigsten Standardreferenzen (u. a. Doutrepont, Woledge etc.) folgen: ein Verzeichnis der Titel, Autoren und Übersetzer (bis zum 16. Jh.), ein Inventar der «artisans» (Kopisten, Illustratoren, Buchbinder), ein Verzeichnis der Drucker, Buchhändler und alten Herausgeber, ein Verzeichnis der Widmungsempfänger, der Auftraggeber und der Besitzer bis ins 18. Jh. und schließlich ein Index der im einen oder andern Sinn relevanten Manuskripte. Was hier vorliegt, ist ein monumentales Werk, das großes Lob verdient, auch wenn die Herausgeber an zahlreichen Stellen eingestehen müssen, dass gewisse Editionen immer noch fehlen, dass gewisse Texte kaum oder nur spärlich untersucht sind und dass in der Regel die linguistischen Untersuchungen fehlen 5 . Das Répertoire hat somit nicht definitiven, sondern nur vorläufigen Charakter. Die Herausgeber und Autoren hatten auch nicht die Absicht, die festgestellten, bestehenden Lücken zu schließen. Vielmehr wollten sie den aktuellen Kenntnisstand dokumentieren und durch das Zusammentragen «des informations et des matériaux en grande partie originaux» die weitere Erforschung dieses Problemkreises anstoßen. Ich denke, das ist ihnen gelungen. Gleichwohl zum Schluss noch ein kritischer Wermutstropfen: Es ist mir unverständlich, warum in diesem Répertoire der franko-italienische Aquilon de Bavière nicht miteinbezogen wurde 6 . Zwar ist der Text nicht französisch, sondern eben franko-italienisch, aber mit einer außerordentlich starken französischen Basis, die die italienische Patina deutlich dominiert. Dann handelt es sich bei diesem Text um die einzige franko-italienische Mise en prose, die allerdings eine weite Definition dieses Begriffs voraussetzt, denn er setzt nicht einfach eine gereimte Vorlage um, sondern integriert einen Großteil des Stoffes der altfranzösischen Epen in einer monumentalen (neuen) Prosaversion, die auch in Frankreich auf Interesse gestoßen zu sein scheint. Diesem Text hätte ein zentraler Platz in der Gesamtdarstellung gebührt. Peter Wunderli H Cécile Barbet (ed.), Linguistique et stylistique des figures, Bruxelles (Peter Lang), 2014, 170 p. (Gramm-R. Études de linguistique française 27) La stylistique peut se définir comme l’ensemble des moyens que la linguistique met à la disposition du lecteur pour examiner un texte et en déduire le sens. C’est dire que la stylistique et la linguistique ont des liens très étroits. À cet effet, cet ouvrage, dirigé par Cécile Barbet, s’interroge sur les outils développés par la linguistique contemporaine susceptibles d’être utiles à la description et l’explication des figures de style. De ce fait, sept articles, qui optent pour un cadre théorique cognitif, sont mis à contribution. Jean-Marie Klinkenberg et Francis Édeline (groupe μ ), «La figure et la recatégorisation de l’expérience» (21-64), s’intéressent à la figure et la recatégorisation de l’expérience. Pour la sémiotique cognitive, la perception n’est pas extérieure au sens, c’est au contraire celle-ci qui la produit. Le sens émerge de l’expérience. Pour la sémiotique cognitive, Besprechungen - Comptes rendus 343 sensorialité et cognition sont étroitement liées. Tant dans les sémiotiques que dans la connaissance perceptive, le sens est le résultat d’un acte de distinction: «on ségrègue certaines unités dans un continuum au nom d’une certaine valeur» (24). Les catégorisations varient selon trois grands axes familiers: le temps, l’espace et la société. Les combinaisons prévues par la norme produisent des isotopies. Les combinaisons non prévues débouchent sur des allotopies. La figure peut être considérée comme un type particulier de gestion de l’allotopie. Klinkenberg et Édeline précisent que «la figure est un lieu de solidarité et de négociation. Sa production et son interprétation représentent un cout sémiotique important, supporté à la fois par l’émetteur et le récepteur» (33). En outre, c’est la métaphore qui procède le plus facilement à la recatégorisation de l’expérience. Elle fonctionne sur la base d’une intersection de deux ensembles de propriétés encyclopédiques. L’interprétation métaphorique n’a pas lieu lorsque les entités en présence sont trop proches. La sémantique duale de la métaphore est analysée par Anne Reboul, «Paraphrase, traduction et métaphore» (65-75). Plus concrètement, l’auteure tente de voir si la signification littérale d’une métaphore est toujours fausse. Dans cette optique, Reboul indique que certains énoncés sont à la fois vrais et métaphoriques; et qu’il est donc difficile dans de tels cas de comprendre comment on en arrive au sens figuré. En outre, Reboul soutient que les métaphores ne sont pas paraphrasables, mais traduisibles. Ceci est essentiellement dû au fait que la traduction préserve les concepts originaux alors que la paraphrase ne les préserve pas. Anne Gautier, «Quand la phrase se casse la figure. Modèles psycholinguistiques de l’anacoluthe et de l’hyperbate» (77-106), explore le rapport entre stylistique des figures et linguistique cognitive à travers la caractérisation de deux figures de construction que sont l’hyperbate et l’anacoluthe. Le but de sa contribution est de déterminer la capacité des modélisations théoriques du traitement psycholinguistique de la phrase à affiner ou à revoir la description de ces figures. L’auteure révèle que l’anacoluthe et l’hyperbate ont été dédaignées pendant longtemps en rhétorique. M. Bonhomme (2000: 9) donne trois causes de la marginalité de ces deux figures: leur instabilité en tant que figures, le caractère changeant de leur définition et leur objectivation ambivalente comme fait de rhétorique ou de syntaxe. Dans cette perspective, l’anacoluthe semble reposer sur un double effet de rupture. Cela est perceptible à travers cet exemple emprunté à Pascal: «Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face du monde aurait changé». D’abord, l’abandon de la fonction sujet prévue dès le décodage du premier SN (syntagme nominal). Ensuite, en l’absence de lien anaphorique explicite entre le focus constitué par la phrase matrice et l’élément programmé comme topique, «ce dernier perd en topicalité et se trouve devenir un «topique flottant», qui n’est rattaché qu’à la seule sous-phrase» (88). Pour ce qui est de l’hyperbate, c’est une figure qui peut être décrite comme un ajout, une rallonge. On le voit notamment à l’aide de l’exemple suivant emprunté à Corneille: «Et puisque votre honneur veut des effets de haine, Achetez par ma mort le droit de vous haïr: Albe le veut, et Rome; il faut leur obéir». L’effet d’ajout repose justement sur le fait qu’un constituant survient après la clôture, forçant le lecteur à une réanalyse dont le coût cognitif est plus ou moins élevé. À travers son article, Philippe Gréa, «Molécules proverbiales» (107-22), propose une caractérisation des proverbes dans le cadre de la sémantique interprétative de Rastier. Gréa pose que le sens d’un proverbe peut être réduit à une molécule sémique. Cette dernière est une structure articulée par des relations casuelles et réduites à quelques traits sémiques et macrogénériques. À cet effet, les proverbes se transposent sans limitation de domaine. Bien plus, cette transposabilité se vérifie même dans le cas où le domaine cible correspond au domaine source. Un proverbe peut être réappliqué au domaine source sans pour autant subir de défigement et perdre son statut de proverbe. C’est le cas dans le proverbe il n’y a pas de roses sans épines. Gréa explique ainsi que «dans cette occurrence, il n’y a pas de roses sans épines reste bien un proverbe alors même qu’il est effectivement appliqué à des roses» (111). Besprechungen - Comptes rendus 344 Les proverbes non métaphoriques ne constituent pas une classe homogène. C’est ainsi que Gréa pense qu’on peut au moins identifier trois cas de figure. Le premier comprend les proverbes construits à l’aide d’éléments grammaticaux. Le second cas est organisé autour des situations s’exprimant à l’aide d’un verbe générique (demander, donner, croire) ou d’un nom d’action (souvent un déverbal comme par exemple don et acquêt dans il n’y a pas de plus bel acquêt que le don). Le troisième cas concerne les proverbes non métaphoriques composés à partir des thèmes lexicalisés ou qui mettent en relation plusieurs thèmes lexicalisés. Dans ce sens, le thème de l’argent est mis en scène dans l’argent n’a pas d’odeur. L’enjeu de la contribution de Laure Anne Johnsen, «Parenthèses ana-cataphoriques et figures du discours» (123-45), est de mettre au jour quelques affinités entre des parenthèses qui manifestent un procédé référentiel d’ana-cataphore (à la fois anaphorique et cataphorique) et certaines figures du discours. L’auteure étudie les parenthèses dans leur dimension syntaxique. Cela correspond «au schéma syntaxique [S 1 [X] S 2 ], où [X] est une unité morpho-syntaxiquement exogène à la séquence hôte [S 1, S 2 ], celle-ci se présentant quant à elle comme un ensemble rectionnellement connexe» (124). L’insertion parenthétique et le procédé référentiel d’ana-cataphore possèdent tous les deux un point commun: ils impliquent un processus de suspension momentané du travail d’encodage, l’un sur le plan syntaxique, l’autre sur le plan référentiel. Comme pointeurs ana-cataphoriques en contexte parenthétique, on peut citer des pronoms «neutres», des adverbes de lieu, des syntagmes nominaux lexicaux, des pronoms clitiques personnels. Dans des conditions de production à l’oral spontané, les parenthèses ana-cataphoriques semblent avoir pour but d’orienter le destinataire dans sa manière d’interpréter les faits narrés: elles participent, de cette façon, à la régulation de la réception du discours. Elles ont ainsi un rendement pragmatique. Johnsen estime qu’elles «semblent prévenir certaines questions ou objections déclenchées par le discours hôte» (132). À l’écrit, les parenthèses ana-cataphoriques relèvent plutôt d’une stratégie rhétorique. Elles se présentent comme une manœuvre planifiée et réfléchie, s’inscrivant dans une routine argumentative. En ce qui concerne justement les parenthèses ana-cataphoriques bien ordonnées, Johnsen pense qu’elles peuvent être considérées comme des figures du discours, notamment l’hyperbate. Ceci s’expliquerait par le fait qu’elles présentent des propriétés figurales sur le plan structurel et plusieurs d’entre elles sont introduites par le coordonnant et. Marc Bonhomme, «Figures du discours ou figures de style? Essai de classification» (147- 70), analyse la différence qui existe entre les dénominations figures du discours et figures de style. L’auteur insiste sur le fait qu’il persiste une certaine confusion terminologique au sujet de la dénomination des figures (rhétorique, discours, style). Ces dénominations multiples trouvent, en partie, une explication sur le plan historique. Dans l’Antiquité, les figures ont d’abord été «de rhétorique» avec le courant du même nom. Plus tard, plus précisément au tournant du XIX e siècle, les figures ont été «du discours». Avec la naissance de la stylistique comme discipline indépendante de la seconde moitié du XIX e siècle, elles sont enfin devenues «de style». La dénomination figures du discours est la plus générale et la plus fondamentale selon Bonhomme. Pour argumenter son propos, l’auteur s’appuie sur trois figures: le mot-valise, la métonymie et l’hyperbole. On constate ainsi qu’au niveau structural, ces figures apparaissent comme des constructions discursives actualisées à la surface des énoncés et des textes. Sur un autre plan, ces figures «se présentent comme des variations libres qui exploitent les ramifications potentielles des structures langagières et qui concurrencent les variations standardisées» (152). L’auteur évalue, par ailleurs, le statut de la dénomination figures de style. Il s’appuie, de ce fait, sur six approches des figures de style (Suhami, Fromilhague, Ricalens-Pourchot, Arcand, Beth et Marpeau et un site d’études littéraires) avec différents commentaires et des exemples à propos des trois figures de références citées plus haut. Il ressort de ces différents commentaires plusieurs conclusions, dont voici Besprechungen - Comptes rendus 345 quelques-unes: une figure du discours devient une figure de style quand ses saillances sont non seulement patentes et singulières, mais en plus marquantes ou heureuses, provoquant une appréciation sur leur réussite. Les figures de style comportent un net ancrage sur le vécu, impliquant davantage les acteurs de la communication que les figures du discours. Cet ouvrage a le mérite d’établir un lien entre la linguistique et la stylistique à travers les figures de style, surtout à l’aide d’une approche peu explorée: l’approche cognitive. Ce livre s’adresse aux étudiants et chercheurs en linguistique et en stylistique, mais également à tous ceux qui travaillent dans le domaine de la grammaire et des sciences du langage en général. Bauvarie Mounga H Vladislav Rjéoutski/ Gesine Argent/ Derek Offord (ed.), European Francophonie. The social, political and cultural history of an international prestige language, Berne (Peter Lang) 2014, 500 p. (Historical Sociolinguistics 1) La parution de ce volume inaugure une nouvelle série éditoriale consacrée à la sociolinguistique historique et marque ainsi une étape ultérieure dans l’institutionnalisation de cette discipline qui vise à étudier les variétés et situations linguistiques dans une perspective historique, sociale et multidisciplinaire. En ce qui concerne le domaine français, on rappellera l’apport essentiel, pour la définition théorique et méthodologique de cette discipline, représenté par le colloque de Neuchâtel de 2007, Sociolinguistique historique du domaine gallo-roman (Berne 2009), dont les travaux sont focalisés essentiellement sur les variétés linguistiques concernant les pays et régions de tradition française ou devenus francophones suite aux déplacements de populations natives. De manière presque complémentaire, les contributions réunies dans le présent volume explorent, dans le cadre de cette même approche, des situations de diffusion du français par intérêt culturel, à une époque où il était étudié en Europe en raison de son prestige et de son importance comme langue internationale. Cela implique une mise en discussion préalable du terme francophonie, qui est développée dans le chapitre d’ouverture signé par les éditeurs du volume («European Francophonie and a framework for its study», 1-31). Ceux-ci rappellent que le mot est désormais utilisé pour se référer aussi à des époques historiques, et que dans ce volume on y a recours notamment «to denote the spread of French within Europe from the seventeenth century, that is to say before the development of the French colonial empire beyond Europe» (5). Le mot aurait connu plus récemment deux évolutions, d’abord pour désigner la francophonie «moderne» - ou «deuxième francophonie» (7) - depuis les années 1950-60, suite à la désagrégation de l’empire colonial français; et plus récemment pour évoquer une «troisième francophonie» (8) ouverte au dialogue interculturel. Dans la suite du chapitre, les auteurs retracent la construction de l’idée d’universalité de la langue française, passent en revue les études concernant la diffusion du français en Europe dans une perspective historique et sociologique, pour s’interroger enfin sur l’apport de la sociolinguistique historique à l’étude des origines de cette «francophonie européenne» et de l’emploi du français comme langue de prestige. Un deuxième chapitre liminaire est consacré à la «Diglossia in early modern Europe» (33- 49). Peter Burke - qui utilise le terme diglossia «in the sense of bilingualism» (35) - y décrit les emplois des langues étrangères comme langues hautes (latin, italien, espagnol, allemand, français) dans une période qu’il considère comme «a golden age of diglossia» (35), à savoir «between the rise of printing, which helped to standardize vernacular languages and so make them more suitable for High functions, and the rise of nationalism, which discouraged the