eJournals Vox Romanica 75/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2016
751 Kristol De Stefani

Vladislav Rjéoutski / Gesine Argent / Derek Offord (ed.), European Francophonie. The social, political and cultural history of an international prestige language, Berne (Peter Lang) 2014, 500 p. (Historical Sociolinguistics 1)

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2016
Cristina  Brancaglion
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Besprechungen - Comptes rendus 345 quelques-unes: une figure du discours devient une figure de style quand ses saillances sont non seulement patentes et singulières, mais en plus marquantes ou heureuses, provoquant une appréciation sur leur réussite. Les figures de style comportent un net ancrage sur le vécu, impliquant davantage les acteurs de la communication que les figures du discours. Cet ouvrage a le mérite d’établir un lien entre la linguistique et la stylistique à travers les figures de style, surtout à l’aide d’une approche peu explorée: l’approche cognitive. Ce livre s’adresse aux étudiants et chercheurs en linguistique et en stylistique, mais également à tous ceux qui travaillent dans le domaine de la grammaire et des sciences du langage en général. Bauvarie Mounga H Vladislav Rjéoutski/ Gesine Argent/ Derek Offord (ed.), European Francophonie. The social, political and cultural history of an international prestige language, Berne (Peter Lang) 2014, 500 p. (Historical Sociolinguistics 1) La parution de ce volume inaugure une nouvelle série éditoriale consacrée à la sociolinguistique historique et marque ainsi une étape ultérieure dans l’institutionnalisation de cette discipline qui vise à étudier les variétés et situations linguistiques dans une perspective historique, sociale et multidisciplinaire. En ce qui concerne le domaine français, on rappellera l’apport essentiel, pour la définition théorique et méthodologique de cette discipline, représenté par le colloque de Neuchâtel de 2007, Sociolinguistique historique du domaine gallo-roman (Berne 2009), dont les travaux sont focalisés essentiellement sur les variétés linguistiques concernant les pays et régions de tradition française ou devenus francophones suite aux déplacements de populations natives. De manière presque complémentaire, les contributions réunies dans le présent volume explorent, dans le cadre de cette même approche, des situations de diffusion du français par intérêt culturel, à une époque où il était étudié en Europe en raison de son prestige et de son importance comme langue internationale. Cela implique une mise en discussion préalable du terme francophonie, qui est développée dans le chapitre d’ouverture signé par les éditeurs du volume («European Francophonie and a framework for its study», 1-31). Ceux-ci rappellent que le mot est désormais utilisé pour se référer aussi à des époques historiques, et que dans ce volume on y a recours notamment «to denote the spread of French within Europe from the seventeenth century, that is to say before the development of the French colonial empire beyond Europe» (5). Le mot aurait connu plus récemment deux évolutions, d’abord pour désigner la francophonie «moderne» - ou «deuxième francophonie» (7) - depuis les années 1950-60, suite à la désagrégation de l’empire colonial français; et plus récemment pour évoquer une «troisième francophonie» (8) ouverte au dialogue interculturel. Dans la suite du chapitre, les auteurs retracent la construction de l’idée d’universalité de la langue française, passent en revue les études concernant la diffusion du français en Europe dans une perspective historique et sociologique, pour s’interroger enfin sur l’apport de la sociolinguistique historique à l’étude des origines de cette «francophonie européenne» et de l’emploi du français comme langue de prestige. Un deuxième chapitre liminaire est consacré à la «Diglossia in early modern Europe» (33- 49). Peter Burke - qui utilise le terme diglossia «in the sense of bilingualism» (35) - y décrit les emplois des langues étrangères comme langues hautes (latin, italien, espagnol, allemand, français) dans une période qu’il considère comme «a golden age of diglossia» (35), à savoir «between the rise of printing, which helped to standardize vernacular languages and so make them more suitable for High functions, and the rise of nationalism, which discouraged the Besprechungen - Comptes rendus 346 use of foreign languages at home» (35). Il essaie ensuite de comprendre ce phénomène en réfléchissant aux explications internes et externes. Les autres chapitres offrent des descriptions plus détaillées de l’usage du français dans les différents territoires européens, jusqu’aux régions plus périphériques: l’Angleterre médiévale (Marianne Ailes et Ad Putter: 51-79), le Piémont (Alda Rossebastiano: 81-112), l’Italie (Nadia Minerva: 113-44), la Hollande (Madeleine Van Strien-Chardonneau: 145- 73), la Prusse (Manuela Böhm: 175-207), le Royaume de Bohême (Ivo Cerman: 209-38), l’Espagne (Amella Sanz-Cabrerizo, Begoña Regueiro-Salgado, Luis Pablo-Nuñez et Silviano Carrasco: 239-71), la Suède (Margareta Östman: p. 273-306), la Pologne (Maciej Serwa ń ski et Katarzyna Napierała: 307-36), la Roumanie (Ileana Mihaila: 337-70), la Russie impériale (Derek Offord: 371-404), la Turquie ottomane (Laurent Mignon: 405- 34). La période envisagée va de la fin du XVII e siècle au début du XX e , avec une attention particulière pour le XVIII e , pendant lequel la diffusion du français a été notamment encouragée par l’émigration des Huguenots et par l’irradiation des idées des Lumières. Dans chaque étude, les auteurs offrent une contextualisation socio-historique avant de réfléchir aux formes dans lesquelles se réalise cette «francophonie européenne», aux classes sociales touchées, aux motivations qui favorisent le recours au français, aux fonctions qu’il remplit, à ses domaines d’emploi écrits et oraux, à son influence sur l’idiome local. Si chaque section est intéressante en soi dans la mesure où elle décrit les dynamiques propres au contexte étudié, ce qui s’avère davantage enrichissant c’est la lecture de l’ouvrage dans son ensemble, puisqu’elle permet d’envisager la dimension globale, pan-européenne, du phénomène et de saisir ainsi quelques traits communs, clairement synthétisés dans la «Conclusion» (435-49). Il en résulte le portrait d’une Europe faite de communautés encore largement bilingues ou plurilingues, dont les classes cultivées s’intéressaient volontiers, pour des besoins pratiques ou culturels, aux langues étrangères (mortes et vivantes), à une époque où l’affirmation progressive des identités nationales finira cependant par favoriser l’émergence et la standardisation des idiomes vernaculaires. Le pouvoir d’attraction de la France, de sa culture et de son style de vie soutient la diffusion de la langue française, surtout dans les milieux de la cour et de la noblesse, mais aussi, dans quelques contextes urbains, chez les classes moyennes ou moins favorisées. Utilisé comme lingua franca, comme langue internationale de la diplomatie, devenu une marque de prestige social, enseigné dans les domaines privé et public, le français était pratiqué dans une multitude de situations orales et écrites. Il a stimulé notamment la production d’écrits privés (correspondance, journaux intimes, notes de voyages, etc.), surtout chez les femmes, et quelquefois d’une littérature locale ou de journaux francophones. L’intérêt pour la France a encouragé les traductions d’ouvrages français dans tous les domaines, ce qui a facilité la circulation de gallicismes - attestés dans quelques cas aussi dans les variétés non standard endogènes - et enrichi les vocabulaires techniques et scientifiques des autres langues. Au cours des XVIII e et XIX e siècles l’emploi du français a suscité un métadiscours concernant les qualités de cette langue et ses effets sur les autres idiomes, qui a évolué quelquefois vers une gallophobie linguistique source de stéréotypes et de satyre. Enfin, le débat autour de la langue française a pu nourrir les discours sur les identités nationales naissantes, qui sont à interpréter comme «a reaction to the francophone universalism of the Enlightenment» (447). Ce premier volume de la collection Historical sociolinguistics - issu d’une série de séminaires organisés à la University of Bristol en 2012 et rédigé entièrement en anglais - réussit donc à tracer un aperçu d’ensemble des situations de «francophonie historique» et de ses effets sur le contexte socio-culturel de l’Europe entre les XVII e et le XIX e siècles. Il contribue ainsi à enrichir les recherches sur l’histoire de la diffusion et de l’enseignement du français dans le monde, promues en particulier par la Société Internationale pour l’Histoire Besprechungen - Comptes rendus 347 du Français Langue Étrangère ou Seconde. Sur le plan théorique, il invite à réfléchir à la possibilité - et à l’opportunité - d’inclure dans l’espace francophone ces pratiques francophiles, dont les rapports avec l’histoire des variétés de français hors de France (déjà en évolution même au-delà de l’Atlantique à l’époque étudiée dans ce volume) méritent d’être approfondis. Cristina Brancaglion H Georg Kremnitz, Frankreichs Sprachen, Berlin (De Gruyter) 2015, 204 p. (Romanistische Arbeitshefte 60) Georg Kremnitz legt mit dem 2015 in der Reihe der «Romanistischen Arbeitshefte» bei De Gruyter erschienenen Buch «Frankreichs Sprachen» ein Referenzwerk zur Sprachenlage in Frankreich vor, welches sicher über lange Jahre hinweg seine Aussagekraft behalten wird. Er zeigt darin die diachronische Fundierung der Sprachenvielfalt innerhalb des Hexagons und stellt die Beziehungen heraus, welche das Französische zu den Regionalsprachen des Landes im Laufe der Geschichte unterhielt. Besondere Tiefe erhält die Beschreibung dadurch, dass gegenwärtige Sprachkontaktsituationen durch nicht-territorialisierte Sprachen im europäischen Frankreich und andere zwischen dem Französischen und anderen einheimischen Sprachen in den Überseegebieten als ebenso bedeutsam angesehen und in derselben Ausführlichkeit dargestellt werden als die in der Geschichte verwurzelten. Auf der Grundlage dieser reichen Ausführungen erlaubt sich der Autor vorsichtige und wissenschaftlich abgesicherte Prognosen für die Zukunft der Frankophonie. Die 203 Seiten des in einem verständlichen Stil geschriebenen Buches sind zum Zweck der besseren Zugänglichkeit in zehn Kapitel untergliedert. Man kann sie entweder hintereinander lesen oder aber wie ein Nachschlagewerk konsultieren. Die Informationskapitel 1-7 enden jeweils mit Arbeitsaufgaben zur praktischen Anwendung und Festigung der besprochenen Inhalte. Im ersten Kapitel unterstreicht der Autor nach einer statistisch fundierten Einleitung in die Demografie Frankreichs die Bedeutung des Sprachenmanagements angesichts der Pluralität in der französischen Sprachenlandschaft: «Die Darstellung soll zeigen, dass die Sprachenfrage, in Frankreich wie in den allermeisten anderen Staaten, heute kein Randproblem ist, sondern einen erheblichen Teil der Wohnbevölkerung betrifft, wenn auch in unterschiedlichem Maße» (5). Durch das Kapitel 2 wird der Leser mit den wichtigen Etappen der Sprachengeschichte und Sprachenpolitik Frankreichs vertraut gemacht, mit einem Querverweis auf die grundlegenden Dokumente dazu, welche sich im Kapitel 9 wiederfinden. Sehr deutlich wird hierbei die Kluft zwischen der noch stark im monolingualen Habitus verhafteten offiziellen Sprachenpolitik und den Forderungen der verschiedenen Sprechergruppen, welche mehr Anerkennung ihrer Sprachen im kommunikativen Alltag fordern. Im darauffolgenden dritten Kapitel werden zentrale Begriffe der französischen Sprachpolitik eingeführt, wie Nation, Sprache und Dialekt und darauf aufbauend die international verwendeten sprachwissenschaftlichen Konzepte im Bereich der Zwei- und Mehrsprachigkeit. Hierbei legt der Autor besonderen Wert auf die soziolinguistisch bedeutsamen Unterscheidungen zwischen dominanter und dominierter Sprache, Regionalsprache und Minderheitensprache und die Abgrenzung von Außengruppen und Eigengruppen (Sprechergemeinschaften mit oder ohne Unterstützung von jenseits der Landesgrenze). Die Idee der Normalisierung einer Sprache wird kritisch hinterfragt, gerade auch in Hinsicht auf den Gebrauch in der schriftlichen oder der mündlichen Kommunikation.